Alone in the Dark c’est mon plaisir coupable de cette année 2024. N’ayant jamais touché un opus de cet licence, je voyais dans ce reboot un moyen de découvrir cette saga à l’origine du survival-horror, et je n’ai pas été déçu.
Certes la forme du jeu est en demi-teinte. Le jeu est buggé, le jeu ne dure pas très longtemps, le jeu ne fait pas ou peu peur, les combats sont très moyens, on est vraiment sur le minimum syndicale attendu de nos jours. Ça c’est vrai. C’est aussi vrai que le jeu est très court, 6 heures pour le finir dans un premier run et 4h de plus dans un second run avec le second personnage, et il n’y a quasiment aucune différence ou presque entre l’un et l’autre, c’est regrettable.
Par contre, l’indéniable force du jeu c’est son ambiance et sa narration. Le genre horrifique est respecté (particulièrement inspiré par la mythologie Lovecraftienne), en mêlant des influences de David Lynch (Coucou Twin Peaks). Le pitch est le suivant : Vous incarnez au choix Emily Hartwood (Jodie Comer) ou le détective privé Ed Carnby (David Harbour) dans le manoir de Louisiane Derceto, reconverti à l’occasion en hôpital psychiatrique dans les années 1920.
Vous cherchez à comprendre la disparition de Jeremy, l’oncle d’Emily, et commence alors une chasse à l’homme dans le mémoire, où nos personnages, par le biais d’un moyen narratif astucieux (qui rappelle The Evil Within), se baladent dans le manoir et explorent la psyché d’un homme fou en sautant de souvenirs en souvenirs. Entre deux scènes, vous pourriez également tomber sur les résidents du manoir. Entre femme fatale délurée, mystérieuse petite fille ou d’inquiétants domestiques, qui vous intiment de ne pas vous mêler du secret du manoir ; on a vraiment l’impression d’être dans une ambiance particulièrement bizarre. Je vous conseille de commencer votre aventure avec Emily, c’est elle qui a la meilleure histoire et le développement narratif le plus sensé.
Le dénouement du jeu est brutal, ultra violent et très bien amené grâce à un foreshadowing présent dès le début du jeu. Mieux, il y a jusqu’à 5 fins différentes. La musique est bonne, la direction artistique est bonne, la VF fait le taf, graphiquement c’est correct, franchement j’ai été très surpris de ce jeu. Il est vraiment pas mal, à condition de ne pas trop en exiger de lui.
J’ai aimé le côté jeu « hommage » à l’original, il y a plein de passages, de clins d’oeils au premier jeu, notamment un passage en vue du dessus comme le premier resident evil, c’était sympa. Quelques petites touches d’humour noir aussi parfois, entre les deux personnages.
Alone in the Dark version 2024, c’était cool ! Certes c’est un jeu à prendre dans un bac à soldes, à 20-30 euros, mais si vous aimez le genre du survival-horror, vous apprécierez. Malgré les nombreux défauts.
Petite pensée pour les développeurs, les créateurs du studio suédois Pieces Interactives après 17 ans d’activité, qui ont réalisé le jeu probablement avec un budget restreint, et dont Alone in the Dark est le dernier jeu, puisqu’ils ont été fermés suite à l’échec commercial du titre.
Le jeu est peut-être un échec commercial, mais c’est loin d’être un échec créatif, car j’ai vu dans ce jeu une vraie envie de bien faire, avec des bonnes idées, malgré tout les défauts que le jeu, c’est loin d’être une purge.