Avant tout, je vais essayer de ne pas trop cracher sur ce jeu en tant qu'opus de la licence AC que j'apprécie et de plutôt relativiser son bon côté en tant que jeu open world, certes casualisé mais agréable pour moi qui cherche avant tout à visiter le passé. Car oui ce jeu est quand même bon dans cette optique et vaut le coup. Pourtant c'est un 7 tendant vers le 6, car je ne suis pas trop méchant, mais je comprends tout à fait les notes en dessous.
Tout d'abord j'avoue avoir été pas mal déçu en commençant le jeu, m'apercevant des divers bugs et des anachronismes plutôt dégueulasses. Déjà, leçon à retenir : ne jamais se fier aux trailers. Vous allez me dire c'est pas nouveau, pour AC 3 par exemple on avait un trailer épique qui n'a correspondu à aucune mission par la suite, mais là je n'ai jamais vu aussi flagrant. Je vais tenter d'éviter de spoiler la trame du jeu donc je vais plutôt parler de mes attentes historiques à propos de cet opus. C'est sans doute le fait que le contexte soit celui de la Révolution française qui me rend plus pointilleux, en tant que français et étudiant en histoire, mais quand j'ai vu le trailer avec la populace courant entre les barricades, des drapeaux rouge et bleu dans les mains de certains (représentant le peuple parisien donc), je me suis dit : "Putain c'est réaliste !". J'arrive, Paris, 1789, des drapeaux bleu blanc rouge un peu partout... Une milice révolutionnaire parcourt les rues, le Palais Bourbon est attitré d'un magnifique "Assemblée Nationale" (normalement en 1795) et le Panthéon d'un "Aux Grands hommes la Patrie reconnaissante" (1793). Alors ouais j'avoue j'ai craqué mais tous ces trailers épiques m'ont beaucoup trop laissé penser que le jeu serait respectueux de l'histoire au niveau du contexte, de l'arrière plan, car je sais bien qu'après ça reste une licence qui repose sur une histoire modifiée pour le scénario Assassins/Templiers.
Je me calme donc car comme pour chaque Assassin's Creed en contrepartie, la base de données contient des descriptions et l'histoire de chaque bâtiment important, débloqués au fur et à mesure de votre visite du Paris révolutionnaire, et de certains groupes ou personnages de l'époque. Puis je me dis qu'il aurait été très chiant pour les développeurs de faire une ville dont chaque bâtiment évolue au fil du scénario (de 1789 à 1794 ou 95, je sais même plus quand ça s'arrête ^^). Car en plus de ça, vous aurez des missions secondaires avec des personnages historiques qui seront morts ou vivants, sans se préoccuper de la date à laquelle vous êtes censés être au niveau du scénario principal. Mais il aurait été complètement con de ne pas avoir accès à des missions une fois le jeu fini juste parce que l'événement ou le personnage concerné serait déjà passé/mort par rapport à la fin du jeu. Donc sur ce point là, je n'ai pas fait d'état d'âme. Les anachronismes ne sont pas là parce qu'Ubisoft est nul en histoire, juste parce que ça simplifie les mécaniques de jeu (et pour les drapeaux partout c'est aussi pour que le public étranger se sente bien en France je pense, parce qu'après il y a le soucis du détail avec le blason de Paris qui est représenté ou celui de la Sorbonne).
La ville, c'est donc le Paris révolutionnaire toutes années confondues, car ça n'aurait pas de sens de faire apparaître ou disparaître telle mission selon l'année. La Bastille, normalement démantelée, reste en cours de destruction tout le long du jeu, mais ce n'est pas plus mal car sinon une fois l'histoire terminée, on ne pourrait pas y grimper, comprenez que ce serait con. La foule, pareillement, que l'on voit autour de points stratégiques, y reste continuellement. On entend également la Marseillaise avant qu'elle ait été inventée, mais on s'en fout un peu aussi. Donc tout cela ne me gêne pas. J'avais juste été un peu déçu mais je m'en suis remis rapidement.
Niveau bugs et optimisation, j'avoue avoir été déçu mais surtout pour les autres. Car pour moi, à part des bugs typiques de la licence donc auxquels je suis habitué (genre bloqué dans un mur, accroché dans le vide, ne veut pas sauter sur une prise à 5cm...) et la distance d'affichage un peu crade, même très crade (en fait les bâtiments s'affichent extrêmement loin, mais la texture à 20m est dégueulasse et pas mal d'objets apparaissent seulement en se rapprochant très près), bah ça roule tranquille. Mais quand j'ai vu que d'autres n'arrivaient pas à faire tourner le jeu en low avec une carte Titan, j'ai été triste pour eux. J'ai confiance pour des patchs futurs mais bon ça fait quand même chier un jeu en développement depuis 4 ans et optimisé avec le c**... Ah il y a aussi du clipping, beaucoup de clipping, un downgrade au niveau de la foule, et quelques freeze. Il y a des moments où en fait vous trouverez ça beau, et d'autres où vous vous arrêterez pour vous dire : "Mon dieu !". Ce jeu reste beau mais pourquoi nous l'avoir montré dans de la porcelaine pour nous le servir dans du carton quoi ? Enfin j'exagère mais bon, j'aimerais qu'Ubisoft arrête de risquer sa peau avec des trailers et des vidéos de gameplay qui font baver pour que le jeu soit moins beau et bugué à sa sortie...
Toujours au rayon déception, étage gameplay : Si vous n'avez pas joué à Assassin's Creed avant vous trouverez peut-être ça bien mais si vous venez de quitter le 4, ça risque de vous décevoir quelques temps. Vous ne pouvez plus siffler les gardes pour les attirer, bon j'avoue c'était un peu cheaté mais y'avait qu'à pas le mettre avant. Vous ne pouvez plus créer de bouclier humain alors que, époque oblige, tous les ennemis ou presque ont une arme à feu et peuvent vous atteindre alors que vous êtes en plein milieu d'une foule... On ne peut plus désarmer ou ramasser l'arme d'un ennemi. On ne peut plus se battre avec la lame secrète en combat déclaré, ce qui fait que lorsque vous jetez une bombe fumigène vous ne pourrez pas tuer rapidement les gardes visés avec votre lame et vous enfuir, mais vous devrez les tuer un par un avec autant de coups d'épée ou autre qui sera nécessaire ce qui fait que la bombe ne sert à rien. Vous n'avez plus un système de roue pour choisir les armes mais un système de merde indescriptible. Vous ne pouvez pas vous battre à mains nues, ou alors je n'ai pas trouvé comment... Les pétards pour faire diversion marchent une fois sur deux. Disparition des groupes à recruter pour se faire aider.
On a cependant un nouveau système de compétences à débloquer et on peut modifier son équipement. Enfin niveau couleur à moins que vous aimiez vous balader en vert kaki ou en jaune-marron dégueulasse c'est pas terrible. Mais vous pouvez également modifier votre tenue complète (haut, bas, ceinture, capuche, bracelet) ce qui est un bon point si vous trouvez certaines tenues plus sympathiques ou utiles que celle de base : oui car chaque élément de tenue modifie la santé ou le nombre d'objets que vous porterez etc. On a un nombre plutôt cool d'armes en tous genres : épées, masses, armes d'hast, pistolets ou fusils, mais vous n'avez le droit qu'à une arme de chaque type (corps à corps et arme à feu, en plus de la lame secrète, des pétards, des bombes fumigènes et autres atouts secondaires). L'arme qui fait son apparition est la lame fantôme, qui est en fait une sorte d'arbalète fixée au bras, qui remplace la sarbacane d'AC III et IV en tant qu'arme à distance silencieuse, avec des flèches normales et des flèches "furie" qui empoisonnent l'ennemi pour qu'il se retourne contre son camp.
Pour ce qui est des compétences à acquérir avec les points que vous obtiendrez au fil des mission, ça apporte un aspect RPG sympa mais ça aurait été mieux si ce n'étaient pas des compétences qu'on a normalement déjà dès le début dans les précédents ACs... Cela donne cependant cette aspect de progression pas indispensable mais que certains trouveront à point.
L'IA est toujours aussi stupide. Il est vrai que le gameplay est devenu plus corsé, la vie de votre perso baisse rapidement et les ennemis peuvent attaquer en même temps, d'où le fait que le bouclier humain serait bien utile. Mais les ennemis ne vous chercheront plus dans les cachettes, et parfois ils ne vous verront pas alors que vous êtes à cinq mètres d'eux... Pour ce qui est des diversions, ça marche une fois sur deux comme je l'ai dit pour les pétards. Parfois aussi vous ne vous ferez pas repérer en passant devant un garde, parfois si mais sans raison.
L'un des gros plus du gameplay est sans doute le fantôme qui vous indique la dernière position à laquelle l'ennemi vous a vu avant votre fuite. Très utile pour contourner en sachant où l'ennemi va se diriger. A part que certains gardes décident de ne pas bouger, mais ça c'est une autre histoire. Les kills restent stylés et seront différents selon l'endroit où se trouve un ennemi (par exemple si vous achevez un garde près d'un mur, vous allez sauter contre le mur pour vous retourner et lui déboîter la tête :D), ou si vous tuez en courant ou en marchant. On a également une grande avancée au niveau du système de couverture : vous pouvez choisir de vous accroupir continuellement et de vous mettre à couvert derrière mur, muret ou autre élément du décor en appuyant sur une touche et non pas par intuition du jeu. Vous pouvez ainsi tuer un ennemi avec style de derrière un muret ou un angle de mur.
Pour finir au niveau du gameplay, je vais parler quand même de la grimpette qui s'est plutôt bien améliorée. Arno escalade et descend les bâtiments avec plus d'habileté et plus de style. La nouveauté est celle de la touche qui vous permet de faire du freerun descendant, c'est à dire que la gâchette droite (oui je joue à la manette et c'est préférable sur Unity) maintenue vous fait courir, l'ajout d'une touche vous fait courir dans l'optique d'escalader ou de sauter tout simplement, donc d'aller vers le haut, et une autre touche tout en continuant de maintenir la gâchette va vous faire courir dans l'optique de descendre d'un bâtiment. Votre personnage va donc descendre avec élégance sans que vous n'ayez à chercher de prises et en évitant de vous étaler par terre. Ce système rencontrera parfois des bugs mais rend plus agréable le freerun. L'enjambement des murettes ou des bancs et les glissades sous les tables sont également toujours d'actualité.
Le contexte historique reste bien rendu même s'il mélange tout ce qui fait la Révolution. Mais le scénario est le dernier point de déception. Ubisoft fait du fan service très mal placé à gogo, et l'histoire principale reste principalement une histoire d'amour dont la fin est prévisible. On nous place des anecdotes ici et là sur les Assassin's Creed précédents en mode "Vous êtes nostalgiques ? Voilà une petite phrase pour vous rappeler !", et on essaie de nous raconter encore des choses sur la première civilisation et tout ça. Etant un fan de la licence pratiquement juste pour les open worlds historiques, je vais pas crier au scandale m'enfin voilà l'histoire du présent n'avance pas et se résume à une nouvelle Lucy qui vous dit que vous devez trouver un Grand Sage Templier et que vous pouvez aussi sauter dans des failles temporelles pour sauver d'autres utilisateurs de l'Animus bloqués dans le passé... Ces passages sont sympa mais sans plus, et servent clairement à montrer la Tour Eiffel aux joueurs Américains pour qu'ils ne se sentent pas perdus. Tout comme le fait qu'il y a des drapeaux français partout d'ailleurs. L'histoire revient plus qu'AC IV sur un combat Assassins/Templiers mais n'arrive pas à convaincre. On ne tire plus grand chose de tout ça.
Ajouté à cela qu'Arno, votre personnage pour ceux qui n'ont vraiment pas abordé le jeu (bon c'est pas une faute c'est juste qu'à la base c'est germanique et ça s'écrit avec un "o"), n'est pas très attachant et est même plutôt con. J'évite donc de trop spoiler mais globalement pour moi le scénario peut rester très bien pour un jeu normal mais pour ce qui est d'AC ça craint.
On a de nouveau une confrérie mais dont les membres sont un peu cons, ils acceptent un nouveau membre (Arno) alors qu'il n'a rien à foutre là, il veut juste venger son père adoptif qui est un Templier, en sachant que son vrai père était un Assassin... Sa copine, Elise, fille de votre père adoptif, est templière mais elle est sympa et elle est là que par magie dans les cinématiques... Vous devez donc devenir Assassin pour venger votre père adoptif qui est un Templier mais qui a été tué par des templiers plus méchants que vous devez tuer. Bien sur vous êtes aidé par Elise, templière, qui veut d'abord vous tuer croyant que vous avez tué son père mais elle redevient sympa. Tout ça alimenté de personnages de la Révolution qui sont des templiers ou des pions de ces derniers parce que faut bien comprendre que les révolutionnaires sont très méchants bah oui !
Je ne veux pas devenir comme Mélenchon mais tout de même, au fur et à mesure de l'avancée dans l'histoire du jeu, je n'ai pas pu passer à côté d'aspects historiques quand même pas mal dénaturés. Comme vous le savez, Assassin's Creed fait intervenir des personnages et des événements historiques dans sa trame et y incruste le combat entre Templiers et Assassins. Mais après avoir fait un Assassin's Creed III ultra patriotique, avec quelques traîtres certes et une fin où Connor se rend compte que la nouvelle démocratie n'améliorera pas le sort des Indiens, on nous livre une histoire d'Assassins royalistes dépassés par les événements, traitant le peuple d'illuminés qui ne savent pas ce qu'ils font, et se demandant pourquoi il le font. Merde les mecs c'est la Révolution ! C'est ce qui fait que nos valeurs d'aujourd'hui existent (même si elles sont parfois fort altérées...) ! Certes tout n'a pas été rose et la République a mis réellement un siècle à s'installer pour de bon m'enfin... On nous vend la Révolution comme un truc inutile, on nous dit juste qu'il faudra s'y faire même si c'est pas terrible. On nous présente Louis XVI et Marie-Antoinette comme de pauvres âmes sans défenses face au terrible peuple qui a soif de sang sans savoir pourquoi... SPOIL LEGER : Et les Templiers sont à la fois des participants de la Révolution et ceux qui volent le grain aux pauvres ! Les Templiers sont ceux qui manipulent la foule pour qu'elle fasse tuer le Roi et qu'elle instaure un nouveau régime ! La Révolution serait donc finalement ce qui a mis au pouvoir une espèce de secte remplie d'enfoirés ! FIN SPOIL. Le jeu a peut-être été conseillé par des historiens pour modéliser la ville, mais pas pour le contexte c'est impossible ! Non seulement les Assassins sont royalistes alors que la logique voudrait qu'ils soient au coeur de la Révolution pour renverser l'ordre établi, mais en plus les personnages sont dénaturés et certains très importants sont oubliés... Robespierre semble être limite un plouc tout en ayant tué des milliers de gens ! A ce niveau là les historiens sont mitigés, mais Robespierre était finalement le seul mec qui voulait mettre à l'oeuvre des lois pour aider les pauvres et pour instaurer la justice sociale (car oui la Révolution a instauré des valeurs libérales profitant aux bourgeois au détriment du clergé et de la noblesse mais n'a rien apportée aux peuple). On nous le montre comme un enfoiré à la solde des Templiers ! Je suis désolé pour ceux qui s'en foutent mais moi ça me perturbe... De plus dans la base de données avec toutes les infos sur les bâtiments et les personnages, il y a des annotations avec des astérisques (en gros des phrases rajoutées par ceux qui te guident dans l'Animus pour commenter de façon humoristique) qui sont clairement du foutage de gueule contre le peuple ou contre certains personnages...
Bref ça m'a un poil énervé tout cela. Il reste que les personnages rencontrés sont extrêmement bien modélisés SPOIL LEGER vous reconnaîtrez immédiatement Napoléon, qui a franchement la classe ! FIN SPOIL et variés, ce qui montre diverses facettes de Paris et de la Révolution. Les missions s'enchaînent sans grand suspens, et vous aurez parfois droit à des temps de chargement plutôt longs pour des cinématiques peu utiles, mais on prend plaisir globalement à suivre tout ça surtout en voyant un nouveau personnage historique, chacun ayant pourtant pu recevoir plus d'attention et d'approfondissement. Le plus des missions principales est la liberté d'action en ce qui concerne les assassinats, vous pouvez choisir votre approche grâce aux événements de diversion et aux divers chemins proposés. Ajouté au freerun amélioré et aux foules denses et vivantes, cela rend le gameplay plus agréable malgré la suppression d'anciens ajouts.
Au niveau de la coop, je ne m'y suis pas vraiment intéressé, j'ai fais une mission qui était plutôt sympa avec une description historique avant de commencer, mais qui fut bordélique du fait que j'ai joué avec trois autres mecs inconnus au bataillon. Si vous voulez jouer avec style et discrétion, jouez avec des amis. Je ne sais juste pas pourquoi la jaquette du jeu montre quatre assassins comme pour faire primer ce contenu coopératif, alors qu'il n'est pas nécessairement le coeur du jeu, c'est même plutôt secondaire.
Mais comment passer outre le fait que Paris est belle/beau ! A ce niveau là, c'est l'Assassin's Creed le plus abouti et c'est pourquoi je pense qu'Ubisoft n'a qu'à se concentrer que plus sur l'open world et pas sur l'histoire présente avec Abstergo etc. A part le fait qu'on ne trouve que quatre chevaux dans toute la ville pourtant pleine de chariots et de diligences (je tenais à le préciser d'abord parce que j'aurais oublié après), la cité fourmille de détails et de contenu. Paris respire, la foule est dense, les animations sont nombreuses. Là vous n'avez quasiment pas de problèmes historiquement parlant, c'est bel et bien le Paris de la Révolution, mais où bien sur chaque bâtiment est figé (comme la Bastille en cours de démolition ou le Panthéon avec son inscription) ainsi que chaque animation (la guillotine fait bien son travail en boucle !).
Je fais l'exigeant et le chieur en disant qu'il ne faut pas croire que Paris baignait dans tant de violence, les exécutions et les meurtres en pleine rue n'étant pas permanents, mais au moins la ville est bien vivante. La peuple qui se presse devant la guillotine, devant la statue d'Henri IV pour crier son mécontentement, devant des crieurs publics, devant le Palais des Tuileries ou le Palais de Justice... Les cris de peurs face à un meurtre ou les cris courageux face à l'oppression, les têtes au bout des piques, les drapeaux agités, les bonhommes de paille en feu... En y ajoutant bien sur les voleurs en pleine action que vous pouvez stopper en les plaquant au sol, ou les meurtres en pleine rue perpétrés notamment par la milice de la Terreur, dans lesquels la foule, la Garde nationale et vous pouvez intervenir, tout cela fait de Paris LA ville la plus vivante de la licence. Tout est là et ça se voit que les développeurs ont vraiment eu un gros travail de recherche et ont vraiment eu un soucis de tout nous montrer de Paris, ce qui est d'autant plus frappant lorsqu'on voit que niveaux scénario et gameplay ce n'est pas terrible. Si les villes d'AC III et AC IV manquaient d'identité et de monumentalité, et ne tenaient que d'une seule pièce, chaque quartier de Paris a son identité propre. Chaque quartier a son lieu de vie, artistique, militaire, artisanale, agricole, son monument, sa ribambelle de cafés, de tavernes, d'ateliers et de métiers des rues. A l'image des divers personnages rencontrés dans l'histoire, on a droit à un Paris miséreux ou bourgeois, vivant ou austère, sale ou rénové, ordonné ou brouillon.
Si l'on s'attarde à regarder Paris en mouvement, on s'attarde aussi à regarder ses pierres. Chaque bâtiment important (en se rapprochant si on a le bug d'affichage) est très détaillé et a nécessité un travail très important de reproduction, ou de reconstitution si celui-ci n'existe plus (le Palais des Tuileries par exemple). On se plait à escalader les toits, les églises et les palais qui ne se ressemblent quasiment jamais, là où Black Flag n'offrait que de l'eau et du sable. Les rues sont parfaitement reproduites, boueuses et parsemées de détritus, les enseignes des établissements sont diverses, les activités différentes... On passe du quartier des tanneurs où la Seine rougeâtre côtoie le Panthéon, au Champ-de-Mars et ses tentes militaires, en passant par le Quartier Latin, la Sorbonne et ses artistes. Le soucis de nous montrer ce Paris historique se voit selon moi au sud-ouest de la map, où une ouverture en dehors de la ville est pratiquée, en direction des campagnes, juste pour nous montrer une des portes du Mur des Fermiers Généraux, la limite fiscale de Paris. On appréciera également l'escapade à Versailles, accessible depuis un point de déplacement rapide. Le gros point fort est également l'accessibilité de beaucoup d'intérieurs, sans temps de chargement. Vous pourrez ainsi entrer avec fracas dans un atelier de couture, un entrepôt de grain ou un appartement luxueux et ressortir par la fenêtre d'en face ou par celle de l'étage, sous les regards surpris des gens du coin ^^ Bref je pourrais parler pendant encore longtemps de cette ville resplendissante, car à elle seule elle fait la force du jeu, mais après cet exposé fort long il est temps de conclure.
Reposant sur une histoire plus ou moins bâclée et une Histoire outragée qui plairont selon les goûts et les humeurs (moi même je gueule mais y'a quand même des trucs sympas et en jouant je ne gueulais pas en continu ^^), nous avons là une cité parisienne qui fait la force de cet opus. Outre les missions principales qui s'enchaîneront avec quelques remarques délirantes à propos du scénario pour les fans et plus ou moins de plaisir selon vos attentes, Unity regorge de missions secondaires, d'énigmes et de meurtres à résoudre, installés dans une ville magnifique et vivante. La ville fourmille d'activités, et s'étend sur trois plans : rues, intérieurs et souterrains, tous bien étudiés, et on ne peut pas en attendre plus à ce niveau là (J'ai vu sur un forum quelqu'un gueuler parce qu'il n'y avait qu'une seule ville...). Les personnages sont physiquement réussis, mais auraient gagné à être mieux travaillés, surtout notre Arno qui restera je pense un assassin des moins marquants. Malgré les manques signalés dans le gameplay, le cover et le freerun ont reçu une attention particulière à ne pas négliger, et la difficulté a été accentuée, certes de manière mitigée, pour répondre aux demandes des joueurs. En jouant les clins d'oeil mal placés sur l'histoire originelle d'Assassin's Creed, la série commence à se perdre dans les méandres de la science fiction répétitive alors qu'elle pourrait se contenter de restituer brillamment un univers historique. Je ne prône pas l'abandon de toute l'histoire, mais au bout d'un moment on abandonne ou on fait mieux, ce qui me semble difficile. La série n'est de toute façon pas destinée à durer éternellement...
Bref, ma déception étant évanouie avec mes pérégrinations dans Paris, je conseille ce jeu pour le prestige de se balader dans cette ville merveilleusement reconstruite, avec une histoire potable mais qui ne restera pas dans les annales, et une ambiance révolutionnaire prenante. Ce n'est pas une leçon d'histoire et la représentation de la Révolution en tant qu'événement fondateur de notre temps m'a déçu, mais ça reste un jeu Assassin's Creed et je sais bien qu'il ne prétend pas nous enseigner notre passé mais nous y balader avec une bonne ambiance, ce qui est réussi.