Comme de nombreuses personnes le savent, la version PC d'Assassin's Creed 2 fut longue à sortir soit plusieurs mois après les sorties PS3 et Xbox 360, la politique des éditeurs étant de boycotter les portages PC, trop facilement piratables.

Les joueurs déçus de devoir attendre eurent une autre surprise de la part d'Ubisoft Montréal et pas des moindre: l'implantation de leur nouvelle DRM (pour les néophytes, une protection anti-piratage). Cette DRM provoqua de nombreuses plaintes de la part des joueurs, car celle ci empêche le possesseur du jeu qui n'a pas de connexion internet de jouer, l'authentification du jeu se faisant à chaque lancement du soft via le net.

Malheureusement, cette protection pose de nombreux désagréments. Ainsi il arrive que les serveurs d'Ubisoft qui permettent l'authentification du jeu se retrouvent en panne, et pour le coup ce sont tous les joueurs qui sont privés de leur loisir et de la pleine jouissance du bien qu'ils viennent d'acquérir.
Évidement, cette DRM couta plus cher qu'autre chose à Ubisoft car les pirates n'ont pas mis très longtemps à trouver un moyen de contourner cette protection anti-piratage.

Mais entrons dans le vif du sujet, et parlons du jeu en lui même.

Première surprise, le deuxième opus utilise exactement le même moteur graphique que le premier: seul certaines textures paraissent un peu plus travaillées qu'avant, ce qui déçoit un peu de la part d'Ubisoft, qui a planché sur son bébé pendant tout de même trois ans.
Mais ce qui choc le plus est la distance d'affichage, ridiculement faible: il serait d'ailleurs intéressant de comparer les versions consoles et PC sur ce point. De ce fait, les décors apparaissent grossièrement au fur et à mesure que le personnage avance de 3 mètres.
Concernant la modélisation des personnages, c'est tout juste passable: certains visages arrivent réellement à faire ressortir des émotions tandis que la plupart paraissent aussi expressif qu'un calamar sous morphine, ce qui ne change pas grandement du premier épisode.

Le gameplay, lui, reste inchangé à une ou deux exceptions prés: les sauts hauts sont plus durs à réaliser (une pirouette scénaristique explique cela) et un mouvement a été ajouté: la possibilité de continuer sa course une fois arrivé à l'angle d'un mur.
Un point négatif du premier épisode qui était le coté répétitif des missions secondaires a été ici corrigé: elles sont maintenant plus nombreuses et plus répétitives qu'auparavant. Ainsi, la durée de vie du jeu ne dépasse pas celle du premier: un joueur perfectionniste qui voudra débloquer tous les achivements passera le plus clair de son temps à finir les missions annexes et à chercher les plumes d'aigles qui remplacent les drapeaux du premier épisode.
En revanche, le joueur peu consciencieux ne passera pas plus d'une petite dizaine d'heure à finir le scénario principal, ce qui en soit n'a rien de traumatisant, à par peut être le prix pour aussi peu de temps de jeu.
La possibilité d'avoir plusieurs armes différentes et de les ramasser sur le corps de vos victimes n'ajoute strictement rien au gameplay: une fois la double lame rétractable acquise au début du jeu, impossible de changer d'arme, tant cette dernière se révèle dévastatrice si elle est utilisée avec un bon timing, et ce qu'importe la puissance de l'adversaire.
Un autre point fort du jeu qui avait été annoncé est la possibilité d'enduire ses lames de poison. Comme expliqué précédemment, les lames doubles exagérément surpuissantes rendent cette options obsolète.
Pour couronner le tout, le portage en lui même n'est pas fini, ce qui est un comble lorsque l'on sait que les jeux vidéos sont développés sur PC. Les touches qui apparaissent à l'écran sont les touches de couleur d'un pad de Xbox 360, ce qui fait regretter les excellents portages PC de Capcom.

Mais ces deux points restent paradoxalement les plus positifs du soft. Passons donc aux choses sérieuses: la bande son et le scénario.

La bande son est tout simplement horrible. Les doublages de la version française mélangent italien et français, le tout avec des accents caricaturaux à souhait. Ainsi, certaines phases de dialogue qui se veulent sérieuses deviennent subitement comiques à cause d'un accent italien improbable.
Peut être qu'ici l'équipe de développement avait dans l'idée d'immerger un peu plus le joueur dans l'ambiance de l'Italie médiévale, ce qui aurait pu se faire si la majeur partie des répliques des protagonistes n'étaient pas ponctuées de « figlio di una cagna » du plus bel effet.
Mais pour soulager nos oreilles les développeurs ont eu la bonne idée d'ajouter une version italienne sous titrée.
Fort malheureusement, cette dernière n'a pu être testé, les sous titres n'apparaissant pas, ce qui est peu pratique lorsque l'on ne parle pas l'italien couramment, ou que comme moi, on ne comprend de l'italien que ce qu'il y a marqué au dos des paquets de Corn Flaks.
La musique quand à elle est digne d'une musique d'ascenseur. Sur ce point il y avait pourtant à faire: le jeu se déroulant en Italie pendant la Renaissance, période faste pour la musique, les petits gars d'Ubisoft auraient pu nous gratifier d'une bande son de qualité, pourtant ce n'est pas le cas.

Enfin, le scénario, point fort du premier opus, est ici massacré par un manque d'inspiration flagrant. Nous ne vous spoilerons pas mais sachez que le scénario vole aussi haut que du Da Vinci Code, et encore, cela n'est pas flatteur pour ce roman. Par contre il comblera sans aucun doute tous ceux qui ont apprécié la fin d'Indiana Jones and the Kingdom of the Crystal Skull, tant et si bien qu'Assassin's Creed II ressemble plus à Moïse versus Star Trek, qu'à un véritable péplum teinté de surnaturel religieux.

En somme, vendu pour la bagatelle de 45 euros (ce qui fait cher pour un suppositoire), vous aurez le droit à un produit non fini, vous laissant un arrière goût amer dans la bouche. Le premier opus misait sur un concept novateur: ici Assassin's Creed 2 ne se renouvelle aucunement et manque cruellement d'inspiration.
De plus le scénario de science fiction digne des pires séries de 13éme Rue, les doublages affreux et les graphismes acceptables il y a 3 ans mais un peu passé de nos jours, font ici preuve d'un manque de professionnalisme.
Pour couronner le tout, le DRM d'Ubisoft vous prive de la pleine de possession votre jeu, sans compter les crash, heureusement peu nombreux des serveurs d'Ubi, qui finissent de ruiner votre achat.
Espérons que pour la suite, l'équipe d'Ubisoft Montréal sera moins soucieuse des dollars qu'ils pourront récupérer et sortiront un jeu fini.
Bref, économisez pour vous acheter un jeu qui en vaut vraiment la peine, à ce prix la, vous pouvez trouver moult jeux indé qui en valent la peine.
Thomas-Jones
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le 15 juin 2010

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