Harmonix, c'est un peu les darons occidentaux du jeu musical, ceux qui ont flairé le filon bien avant tout le monde. Dès 2001 et la Playstation 2, leur gout prononcé pour la musique électronique interactive et ludique éclate au grand jour avec Frequency, suivi de près par Amplitude. Ils sont , à peu de choses près, les seuls représentants non japonais du genre à tirer leur épingle du jeu à l'époque. Et quand Activision se pique d'importer le concept de Guitar Freaks en occident, c'est vers le studio de Boston que le géant se tourne pour s'atteler à cette tâche, avec le succès que l'on sait.
C'est donc admis depuis longtemps, Harmonix maitrise son sujet. Fort logiquement, les voir s'affairer sur Audica, un genre d'hybride VR entre la vivacité d'un Beat Saber et la précision façon shooter d'un Pistol Whip, excite forcément la curiosité. Pas de mauvaise surprise à ce niveau, le studio fait montre de tout son savoir-faire : les tracks sont bien choisies, les patterns sont l'oeuvre de mains expertes et le game system est varié et addictif à souhait. Comme souvent avec ce type de jeu, le vrai défi commence avec le mode avancé, le premier qui soit réellement digne d'intérêt pour qui a un tant soit peu d'expérience dans le genre. On regrettera toutefois que Audica sacrifie partiellement son gameplay à la mode détestable des modificateurs, qui augmentent souvent la difficulté de manière totalement disproportionnée sans pour autant rendre le jeu plus intéressant. Ils sont heureusement facultatifs, sauf peut être pour les complétistes acharnés du mode campagne.
Audica est donc globalement un bon rythm game, avec tout ce que l'on est en droit d'attendre de son pédigrée prestigieux. Mais il souffre d'un handicap énorme : en face de lui se trouve le mastodonte Beat Saber, soit rien de moins que le jeu VR le plus vendu de tous les temps. Même si il affirme clairement sa différence en terme de gameplay (Audica est pratiquement autant un shooter qu'un rythm game), il peine réellement à rivaliser avec la spontanéité et la satisfaction viscérale immédiate de son rival tchèque. Cela ne doit pas empêcher les amateurs de s'y essayer, ne serait-ce que pour s'assurer que Harmonix n'a rien perdu de son Mojo.