Passé complètement inaperçu au moment de sa sortie, Assassin’s Creed : Rogue a eu droit à un remaster sur les consoles de dernière génération. Méconnu du grand public, le jeu avait commis l’erreur de sortir en fin de cycle de vie de la précédente génération de consoles alors que sortait au même moment le très attendu Assassin's Creed Unity.
Dans l'ombre de Unity
Maintenant que nous avons eu Assassin's Creed Origins, Assassin's Creed Odyssey, et à l'approche de Assassin's Creed Valhalla, retour sur Assassin's Creed Rogue dans une version Remastered. Souvent mal considéré, Rogue serait plutôt un épisode incompris avec un intérêt bien plus grand que celui qu'on lui attribut généralement.
Rappelons le contexte, Unity se présente en 2014 et beaucoup de fans misent énormément sur lui. Parallèlement, une bande-annonce d'Assassin's Creed Rogue débarque un peu plus tard, c'est à ce moment que les remarques négatives commencent à apparaitre. D'abord on l’assimile à un Assassin's Creed du pauvre puis à un Black Flag 2.0, il s'avère pourtant que Rogue apporte à sa manière l'une des meilleurs histoires de la licence à travers son enjeu principal : celui d'incarner un Templier. En effet, Shay Cormac est un personnage tourmenté, d'abord membre de la Confrérie dans sa jeunesse, il devient plus tard un Templier et traque ceux qui étaient jadis ses frères. Ce scénario particulier témoigne de l'initiative commencée depuis Assassin's Creed III, celle de tuer l'aspect manichéen de licence afin de montrer que définir un camp bienveillant dans cette guerre reste difficile.
Cependant, bien que le point de vue soit très intéressant il faut reconnaître que la tournure des événements est parfois expliquée maladroitement. La faute à la fâcheuse impression de simplement inverser les rôles des deux factions comme si les Assassins devenaient facilement avides de pouvoirs au point de ne plus tenir compte de la population. Pour le reste, Rogue se caractérise par être à la fois une conclusion et le début de deux arcs scénaristiques bien différents. D'abord, il se situe avant Assassin's Creed III, ce qui permet non seulement le retour d'anciens personnages comme Haytham ou Achille, mais aussi d'expliquer la situation de la Confrérie avec cette fameuse purge plusieurs fois exprimées lors du troisième opus. Rogue se situe également après Black Flag, et cette position permet d'en faire d'une certaine manière un lien entre cet épisode et ACIII. Enfin, le jeu a également un rôle à tenir avec les événements du jeu suivant Assassin's Creed Unity.
ACIII + Black Flag = Rogue
On peut résumer grossièrement Rogue à un Black Flag fusionné avec ACIII, et il faut dire qu'il reprend bel et bien le meilleur de ces deux jeux.
Nous sommes encore une fois un Capitaine qui détient son propre vaisseau : le Morrigan. Comme avec notre cher Edward Kenway il est possible d'améliorer le navire, ainsi que de gérer une flotte personnelle dans la cabine. Le gameplay navale est lui-aussi le même si ce n'est qu'il est également possible dorénavant de subir les abordages. Quant à l'ensemble de la map, il y a des zones tirées directement d'ACIII comme le domaine Davenport d'Achille ou encore New York, mais c'est loin d'être tout, il est possible également de voyager à travers toutes les colonies et plus encore vers l'Atlantique Nord et ses icebergs.
Sur terre, en tant que Templier nous sommes la cible prioritaire des Assassins. Pour cette raison, il n'est pas rare de les voir sur la map et ils n’hésitent pas à nous traquer avec les méthodes que l'on connait bien. Le jeu reprend le mécanismes des anciens modes multijoueurs afin de les incruster dans le solo du jeu, nous avons donc une boussole pour dénicher nos ennemis à capuche, et eux, se cachent dans la foule et tentent de nous infliger un coup de lame secrète furtif souvent mortel.
Puisse le Père de la sagesse nous guider
Assassin's Creed Rogue est vraiment l'un des meilleurs jeux de la licence. Il continue d'abord le travail d'Assassin's Creed III afin de créer une ambiance beaucoup moins manichéenne, tout en entrant plus profondément dans le développement nuancé de la guerre Assassins contre Templiers. On peut lui reprocher une grosse erreur cependant, la durée du scénario bien trop courte qui provoque une manière de conter les événements parfois maladroite.
Je crée ma propre chance