Amoxapix & Oxétix TS3

Lancé le 31 décembre dernier avec un ami, si nous avons mis autant de temps à terminer cet Astérix & Obélix XXL3 : Le Menhir de cristal ce n'est pas uniquement parce que mon ami vient chez moi environ une fois par mois, ce n'est pas non plus parce que nous l'avons terminé en difficile (ce n'est pas pour me vanter, mais quand on parle de jeu vidéo, je l'écrase systématiquement), non !… C'est surtout parce qu'on s'est un peu forcé pour le terminer.

Oui, on se fait chier ! Mais genre beaucoup ! Astérix & Obélix XXL3 c'est ce genre de jeu dans lequel on voit le temps passer, dans lequel on finit forcément par se dire, après seulement une heure de jeu et après s'être longuement regarder dans le blanc des yeux, un truc du genre « on ne regarderait pas un film plutôt ? » (ce qu'on faisait généralement).

Le jeu étant un beat'em up, on y passe le plus clair de ton temps à taper des romains à travers des séquences qui se ressemblent vachement (du coup, je suppose que c'est inutile de vous dire que le jeu est répétitif… non ?) : on visite le niveau dans lequel on se trouve puis on défonce un camp de légionnaire à la fin, voilà comment les chapitres sont structurés.

Par contre, il est à souligner que les développeurs ont tenté d'apporter un peu de tonus à leur jeu. Dans un premier temps au niveau des combats, en octroyant à Obélix de nouvelles capacités à son menhir au fil de l'aventure (feu, gel, magnétisme)[1], ou en permettant aux deux joueurs d'optimiser leurs compétences de base ainsi que leurs barres d'énergie et de vie. Dans un second temps au niveau de la variété des séquences de jeu, grâce à quelques phases plus orientées puzzle, des quêtes secondaires majoritairement orientés contre-la-montre, ou encore quelques séquences d'infiltration… bon après ça reste chiant hein !

Certes, je crache sur le jeu, mais je n'irais pas jusqu'à dire qu'il est atroce pour autant, il est surtout très moyen en fait. Ce n'est pas pour contrebalancer la répétitivité susmentionnée, le fait que l'on se fasse chier, mais le titre possède tout de même quelques qualités. Déjà, l'univers d'Astérix est plutôt bien respecté : le village gaulois est bien modélisé ; c'est coloré ; le chapitre 2, se déroulant en Thulé (plein de blagues à faire avec ce nom, surtout si vous parlez vite), est moche, mais c'est le seul de vraiment critiquable. Aussi… bah, il y a une coop, ça peut paraître évident dit comme ça, mais de mémoire, ce n'était pas le cas avec les deux premiers épisodes (ce qui fait qu'on s'éloigne de la licence XXL en fait… mais on va revenir dessus, ne vous inquiétez).

Là où je suis plus surpris c'est au niveau des dialogues. Autant, on retrouve un doublage pas trop mal : Jean-Claude Donda remplace naturellement Roger Carel, Serge Papagalli reprend son rôle d'Abraracourcix, Guillaume Briat (jamais été fan de son doublage d'Obélix par contre) et Bernard Alane aussi, Emmanuel Curtil, Donald Reignoux et Benoît Allemane sont au casting… bref, autant le doublage s'en sort plutôt bien, sans être parfait pour autant… autant les dialogues sont vraiment très pauvres, surtout pour du Astérix. La plupart des blagues tombent à l'eau, sont plus lourdes et forcées qu'autre chose, à mille lieux de ce qu'a pu écrire Goscinny en son temps, ce qui fait qu'on lève très souvent les yeux au ciel. Bizarre, Nicolas Pothier a pourtant bossé dessus, et c'est lui qui avait écrit les dialogues du XXL2… à moins que mes souvenirs enjolivent les dialogues du 2, j'ai l'impression qu'il a un peu fait de la merde (à moins que cela soit dû à autre chose… oui, je tease encore).

D'ailleurs, il a aussi Meeea au générique… décidément, personne n'est parfait.

Mais du coup, si ce Astérix & Obélix XXL3 est un jeu moyen, pourquoi lui avoir attribué une note inférieure à la moyenne ? Eh bien tout simplement parce qu'il usurpe le nom d'« XXL », parce qu'il n'a rien à voir avec l'épisode publié en 2003, ni avec sa suite sortie deux ans plus tard.

Je n'aime pas Microids (que j'aime surnommer Hémocroids), je n'ai pas l'impression qu'ils visent la qualité (sans déconner ?), et le fait qu'ils s'appuient sur des franchises héritées de la culture francophone pour produire des jeux vidéo moyens qui seront forcément rentables grâce à leur nom a tendance à davantage me faire hérisser le poil qu'autre chose. En l'occurrence, la volonté d'inclure ce jeu Astérix dans la saga des XXL est surtout un moyen pour l'éditeur de s'appuyer sur une aura passée, de miser sur la nostalgie… bon après, je suppose qu'ils espéraient aussi que les joueurs soient aveugles parce que ça ne ressemble pas beaucoup aux deux premiers XXL non plus. Pas besoin d'y jouer pour le remarquer.

Là où Microids m'emmerde encore plus, c'est quand je vois le nom du développeur, OSome Studio, un studio qui, en plus de collaborer avec Passtech Games (qui font des jeux très sympathiques) sur le moteur de leurs jeux, l'OEngine, a développé par le passé White Night, un titre auquel je n'ai encore jamais touché, mais pour lequel j'ai entendu beaucoup de bien. Bref, tout ça pour dire que j'ai l'impression que le titre a été développé durant un laps de temps assez court et probablement avec peu de sesterces, tout ça pour emmagasiner des profits le plus rapidement possible tout en s'appuyant sur une saga, à la fois populaire chez les francophones, mais aussi réputé chez les joueurs… quitte à sacrifier un développeur au passage.

Un jeu à oublier donc.

[1]À noter que le joueur 1, celui incarnant Astérix, c'est-à-dire moi, peut par contre aller se faire foutre niveau obtention de nouvelles capacités.