Entrée dans l'âge adulte

à 6 ans

Ce jeu te force à prendre un crédit à chaque fois que t’as fini de payer le précédent même si tu veux ap améliorer ta maison. Donc tu vas t’exiler dans une galère ou une barque pour pécher des centaines d’heure, de préfèrence des requins, nique l’écologie, ou tu creuses la terre avec ta pelle à la recherche de fossiles que tu vas vendre petit prolétaire que tu es, à prix réduit bien sûr au tyrannique porc épic (ah non un raton laveur), qui te force à dépenser tout ton argent chez lui, pour que lui il puisse améliorer son propre magasin, et que tu puisses enfin aller chez la coiffeuse, inexistante au début, pour changer cette coupe de merde que t'as eu en bâclant les questions lors de l'introduction. Tu pourrais les donner (les fossiles) au musée dla ville pour faire profiter la communauté mais l’argent est plus utile. Vive la capitalisme.

Quand t’as finalement fini de payer ces crédits aux sommes de plus en plus astronomiques (au bout de 300h, oue), pour pouvoir mettre plus de décorations dans ta maison pour avoir plus de points aux notes de l’adj (ça sert à rien en plus ? Association des Joyeux Décorateurs mon cul, arrêtez de m’insulter :’( ), tu te retrouves au milieu de ton immense bazar (des meubles ou juste des objets que t’as largué par terre pour vider tes poches), des liasses 99 999 clochettes et des cafards que tu prends même plus la pleine d'écraser parce que c’est trop chiant de déplacer les meubles. T’es tout seul, c’est silencieux, tu vas dans un coin, tu pleures, le gigantisme de ta maison n’arrive plus à combler le vide de ton coeur, tu n’as plus de but, hikikomori mais version virtuelle, merci les japs. Vive les jeux vidéos.

Finalement tu sors dehors, tu parles à tes voisins, des sortes d’animaux personnifiées, mais ils ont en rien à foutre de toi et n’hésitent pas à t'utiliser et à te rabaisser au rang de livreur, ou encore à faire des paris à ton désavantage. Mais c’est pas grave, eux aussi tu les utilises pour te sentir moins seul. Puis ils partent, sans dire un mot, sans un au revoir, des fois en t’envoyant une lettre te chargeant de culpabilité comme quoi c’est ta faute, tu leur as pas assez parlé, la ville est trop sale (ils n’hésitent pas à utiliser le terme déchèterie), t’as pas assez arraché de mauvaises herbes, planter de fleurs (ouai t’es jardinier aussi, et gratuitement enculé de maire) ou encore t’as laissé trainer des objets un peu partout par terre dans la ville (non non jamais s’en débarrasser, vive le matérialisme). Chaque départ rouvre cette cicatrise béante, mais à chaque départ tu as moins mal (bah oui t’es vide). Vive l’amitié.

Tes parents t’envoient des lettres tous les 2-3 mois, à tour de rôle, des fois y’a des cadeaux inutiles dedans, tout ça pour combler leur absence dans ta vie, lettres que tu lis même plus parce que t’as la flemme de jeter le courrier que t’as dans tes poches. Bordel c’est ma première maison, vous auriez pu venir me rendre visite au moins une fois. Vive la famille.

Tu trouves un nouveau hobby, dans le 2e et dernier magasin de la ville (plus un village du coup) : le magasin de vêtements où tu t’improvises styliste en créant des motifs arc-en-ciel plus moches les uns que les autres, quand la couturière dédaigne t’adresser la parole, et tu hésites pas ensuite à te pavaner en ville avec ‘’ça’' pour que les autres habitants suivent la trend. On parle de toi partout dans le village, tu ressens un sentiment d’accomplissement, mais tu sais que c’est superficiel. Vive les hobbies.

Des fois, des événements se déroulent, un feu d’artifice, une compétition de capture d’insectes (tu n’hésites pas à y participer parce que rabaisser les autres te procure un sentiment indescriptible), une diseuse de bonne aventure sur la place de la mairie, un vendeur ambulant de tapisseries d’Orient … Mais tu n’oublies pas que la vie est chaque jour la même, à quelques nuances près, et que finalement ces nuances te permettent juste de te rapprocher plus rapidement de la mort. Vive la vie.

Hé ouai, ce jeu t’apprend ce que sera ta vie en moins de temps qu’il le faudrait pour l’expliquer à un gamin, c’est fort, c’est pas pour pour rien qu’il est dans la catégorie simulation. Mais je n'oublierai pas tous les moments de bonheur qu'il m'a procuré, ces moments où un villageois tombe dans un piège que t’as posé et que tu le vois paniquer en essayant de s’y soustraire, quand tu vas dans une autre ville (si t’as des potes IRL bien sûr) et que tu détruis leurs arbres aux fruits rares et que tu voles les objets par terre avant de t’enfuir dans ta ville, quand tu pousses tes voisins (physiquement) jusqu’à la dépression ou le pétage de câble, ou lorsque tu fais fuir un poisson ou un insecte que quelqu’un essayait d’attraper, et encore j’en passe… Merci les bridés pour ces 600 heures de jeu, chouette enfance, il me manque plus que la version sur Game cube et j’ai toute la collection, mais j’ai pas de Game cube donc je vais pas l’acheter. Il fallait que je rende hommage à ce jeu qui a fait grimper en flèche mon pseudo cynisme, ce genre d’expérience qui tchange à jamais, VIVE ANIMAL CROSSING.

P.S. : jsuis pas un bobo parigo communiste bien pensant

worlde l wido lol mettez direct à 32 secondes

PS de PS : tu peux lire cette critique juste en lisant les mots en gras, c'est plus rapide.