A Machine for Pigs. Rien qu'en lisant ce titre génial j'en salivais d'avance. Avec en plus l'annonce de la présence de The Chinese Room dans l'équipe créative (eux qui étaient parvenus à transfigurer le source engine de manière incroyable avec le très immersif Dear Esther) il y avait la promesse d'un jeu à l'ambiance unique, terrifiante, qui suivrait les pas du premier opus sur un scénario plus ambitieux mettant en scène... des cochons ? De la part de n'importe quel autre studio ça m'aurait fait marrer, mais là pas du tout.

Et pourtant, après l'avoir fini et malgré tout l'amour que j'ai pour Frictional Games depuis le premier Penumbra, je ne peux cacher ma déception. A Machine for Pigs est un très bon jeu hors normes, osé, flippant comme il faut, mais aussi malheureusement bancal.

L'association The Chinese Room / Frictional dont j'attendais des merveilles n'a fonctionné qu'à moitié en ce qui me concerne, puisqu'on se retrouve avec un gameplay hyper épuré tout droit sorti de Dear Esther sur un level design digne de Penumbra 2: les niveaux sont étriqués, dirigistes et rapidement parcourus, les objets du décors sont figés et seuls les éléments utiles aux puzzles sont transportables (ça, les chaises et les ours en peluche, me demandez pas pourquoi), du coup les énigmes qui se basaient justement sur l'exploration des niveaux dans les précédents jeux de Frictional perdent énormément d'intérêt. Ceux qui ont eu le courage de finir le premier opus se souviennent forcément des niveaux interminables parcourus à quatre pattes dans le noir avec les monstres au cul pour mettre en marche un ascenseur. Là vu que seuls les objets utiles sont transportables et qu'ils sont en général à deux mètres de l'objectif on se prend juste quelques jump-scares scriptés sur le passage et c'est tout.

Finalement les objets utiles les mieux planqués, c'est les notes, sensées donner quelques indices concernant les énigmes. C'est con, dans The Dark Descent je les trouvais trop explicites, là elles sont très bien écrites et énigmatiques à souhait. Bref tout est mis en oeuvre pour qu'on se concentre sur l'histoire, qui ne m'a vraiment pas déçu je dois le dire. On est plongé dedans dès l'ouverture, certaines séquences sont tout simplement incroyables mais malheureusement arrivé à la moitié du jeu l'aventure stagne. On passe trois niveaux à appuyer sur des boutons sans rien apprendre de plus, l'attention (et la tension du coup) retombent un peu jusqu'à LA scène clef des "dortoirs" (vraiment crispante pour le coup, voyez par vous même) qui fait tout basculer dans l'horreur et qui te remet le nez dedans jusqu'à la fin. C'est loin d'être le survival définitif et qui te retourne le cerveau que j'attendais mais ça fait toujours plaisir de voir qu'on puisse encore faire des choses aussi osées et surprenantes à travers ce genre. Parce que oui Frictional se répète souvent sur certains points, et visuellement on se retrouve avec pas mal de déja-vus ça et là. Mais malgré tout ils parviennent toujours à me surprendre, et là ils n'ont pas manqué de me projeter tête la première dans leur univers sans que je puisse décrocher du début à la fin. Ce que n'a, en ce qui me concerne, pas vraiment réussi à faire son "concurrent" autoproclamé Outlast par exemple :p

Là où The Dark Descent était un pur jeu d'horreur, A Machine for Pigs est un trip sonore et visuel très glauque et assez (trop) court, qui dans l'esprit se rapprocherait plus d'un Penumbra réalisé par The Chinese Room.
Et ma déception, c'est que le terrible Amnesia, je ne l'ai retrouvé que dans certains tics scénaristiques communs chez Frictional, et dans le visuel identique. Le gros du problème ne vient pas vraiment du jeu en lui même, il se résume tout simplement à une particule du titre. Une particule qui m'aurait évité de louper plein d'apparitions / détails inquiétants parce que j'avançais trop lentement, que je passais mon temps à faire caca derrière des caisses dès que ma lampe clignotait, comme The Dark Descent m'avait appris à faire.

J'aurais juste du jouer à A Machine for Pigs, et pas à Amnesia 2. Et un conseil à ceux qui auront eu le courage de lire mon pavé jusqu'ici: ne faites pas comme moi et jouez à AMFP comme vous jouiez à Dear Esther. Le jeu est fait pour être apprécié comme ça. Et il en vaut la peine.

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le 13 sept. 2013

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FoxmcCost

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