Deux ans. Deux ans à attendre la sortie d'une licence devenue désormais incontournable du jeu vidéo. 10 ans après la sortie du premier opus qui allait poser les bases de cette nouvelle saga, on se retrouve en 2017 à découvrir les origines du mythe des Assassins.
Force est de constater que cette pause a été salutaire pour la série. Après un openworld riche comme l'a été Black Flag (quatrième opus de la franchise), se retrouver en milieu urbain comme l'étaient ceux de Paris et de Londres avait un petit côté frustrant, légèrement étouffant, et ce quand bien même les maps étaient gigantesques.
Avec Origins, retour aux grands espaces, et à une carte absolument dantesque. De mémoire de gamer, les deux seules cartes qui m'ont fait émettre in "wow" de surprise étaient celles de The Witcher 3 et de The Horizon Zero Dawn. Les points de vue, les horizons sont juste incroyables. Passer d'une région à l'autre permet de rendre compte de tout un pan d'une histoire riche à l'Égypte. Les contrées sablonneuses laissent place à des zones humides aux abords du Nil, et les villes sont toutes plus incroyables les unes que les autres, à commencer par la grande Alexandrie, dans laquelle on prendre plaisir à découvrir la grand bibliothèque, le tombeau d'Alexandre le Grand, ou bien encore grimper tout en haut du si célèbre phare et profiter du point de vue.
Dans ces maps, rien n'a été oublié : les villes grouillent d'une vie riche, chaque PNJ évoluant selon son propre destin. On y croise des cheveux, des animaux, des chars, des gardes, des enfants... Et tout cela sans aucun bug de collision. Grande avancée de cet opus : le cheval (ou les dromadaires, chameaux) peut entrer absolument partout, saute à peu près tous les obstacles et se retrouve rarement coincé, même lorsque l'on s'aventure sur des zones escarpées. Autre gros points forts : l'absence de temps de chargement et la possibilité d'entrer et sortir à loisir des bâtiments. Les effets de lumière lorsqu'on entre ou en sort sont juste magnifiques, les yeux de Bayek devant s'adapter à la luminosité de l'environnement. Les passages dans les cavernes avec l'obligation d'utiliser une torche sont aussi très appréciables, et favorisent encore plus l'immersion dans le jeu. Le bestiaire rencontrée est aussi d'un richesse folle, et quasiment tout peut se chasser.
Les missions sont nombreuses et très variées. Certaines ont été abandonnées (le coté RPG des rénovations) et d'autres ont été enrichies. Les quêtes annexes répondent à leurs propres histoires, et il ne s'agit pas systématiquement de zigouiller les responsables de tel ou tel problème. Les missions de chasse sont vraiment intenses, quoiqu'un peu simple, même en fonçant dans le tas, une fois que Bayek est suffisamment évolué. Concernant ce point, l'évolution du personnage est un peu trop rapide et simpliste : ses compétences ne sont pas vraiment notables, et il est possible d'avancer dans le jeu sans les avoir toutes développées... D'ailleurs, il y en a tellement qu'on oublie presque parfois d'y avoir recours, ce qui est bien dommage. Idem du côté des armes. Certes, elles sont nombreuses et variées, mais on a à peine le temps de se familiariser avec une, qu'on passe déjà à la suivante, sans avoir pris le temps de l'enrichir. Un petit plus du côté des arcs et de leur maniement.
Question jouabilité, le héros n'est pas en reste. Il peut grimper sur n'importe quel bâtiment, falaise ou zone escarpée sans aucun problème. La simplification de l'activation du mode parkour y contribue grandement : désormais, une seule touche est nécessaire pour permettre à Bayek de grimper. Le mode de combat est un peu compliqué à prendre en charge, notamment au regard des précédents opus. Les développeurs ont tout remis à plat, et de nouveaux mécanismes de jeux sont apparus. Il faudra s'y faire, mais il est appréciable que les assaillants ne soient pas aussi attentistes qu'ils pouvaient l'être précédemment ! Ils attaquent parfois en meute, et très souvent dans notre dos lorsque le combat est engagé avec un de leur camarade. L'IA a été certes améliorée, mais il reste encore quelques progrès à faire de côté.
L'ambiance sonore et la BO du jeu contribuent énormément à l'ambiance du jeu. On passe de zones absolument vierges de sons (les déserts), à des environnements sonores riches que sont les villes. On retrouve des sonorités de musique orientales fort plaisantes qui permettent l'immersion au sein de ce monde antique. Une mention particulière pour les traversées des tempêtes de sable tout bonnement incroyables, ainsi que des environnements parfois destructibles (jarres, barrière, bateaux...). Les zones navigables sont plaisantes (et vastes) et le pilotage des bateaux rappellent à la fois les gondoles d'Ezio et les bateaux de d'Edward. Moi qui d'ordinaire n'aime pas trop les passages sous-marins, j'avoue que j'ai pris grand plaisir à évoluer dans l'eau à la recherche de trésors.
Dernier point, le héros. Bayek est enfin un héros digne de ce nom. On peut aisément reconnaître que les derniers personnages principaux des deux derniers volets étaient assez fades comparé à un Ezio qui a marqué la licence à jamais, et le rebelle que pouvait être Edward. Bayek a subi des tragédies au cours de sa vie, et il porte en lui en une fragilité bienvenue. Les scènes avec sa femme sont plus tendres les unes que les autres et lui apportent une facette romantique loin d'être inintéressante. Enfin, la présence de Senu, son aigle, ou plutôt devrais-je dire son drone, est plaisante à souhait, et apporte une plus-value fort intéressante. Dommage que son utilisation facilite un peu trop les missions, notamment en marquant de façon trop exhaustive l'emplacement des ennemis, et aidant un peu trop l'évolution de Bayek dans les zones de conflit.
Un véritable coup de coeur pour la renaissance de cette série qui commençait sérieusement à décliner ces dernières années. Dommage cependant que la série verse davantage du côté du joueur occasionnel que celui du joueur confirmé... Il manque très sérieusement un niveau "hard gamer" pour mettre la note de 10. Vivement le prochain opus !