Rétrospectix : 8/11
Enfin on arrive à XXL2, un jeu qui me fait de l'oeil depuis bien longtemps mais que je n'ai jamais eu l'occasion de faire, celui-ci n'étant jamais sorti sur GameCube tandis que je ne jouais que peu sur PC dans ma jeunesse.
S'il m'intriguait tant, c'est en grande partie grâce à son côté parodique, puisqu'il est pensé comme un grand hommage loufoque au monde du jeu vidéo. Une initiative finalement assez peu commune dans le médium (on peut penser à la série Parodius, à certaines répliques de Duke Nukem ou au mini-jeu Mesal Gear Solid d'Ape Escape 3, mais le JV se prend globalement au sérieux) et qui colle parfaitement à l'esprit de la BD, que Goscinny pensait comme une parodie de la France au XXème siècle.
Il faut accepter cet univers qui contraste tout de même beaucoup avec celui des BD (l'intrigue se déroule dans un parc d'attractions) et des jeux de mots manquant souvent d'inspiration voire ignorant les règles établies par 50 ans d'albums (Las Vegum, Larry Craft, Sam Fichaure…), mais ces éléments mis de côté, l'univers du jeu est franchement drôle !
Déjà, l'écriture est aux petits oignons, et je pense pouvoir dire qu'il s'agit de l'oeuvre Astérix avec les meilleurs dialogues depuis la mort de Goscinny. Rien que le "Par Zeus ! Par Bélénos ! Par Odin ! Parfaitement !" de la cinématique d'intro enterre tout le travail de Ferri sur la licence, et quasiment tous les dialogues du jeu (durant les cinématiques ou même in-game) ont des traits d'esprit qui feront à minima sourire les amateurs de la série. Le tout est servi par les voix de Carel et Tornade, toujours aussi agréables à écouter.
Au niveau des parodies de jeux vidéo, les développeurs se sont lâchés. Malgré une grosse réutilisation d'assets d'un niveau à l'autre, on arrive souvent à trouver un nouvel easter egg. Il y a évidemment des choses évidentes, comme les légionnaires déguisés en Mario, Sonic ou Pac-Man, mais aussi des posters reprenant des jaquettes de jeux de l'époque (Soul Calibur 2, Tekken 4, Tomb Raider 6…), les énigmes à base de bombes de Bomberman à poser à côté d'un mur en Tetrominos et pas mal de références plus discrètes (d'étranges dragons violets dans un manège, des hiéroglyphes ressemblant à des envahisseurs de l'espace…). Les références sont rarement poussées, mais c'est un régal de toutes les découvrir !
Le logo de Microids a même été rajouté dans ce remaster, à la place du logo d'Atari j'imagine (qui apparaît toujours sur un char posé dans le décor, probablement un oubli).
Maiiiiiis… Passées les joies de la découverte du scénario et des références, XXL2 n'a pas beaucoup évolué par rapport à son prédécesseur. C'est toujours un beat'em up peu intéressant, émaillé de phases de plate-formes. Le ratio est ici un peu plus acceptable (les combats durent moins longtemps et sont moins nombreux), mais on peut tout de même lui faire les mêmes critiques que pour XXL. Les énigmes se renouvellent peu, les boss sont recyclés, les combats consistent à bourriner les deux mêmes touches en boucle… L'aventure est aussi un poil plus courte, ce qui n'est pas forcément un mal, elle est globalement mieux rythmée.
Je note aussi une étrangeté dans le scénario, puisque Panoramix apparaît un peu par magie dans la dernière cinématique, sans avoir été délivré au préalable (le scénario tourne autour de son enlèvement). Bizarre.
La musique est toutefois meilleure, sans être exceptionnelle elle est plus punchy et contribue au côté décalé de l'intrigue, avec des morceaux qu'on ne peut pas qualifier autrement que "rap bigouden".
Parlons un peu du remaster, qui est une des premières adaptations de BD éditées par Microids, et qui a donc un peu essuyé les plâtres de cette nouvelle tendance. Le remaster paraît ainsi moins complet que celui de XXL (sorti deux ans après) puisqu'on n'a pas la possibilité de switcher entre les graphismes modernes et rétros, mais on y retrouve aussi des tares présentes dans le titre de 2020, comme les cinématiques ultra-compressées et franchement pas jolies à regarder.
Mais, plus étonnant, XXL2 en 2005 avait pas mal mis en avant sa liberté de progression. De ce que j'ai compris, le jeu permettait de faire les niveaux dans n'importe quel ordre (c'est pas moi qui l'dis hein, c'est écrit sur la jaquette, faut l'savoir), en tout cas cet aspect est totalement absent de ce remaster, qui balise la progression en mettant des murs de feu entre chaque niveau qui ne se dissipent qu'en battant le boss local. C'est très bizarre de supprimer cet élément, donc peut-être que je n'ai juste pas compris ce que la jaquette voulait dire. C'est soit de la publicité mensongère de la part d'Atari en 2005, soit un choix délibéré (quasi-anagramme de "débile") de Microids en 2018, dans tous les cas c'est dommage.
Bon. C'était une expérience sympa, je ne dis pas, mais je suis quand même déçu que le jeu n'ait pas pris plus de libertés par rapport à son prédécesseur qui était déjà passablement ennuyant.
S'il ne fallait jouer qu'à un seul des XXL d'Atari, je vous recommande évidemment de vous tourner vers celui-ci, mais n'y a-t-il pas de meilleurs jeux auxquels jouer ?