On ne va pas y aller par quatre chemins, Aliens : Dark Descent est au Aliens de Cameron ce qu’était Alien Isolation au Alien de Ridley Scott, une adaptation quasi-parfaite qui a tout compris à son matériau d’origine et en livre un jeu viscéral que personne n’attendait.
On pourrait parler de beaucoup de choses!
De l’ambiance de colonie abandonnée aux griffes des xénomorphes.
De l’écran titre dans les règles de l’art.
De notre troupe de marines mortels et psychologiquement fragiles.
De ces reines disséminées dans les sous-sols.
De ces face-huggers dans l’ombre.
De ces tourelles automatiques à placer stratégiquement et aux munitions limitées.
De ces havres de paix temporaires que l’on se créera au détriment de nos ressources.
De la tension grimpante au même rythme que le stress de nos soldats, tout droit sorti de Darkest Dungeon.
De ces vagues d’aliens nous chargeant continuellement.
De ces moments d’accalmie où l’on explore fébrilement à la recherche de soins et de composants.
De ces rentrées au vaisseau pour améliorer notre arsenal et reposer nos bidasses.
De ces parties de cache-cache endiablées.
De ces zones ouvertes où l’on se sent exposé.
De ces couloirs sombres où l’on redoute le prochain tournant.
De ces bip-bips crescendo sur notre radar.
De la variété des ennemis rencontrés.
De ces mises en situation terribles nous forçant à jouer risqué.
De l’allocation des bonnes compétences à nos troufions pour parer à toute éventualité.
De la mise à mal de nos plans soigneusement échafaudés pour finir en une retraite paniquée.
De ces embûches dans la ventilation.
De ce soulagement procuré par les retrouvailles avec notre véhicule d’extraction comme couvert.
De cette transposition des mécaniques rodées d’un X-COM en temps réel.
De la mise en application la plus terrible de notre instinct de survie.
De la joie de retrouver un survivant qui apportera un renfort bienvenue à notre base d'opérations.
Avec tout ceci, on pourrait être parti sur le jeu de l’année selon mes standards. Seulement trois ombres viennent noircir le tableau. Le scénario d’abord, qui démarre honnêtement et n’est de toute façon pas le point central du jeu, mais qui se termine en eau de boudin, bâclé et inexpliqué. Le rythme de progression ensuite, puisque l’on viendra à débloquer nos dernières compétences alors que l’on démarre l’ultime mission, ne nous donnant donc jamais la possibilité de les utiliser.
Et enfin, et c’est là le plus terrible, des bugs. Des bugs à foison allant du soft-lock demandant de relancer le jeu, à des bien plus terribles empêchant aux systèmes ludiques de respecter leurs propres règles. Exemple : le jeu nous annonce que notre soldat aura une blessure à partir du moment où il passe la barre des 2 PV. Très bien, sauf que dans les faits, la moindre touche, même sur l’armure, créera une blessure. On se retrouvera donc quasi systématiquement avec toute notre escouade blessée à la fin d’une mission, aussi bien menée qu’elle fût. Plus anecdotique, mais illustrant le genre d’irritation auquel le joueur fera face, le trophée pour avoir récolté tous les datapads ne se déclenche pas en fin de partie. Les développeurs sont conscients de ces bugs et travaillent dessus, mais deux mois après sa sortie, ces problèmes ne sont toujours pas réglés.
Un manque de finition dommageable, qui m’empêche toute dithyrambe dans l’état actuel des choses. Car outre ce soucis, le jeu est une merveille tant pour les fans d’Alien, pour les fans d’X-COM, pour les fans des missions sans ressources des STR Blizzard, et pour tous les joueurs à la recherche d’un tactical sous tension.