Des gnons, pas des mots !
Autant le dire tout de suite, ce jeu est une pure merveille.
Tout d’abord les graphismes sont à couper le souffle : ils sont tous sans exception traités dans le détail (poignée de porte, moulures des colonnes…) mais le plus impressionnant reste l’accoutrement des personnages : il varie en fonction de l’inventaire. En effet, dans une aventure, les personnages vont pouvoir trouver des objets (armes, armures, bottes, heaumes…) qui seront plus ou moins avantageux, et lors de ces changements vestimentaires, le personnage sur l’écran marque la différence.
La richesse, la variété des lieux et des décors font de ce jeu un chef-d’œuvre visuel. Certes, la vue est isométrique, mais quel compromis beauté/jouabilité !
On peut classer ce jeu dans la catégorie « héroïc-fantasy » : avec son lot d’épopées mythiques, d’aventures et de combats plus impressionnants uns que les autres. Ici, nous incarnons un personnage, créé de toutes pièces par nous, joueur. C’est un autre point époustouflant de ce jeu : on définit son nom, son sexe, son apparence, sa classe sociale, sa race, son ennemi juré, ses compétences, ses armes préférées, son origine, sa "mentalité" (loyal, neutre ou chaotique) et j’en oublie, bref, vous le créez de A à Z. Et ça, si ça n’est pas de l’immersion… On peut s’enfermer dans le jeu et y croire !
A nous de connaître nos limites : gare à la monstrueuse durée de vie due aux quêtes aussi nombreuses que variées ! Dixit un tips de chargement : "Même si votre personnage n'a pas besoin de se nourrir, vous si. Nous ne tenons pas à vous perdre."
Nous avons également jusqu’à 5 compagnons au choix qui nous escortent, et que nous contrôlons. Ces personnages secondaires évolueront dans le jeu et ne manqueront pas de nous faire savoir leur désaccord en fonction de nos actions. Certains s’avéreront même être des traîtres…
Le gameplay peut paraître compliqué lors de combats épiques, à six contre quinze, ou contre des créatures mortelles comme des dragons, des vampires ou encore des golems, mais un ingénieux système de pause - le jeu est en temps réel - permet d’attribuer à chaque personnage une action (boire une potion, lancer un sort, changer d’arme…). Du coup, la prise en main de ce jeu est assez automatique, même pour le novice. De plus, une initiation au jeu est proposée avant de commencer, nous expliquant les différentes commandes (mouvement, mémorisation et utilisation des sorts, ouvrir, désamorcer, parler, faire les poches…) et nous présentant par la même occasion nos futurs éventuels compagnons.
C’est alors que nous pouvons commencer notre partie, débutant dans un donjon, apprenant que notre ennemi nous a finalement capturé à la fin de Baldur's Gate, premier du nom, et que notre première quête sera de libérer nos amis et de sortir de ce donjon vivants ; pour attaquer le plus gros morceau du jeu : retrouver l’antipathique sorcier en accomplissant de multiples quêtes. Mais le scénario, assez linéaire, ne s’arrête pas là : nous en découvrirons un peu plus sur nos origines douteuses, car la mémoire nous fait quelque peu défaut.
Ces quêtes se feront selon nos choix, puisque nous avons la possibilité de rétorquer comme bon nous semble à notre interlocuteur - un mode de réponses à choix multiples couvre toutes les possibilités de réplique.
Ajoutons à ça des villes qui fourmillent de vie, des conditions climatiques évolutives, une ambiance sonore - musiques ou bruitages – à la hauteur des graphismes, et on obtient le savant mélange d’un jeu culte.