Ubisoft revient en force après avoir arrêté de sortir de façon annuelle ses jeux Assassin's Creed. On aurait donc droit à un jeu mieux fini, moins bugué... sur le papier. Ici, l'Égypte est le berceau de ce nouveau départ pour Assassin's Creed. Alors, pari réussi ou pas ?
Le scénario du jeu s'inspire pas mal du premier Assassin's Creed, dans le sens où nous avons une série de personnes à tuer, avec comme raison la vengeance. On fera la découverte de Aya, la femme de Bayek le protagoniste, mais aussi de personnalités connues comme César ou Cléopâtre.
J'ose avouer que le scénario de cet Assassin's Creed ne m'a pas tant emballé mais il se rattrape à travers ses personnages : Bayek et Aya sont charismatiques, bien doublés, ces personnages ne nous laissent pas indifférents. Bon oui ok l'histoire hors animus est plus maigre qu'un squelette.
Le gameplay est le point fort de ce jeu. Ubisoft a même sacrifié des éléments de réalisme afin de maximiser le côté ludique du jeu. Par exemple, on peut à tout moment sortir une torche allumée afin de mieux voir dans les tombeaux, il n'y a pas un nombre limité de torches ou autre souci de réalisme.
De même, toute la mécanique du jeu tourne autour des levels : les ennemis ont des levels, les régions ont une fourchette de levels, les armes ont besoin de tel level, etc...
De la même manière qu'un Breath of the Wild, vous obtiendrez énormément d'armes durant votre aventure. Vous aurez le choix entre les démonter afin d'obtenir du matériau permettant l'upgrade de ses dégâts au corps-à-corps par exemple, ou les revendre. On appréciera la grande variété d'arcs et de styles de jeu, on regrettera le peu de boucliers différents.
La vision d'aigle a totalement été revue, maintenant vous appuyez sur haut de la croix directionnelle, et vous prendrez le contrôle de Senu, l'aigle de Bayek, vous permettant un bon nombre de choses : voir du gibier au loin, des gardes (que l'on verra à travers les murs une fois que Senu les aura repérés), des coffres... ce système est très bien pensé puisqu'il vire carrément l'aspect "scanner" de l'ancienne version, et favorise l'immersion.
De la même façon que pour The Witcher 3 et Breath of the Wild, vous pourrez actionner une touche pour que votre monture soit en mode pilote automatique et vous emmène jusqu'à votre objectif. J'ai personnellement jamais été friand de ce principe puisque c'est littéralement de l'attente, mais c'est là que Assassin's Creed Origins comble ce défaut : vous pourrez très bien mettre votre monture en mode auto et pendant ce temps contrôler Senu, qui repérera des points d'intérêts tout en suivant Bayek. Très très bien pensé.
Les points d'observations sont bien moins importants qu'avant, ils ne vous donnent désormais plus la vision sur la carte puisqu'on l'a déjà, à la place on a droit à de l'XP, un ambigu "Vision accrue de Senu", et la possibilité de se téléporter à cet endroit.
La RPGisation d'AC ne s'arrête pas là puisqu'on a droit à des arbres de compétences qui cette fois-ci ont un véritable intérêt (débloquer des outils, de nouveaux slots d'équipements, chargement de tirs...)
Ils ont également viré la minimap pour avoir une boussole à la Skyrim, ce qui est un gros gros plus. En effet, on ne se contente plus de regarder h24 une minimap, maintenant le jeu nous incite à observer de nous-même le décor sans avoir un véritable GPS sous la main.
Niveau quêtes secondaires, c'est pas si mal mais pas aussi mémorable que des quêtes d'un Witcher 3.
Niveau maniabilité on est toujours de mieux en mieux, on peut grimper n'importe où (sauf à 90% des arbres, wtf) et la manette est pensée à la Dark Souls (bouton pour lever le bouclier opposé au bouton d'attaque, et ABXY des boutons de fonctions secondaires). Même si ce système fonctionne à merveille, vous aurez toujours la possibilité de mettre un mode "original" pour avoir des touches ressemblant aux vieux Assassin's Creed.
Les musiques sont vraiment superbes mais bien trop peu présentes durant les combats, elles sont loin d'être mémorables.
Comme toujours les graphismes sont sublimes, là on passe un cap dans le photoréalisme, on sera régulièrement époustouflé par la distance de vue et la qualité des éclairages. Malheureusement, l'optimisation a été pensé surtout pour du 30 FPS que du 60...
Le jeu impose une certaine originalité à travers la façon dont on y joue, surtout vis-à-vis de l'aigle, mais l'intérêt est surtout d'avoir enfin un jeu traitant de l'Égypte antique à ce point.
La durée de vie est très bonne puisque j'ai mis environ 40h pour faire l'histoire principale, sachant que l'histoire nous fait éviter un certain nombre de régions nécessitant un gros level, vous aurez encore de quoi faire après avoir terminé la quête principale.
Donc oui, le pari est réussi, ça fait plaisir de voir que Assassin's Creed est dans la bonne direction, maximiser le gameplay et la durée de vie. Manque plus que l'optimisation.