Dans ce type de jeu vidéo particulièrement exigeant qu’est la plate-forme, un changement de paradigme de visualisation est toujours une étape délicate. Qu’il s’agisse de fixe à scrolling ou de 2D à 3D, ce renouveau est rarement réussi du premier coup. Et en l’occurence, pour les deux exemples sus-cités, c’est Nintendo qui a montré la voie aux autres même si ils n’étaient pas les premiers. Car oui, avant Mario 64, il y a eu Pandémonium et Jumping Jack Flash. Et avant Astro Bot, il y a eu Lucky's Tale et Moss. L’antériorité, dans l’innovation, ce n’est pas forcément un avantage. Mais pour cette fois, à la surprise générale, pour le mètre étalon du jeu de plate-forme en VR, ce ne sera pas Nintendo qui décrochera la timbale, mais Japan Studio.
Et chez ces joyeux drilles, cette équipe japonaise et internationale à la fois, on a bien compris un truc : pour faire bien, il faut commencer par apprendre des autres. Et dans le cas d'AstroBot, la liste d'influences parfaitement digérées est longue. Le jeu doit clairement sa réussite à son assimilation parfaite des codes du genre, complétée par une vraie générosité et un débordement d’idées qui fait plaisir à voir. Il joue de la VR avec brio, aussi bien dans les points de vues vertigineux que dans l’implication physique du joueur. Cet amusement permanent, cette bonne humeur joviale était déjà sensible dans playroom VR, de la même équipe, mais est ici totalement sublimée.
Car oui, inutile de le cacher plus longtemps, Astro Bot est un indispensable du PS VR. C’est 6 à 8 heures de bonheur qui attendent le joueur, avec des environnements enchanteurs traversés avec ravissement, même si le tout manque un peu de challenge, en dirigeant un robot adorable à la maniabilité parfaite. Impossible de faire deux mètre sans qu’une nouvelle idée se présente, toujours abordée avec un éclat de rire et un sourire béat sous le casque. Alors forcément, la fin arrive rapidement et on voudrait plus, plus long , plus fou et plus entreprenant, en oubliant trop vite qu’Astro Bot est une petite production qui a sans doute disposé d’un budget sans commune mesure avec celui, au hasard, d’un Mario Odyssey. Mais devant un tel enthousiasme, devant le travail aussi soigné d’une petite équipe multi-culturelle qui a tout donné, on ne peut que respectueusement tirer son chapeau.