A l'ancienne

Aragami nous met dans la peau du protagoniste du même nom, invoqué par une impératrice, Yamiko, dans le but de la libérer et de venger son peuple. Le scénario n'est pas central, mais se laisse suivre, même si le dénouement est tout à fait prévisible. Les dialogues et les cinématiques ne sont pas très réussis, en cause à un manque de moyens (et un peu d'originalité) mais ne gâchent pas l'aventure pour autant. L'univers dépeint dans le jeu est réussi, notamment grâce à une bonne direction artistique.

Niveau gameplay, on est dans de l'infiltration pure et dure: un coup sera toujours mortel, et une fois repéré, il sera difficile de vous en sortir, et impossible de vous battre. Il vous faudra donc rester dans l'ombre, et vous aurez pas mal de pouvoirs utiles pour ça, dont le plus important est le "bond de l'ombre" une téléportation entre les zones d'ombres. ce pouvoir est l'outil le plus utile tout le long du jeu, vous permettant de sortir du champ de vision d'un garde ou de profiter de la verticalité des niveaux. L’architecture des niveaux, et le level design en général, est bon, différentes routes sont possibles et on a la possibilité de finir le jeu sans tuer quiconque (hors boss), ce qui est toujours appréciable. Éliminer les différents ennemis des niveaux est d'ailleurs vraiment fun, les développeurs ont mis l'accent dessus (même si la façon non létale est possible, le jeu a été pensé pour le stealth kill). L'IA des ennemis est relativement basique, pas foncièrement maligne et très "mécanisée" (j'entends pas très naturelle, ils font leur ronde, s'ils entendent un truc ou vous aperçoivent, ils vont voir, point barre), mais elle a le mérite de remplir tout à fait son office, de ne pas être bugué et d'être bien calibrée, ce qui est tout à fait suffisant pour un jeu avec un budget si serré (c'est à l'origine un projet étudiant). Les ennemis manquent d'ailleurs un peu de variété, dommage. Différentes compétences complètent votre arsenal, comme la possibilité de faire diversion ou les pouvoirs déblocables en trouvant des parchemins disséminés dans les niveaux. C'est un peu dommage que les-dits pouvoirs soient aussi crackés (invisibilité, wall hack,...), et il faut donc se limiter un peu pour profiter à fond du jeu. Dernier petit regret, le jeu reste assez classique dans ses mécaniques, et ne se démarque peut être pas assez de ses modèles (mais c'est pour chipoter).

Au niveau de la réalisation, le jeu ne s'en sort pas mal du tout. Techniquement, le jeu n'est pas folichon, avec des textures simplistes et des modèles assez grossiers, mais comme dit précédemment, la direction artistique rattrape bien, et réussit à instaurer une bonne ambiance, supportée par une musique plutôt discrète mais de qualité. Le jeu se déroule en 13 chapitres pour une dizaine d'heures, et dispose d'une assez bonne rejouabilité.

Aragami est donc un bon jeu, qui souffre un peu de son manque de moyens mais dont les mécaniques bien rodées et l'ambiance en font une réussite.