On peut saluer de bon cœur et avec chaleur les progrès certains de Square Enix depuis FFXV.
Car ici, en Ivalice, il ne sera pas question d'open world rempli de stations essence, de cailloux et de bugs de texture; il sera question d'un des mondes les plus brillants du JRPG pour une exploration sans cesse renouvelée en raison d'un choix de teintes de couleurs sobres mais donnant au tout un cachet absolument grandiose et d'un level design intelligent qui façonne une géographie mémorable.
Car ici, en Ivalice, il ne sera pas question de villes sans âme remplient de PNJ sans intérêt; il sera question de villes dotées d'une direction artistique unique tendant à s'approcher de l'architecture turco-mongole pour de réels moments d'admiration tant le travail accompli est conséquent. Peuplées et animées, ces superbes citées viendront jalonner vos pérégrinations entre plaines, forêts et marais dont les qualités ont été mise en avant précédemment.
Un monde en définitive inoubliable.
Mais en Ivalice, il sera aussi affaire d'un système de jeu extrêmement passionnant, qui ravira les amateurs de theroycraft puisqu'il vous sera possible de bi-classer vos personnages, pour plusieurs dizaines de combinaisons possibles : du moine ninja au mage blanc capable de se la jouer archer en passant par le maître d'hast capable de faire de puissante AoE de mage noir, chacun y trouvera son compte dans une liberté de choix totale; de quoi passer un certain nombre d'heures sur les forums pour débattre des configurations optimales.
Son prédécesseur ne pouvait pas en dire autant : dépenser ses PC pour avoir la possibilité d'en gagner en pêchant n'a rien de très exaltant, ni de très impactant sur le gameplay. Mais SE semble avoir encore apprit de ses errements : le médiocre arbre de talent du XV laisse place à un damier pour chaque jobs, vous offrant la possibilité d'investir des points pour vous permettre d'utiliser un équipement plus conséquent ou d'améliorer vos statistiques. Bien pensé et addictif, il vous sera indispensable pour vous créer une équipe surpuissante.
Ce système de jeu est sublimé par la possibilité de paramétrer l'IA de vos combattants de A à Z : le système de Gambits permet effectivement d'ordonner aux protagonistes d'effectuer automatiquement telles actions sous telles conditions. Un soin si le leader est dans le seuil critique ? Un buff de l'équipe en début de combat ? Un sort élémentaire sur la faiblesse de l'ennemi ? Une queue de phénix dès que l'un de vos comparse est mort ? Pas de problème, la feature se débloque après quelques heures de jeu, et l'ensemble des gambits (les conditions) se débloquent dans leur ensemble dans les 20 premières heures moyennant finance. Là encore, on est loin d'un gameplay qui se résume à laisser appuyer le bouton O, mais ne soyons pas difficile avec FFXV et saluons une fois de plus les efforts colossaux mise en oeuvre par Square Enix pour sa suite.
Un système de jeu riche, qui inscrit FFXII sans soucis dans la catégorie des RPG à système, où chaque engrenage doit être à sa place pour faire vivre le tout.
Que dire de plus ? Peut-être revenir sur Kingsglaive, le film introduisant FFXV. Pourquoi en parler ? Parce que Square Enix a réussi un bel exploit : FFXII a son Kingsglaive lui aussi ! Et c'est franchement dingue, parce qu'il est directement dans le jeu de base ! Les journalistes semblent appeler ça des "cinématiques", sortent de scènes extrêmement soignées qui viennent donner au récit son rythme. Une très belle idée, qui fera sans doute date.
Final Fantasy XII est assurément une oeuvre singulière mais fascinante, esthétique et raffinée.
Quand je pense que des petits malins essaient de nous faire croire qu'il est sorti 10 ans avant le XV...