Derrière ce titre provocateur, se cache l'étonnement d'un novice de la saga, qui n'a réellement connu que le second épisode, le Brotherhood et qui a survolé le Blackflag : pourquoi Assassin's Creed Origins serait le meilleur de la série, alors que tout ce qui faisait le sel (ou la moisissure, c'est selon) des AC "de l'époque" a disparu ?
On pourrait par exemple commencer par les phases hors-animus, beaucoup plus concises, beaucoup moins chiantes, et sans doute beaucoup moins intrusives. Elles peuvent dévoiler des pans de l'histoire, mais seulement à la discrétion du joueur : libre à lui de lire les documents de la société Abstergo présents sur l'ordinateur de la protagoniste pour enrichir sa connaissance d'un scénario qui ne manquera pas d'impressionner le joueur de Fifa et de Call of Duty.
Poursuivons avec le gameplay et son système de combat : il est ici mis fin à la lourdeur absolue du "on entoure le héros et on attend notre tour" pour quelque chose qui se trouve à mis chemin entre Dark Souls (le lock et la caméra) et The Witcher 3 (les impacts et les finishmove), pour des combats plus fluides et plus euphorisants. Une réussite, dans laquelle s'invite une dimension RPG bienvenue, qui a mon sens fait un peu plus que de prolonger ce qui avait été établi avant.
Et c'est là, encore une fois, que les fans sont difficiles à suivre : là où il était chaudement recommandé de prendre en infiltration la moindre menace, il sera ici plutôt simple, une fois le niveau requis atteint et l'équipement mis à niveau, de défaire tout un camp sans trop se forcer, a fortiori si vous débloquez le fumigène assez vite dans l'arbre de talent. A contrario, si vous n'avez pas le niveau requis, vous ne pourrez pas (ou alors difficilement) compenser cela par un gameplay purement discrétion-infiltration-assassinat : à plus de deux ou trois niveaux de différence avec l'adversaire, la lame d'assassin ne le tuera pas d'un seul coup (oui, "oneshotera pas", c'était moche finalement) et le risque d'alerter les gardes est donc quasiment certain. On est donc davantage sur un Action/Aventure (avec sa dimension RPG) qui peut vaguement, quelques fois, pour le fun, se jouer infiltration, sans que cela soit obligatoire.
Assassin's Creed Origins ne fait donc pas mieux parce qu'il affine le formule initiale, il fait mieux parce qu'il fait différent.
Reste le talent d'Ubisoft pour nous proposer des Open World incroyables, et c'est ici le cas. Il s'agit d'un des plus brillants monde ouvert, qui ne souffre à mon sens d'aucuns défauts : je n'ai jamais eu l'impression de voir les mêmes décors d'est en ouest ou du nord au sud. Tout est finement travaillé, pour deux maîtres mots : grandeur et diversité. Il est possible de continuer longtemps, à vous décrire les incroyables panoramas offerts par le jeu, mais je vous laisse le plaisir d'une découverte fascinante. A noter toutefois les innombrables "?" vite lassants pour des récompenses au final peu ou pas intéressantes. Il parait que c'est le lot habituel des mondes ouverts, alors soyons indulgent, mais il va falloir qu'un jour ces éléments de design soit repensés (ou oubliés...)
Le tout s'accompagne d'une histoire plutôt sympathique, avec un passage en milieu de jeu vraiment incroyable. La fin est quant à elle surprenante dans son approche et d'une intelligence redoutable.
Assassin's Creed Origins n'est pas le meilleur AC, c'est autre chose, en mieux. La surprise de la fin d'année.