Brouillon dégueulasse

"- Mon colonel, la licence Arma se veut à part dans les jeux à base de militaires. Elle adopte une approche réaliste pour se différencier des nombreux softs plus arcade et rentre-dedans. On peut reprocher plein de choses à un Call of Duty, pour un exemple opposé, mais ce genre de jeux a le mérite d'être fun et de divertir. Arma, pas vraiment. Voir pas du tout.
Le soucis de cet épisode fondateur, c’est qu'il est un énorme brouillon, une sorte de version alpha commercialisé tel un jeu terminé, mais dont on peut légitimement douter qu'il ait eu une quelconque batterie de test pour vérifier sa jouabilité et sa finition."

"- Allez droit au but, sergent."

"- Alors, je vais attaquer direct par ce qui est positif, mon colonel.
Graphiquement, c'est pas mal. Il y a une profondeur de champ impressionnante, les maps sont énormes (mais très vide), le coté reconstitution militaire est convaincant, la conduite des divers véhicules offre des sensations plutôt crédibles, les possibilités niveaux ordres sont nombreuses, les cut-scenes faisant office de cinématiques sont assez longues et la bande-son rock fait plaisir.

"- Je n'aime que la musique militaire, sergent."

"- Maintenant, je vais commencer à défoncer le jeu, mon colonel.
C’est assez rare d'ailleurs que j'en abandonne un en cours, aussi nul soit-il, sans au moins avoir terminé son mode histoire et/ou sa campagne principale. Arma premier du nom n'aurait pas fait exception si les trois campagnes du soft (vu que la version Gold, c'est avec les extensions en bonus) ne m'avais pas poussé à laissé tomber. Pour résumer, l'une d'elles, totalement bugué, ne prenait pas en compte un achat précis auprès d'un trafiquant d'arme, achat nécessaire pour finir la mission suivante. Résultat, j'étais bloqué comme un con.
Les autres, j'ai jamais vraiment progressé, entre des gars à sniper qui encaissent autant de balles qu'un Terminator et qui sont plus précis que toi avec des fusils d’assauts de base (mettant en lumière l'IA aussi ridicule dans son comportement que totalement overcheaté une fois qu'elle t'as pris pour cible, et au passage la difficulté guignolesque générale du jeu, même en mettant en normal), et une plage surpeuplée de soldats armés jusqu'aux dents dont les problèmes sont similaires à ceux cités précédemment dans cette phrase interminable, à l'image d'Arma Armed Assault, que je ne finirais jamais. Pfiou !"

"- Continuez, sergent."

"- J'ai pourtant fait la démarche de m'investir, en finissant miraculeusement tout les séances d'entrainement du tutoriel (aussi bugué que les missions principales du jeu), passant un bon moment sur le stand de tir, à chercher les meilleures scores pour réussir à maitriser les différentes armes, à piloter les hélicoptères comme un as (on te fait rentrer dans le cockpit et démerdes-toi, c’est pas grave si tu t'écrases ; genre on sait tous comment fonctionne un hélicoptère...) et à m'en sortir avec le système d'ordres pour gérer sa team, dévoilant toute l'ergonomie archaïque et absolument pas travaillée du titre, imposant des manipulations improbables sur son clavier en maintenant des touches constamment enfoncées tout en en sélectionnant plusieurs autres, ce qui va de pair avec l’inexistence d'intuitivité qu'offre le soft qui me donnait déjà un avant-goût de ce qui allait m'attendre dans les storys modes dont je ne verrais jamais le fin, contrairement à cette seconde phrase interminable. Re-pfiou !"

"- Hmmm."

"- Résumons donc l'essentiel du drame, mon colonel.
Jeu bugué jusqu'à la moëlle ? Check. Ergonomie désastreuse ? Check. Difficulté ahurissante ? Check. Gameplay foireux à cause des précédents éléments ? Check. IA alternant humour et défonçage du joueur ? Check. Preuve que réalisme + jeu fait n'importe comment = tout sauf fun ? Check."

"- Bon travail sergent. Mais vous essayerez quand même sa suite, ça ne peut logiquement pas être pire."

"- Mais, mon colonel, je..."

"- Ne discutez pas les ordres, soldat. Il y a toute une communauté autour de cette licence, il est de votre devoir de comprendre pourquoi."

"- Mais..."

"- Et puis vous possédez déjà les autres opus, remerciez Steam, ses soldes et les packs complets à bas prix. Rompez, soldat."

Sonnerie aux morts