S'il y a un truc que je ne supporte pas dans les jeux vidéo, c'est bien d'avoir peur. Non mais qui de normalement constitué supporte cela ? Moi j'aime le soleil, la bonne humeur, les rires et les photos trop kawaii de pandas. Mais, il arrive parfois qu'un titre retienne mon attention et sans m'en rendre compte, je me retrouve piégé... dans une armoire tandis que dehors un xénomorphe s'approche lentement de ma cachette en bavant un peu partout...
Après un Aliens : Colonial Marines plus que catastrophique, difficile d'imaginer le xénomorphe le plus connu du cinéma revenir aussi rapidement sur nos machines. Et pourtant, ce sont les petits gars de The Creative Assembly – principalement connu pour la série des Total War – qui se sont attelés à ce retour en force. L'histoire d'Alien : Isolation se déroule en 2137, soit quinze ans après les événements du premier film Alien de Ridley Scott, dont il tire d'ailleurs toute son ambiance (pour l'avoir revu à cette occasion, c'est même carrément bluffant). Le joueur incarne Amanda, la fille d'Ellen Ripley – l'héroïne de la saga xénomorphique – cherchant des réponses quant à la disparation de sa génitrice. Elle est envoyée par Weyland-Yutani sur la station Sévastopol pour récupérer la boîte noire du Nostromo, le vaisseau de sa mère. Mais la station spatiale s'avère être un endroit peu convivial où la mort a pris ses aises.
T'AS MAUVAISE ALIEN !
A l'instar de titres indépendants comme Amnesia, The Creative Assembly mise tout sur l'infiltration et la survie. Coincé sur la station, le joueur doit éviter les nombreux dangers qui le guettent car, en dehors de la bestiole, ce sont aussi des androïdes tueurs et des survivants pour la plupart un tout petit peu vénères qui n'auront qu'une envie : celle de vous éliminer. Pour éviter cela, le meilleur moyen est une avancée discrète, lente et prudente, et surtout une écoute constante des bruits alentours. Jouer au casque est d'ailleurs un plus pour se plonger totalement dans l'ambiance angoissante du titre. Bien qu'Amanda soit une proie fragile, elle a plus d'un tour dans son sac : plusieurs gadgets détournant l'attention de ses ennemis et des plans pour les créer. Pour ce faire, il sera nécessaire de trouver des composants disséminés un peu partout sur la station. Explorer est donc important même si certaines zones ne seront accessibles qu'avec l'acquisition de nouveaux outils de maintenance. Les armes créent en général un sentiment de sécurité mais dans Alien Isolation, on se rend vite compte que leur utilisation peut être à double tranchant et parfois ramener des problèmes un peu plus contraignants de 2,50m.
DANS L'ESPACE, PERSONNE NE VOUS ENTEND CRIER
Ainsi, il est normal de se retrouver dans un état de stress permanent, sursautant au moindre bruit et vérifiant sans cesse son détecteur de mouvements pour voir si quelque chose rôde près de soi. Il n'est pas rare de rester planqué de longues minutes sous un bureau ou dans un casier, se demandant si la voie est libre. L'alien se révèle en plus imprévisible, se baladant soit dans les couloirs soit dans les conduits, faisant sa vie à la cool sur Sevastopol et n'hésitant pas à vous béqueter à la moindre occasion. C'est d'ailleurs dommage de voir l'IA du xénomorphe si développée contrairement aux autres antagonistes qui ont une mémoire de poisson rouge ou une vision de taupe... Mais on passe finalement à côté de ce détail qui ne nuit pas au jeu et à son ambiance, surtout quand on découvre cette fin mémorable source d'interrogations pour le joueur.
Avec Alien Isolation, The Creative Assembly redore le blason de la licence et redonne vie à l'une des créatures les plus dangereuses de notre univers ludique. Angoissant, long, se réinventant et ne tombant pas dans une surenchère, ce jeu renouvelle le genre du survival, rendant au passage un bien bel hommage à l’œuvre cinématographique.