La saga est grande, grande est la saga
J'étais fou de croire que je ressortirais indemne en installant Baldur's Gate II sur mon PC.
J'étais jeune, gamer console, et mon expérience avec les RPG se limitait à quelques opus japonais, de qualité certes (de trèèèès grande qualité), mais dont le contenu n'avait rien à voir avec celui des jeux de roles occidentaux.
C'est comme si, pour apprendre à nager, j'étais tombé dans une mer déchaînée. Comme si j'avais goûté un Saint Emilion millésimé en guise de premier verre de vin. Difficile de s'en sortir, difficile de comprendre ce qui nous arrive... difficile de se rétablir après la claque que l'on prend. L'installation de 4 CD aurait du m'alerter. La création ultra détaillée et longue de son personnage aussi. La difficulté, d'entrée de jeu, aurait pu me freiner mais... Mais voilà. Donjons et Dragons, univers saisissant, incorporant le scénario torturé et intelligent de Baldur's Gates II, ce gameplay complexe et pourtant jouissif, ces milliards de possibilité... L'impression de participer à une vraie aventure, sans filet pour nous rattraper.
Car Baldur's Gates II est un vrai jeu, ample, immense et cohérent. Tout y est possible. Rien ne m'empêche de tuer tous les habitants d'une ville. Si je résiste aux attaques des gardes et que je reviens dans ladite ville... je pourrai toujours pleurer pour y trouver un marchand et pour acheter des armes ou des potions. Non, les gens sont vraiment morts... Je peux aussi, pour tester, attaquer un type qui m'a l'air sympa... Et voir que, en répliquant, il se transforme en monstre et qu'il aurait tenté de m'avoir, rognant ainsi le scénario, mais permettant pourtant la continuité du jeu.
Le probable et l'improbable, la possibilité de et l'emprun de différentes voies... Les alliées ont tous des traits de caractères, ils discutent entre eux, peuvent ne pas s'aimer, peuvent ne pas m'aimer. Je dois alors leur parler, trouver les bons mots, enfin, les bonnes phrases, espérer que mon charisme soit assez grand pour les influencer, faire des actes répréhensibles pour plaire aux personnages d'alignement mauvais dans mon équipe, et, au contraire, secourir la veuve et l'orphelin pour continuer d'être avec ceux qui sont "bons". Ou encore, garder une certaine neutralité pour d'autres. Les possibilités sont infinis, les relations entre les personnages incroyables, l'histoire géniale... Un monument du jeu vidéo PC.
Dernier petit souvenir, afin de montrer encore à quel point ce jeu est énormissime... Dans mon équipe, je me suis lié d'amitié avec Aérie, une elfe qui était, auparavant, pourvue d'ailes. Ailes qui lui ont été arrachées par un cirque peut scrupuleux, afin qu'elle ne s'en aille pas. Pendant tout le jeu, mon personnage a du lui remonter le moral, la pauvre étant en pleine dépression... Parfois même giga relou. Jusqu'à ce qu'une relation se noue entre le héros et elle. D'ailleurs, en jouant mon loveur, les conversations permettaient, depuis un petit moment, d'orienter le sujet sur l'amuuuuur, mais, jouant un personnage plutôt réservé, j'ai attendu, ne venant jamais au fait. Les dialogues et le scénario étant bien fait, c'est la charmante Elfe qui est venue vers moi. Et quelques parties plus tard, elle était enceinte, avec des restrictions au niveau des capacités. Bien relou... Le pire étant le dernier point : le bébé est arrivé alors que nous étions dans un donjon. Il a fallut alors accoucher Aérie dans un endroit a peu près sûr. Là encore, je pense que le scénario aurait changé si je n'avais pas eu une autre elfe, druide, qui s'est occupée de l'accouchement. Et ensuite... l'horreur : puisque le bébé tenait dans l'inventaire d'Aérie... et prenait beaucoup de place, empêchant de conserver autant d'items que nécessaire.
Bref. Ce jeu est fou, et je recherche tant bien que mal une épopée de ce calibre actuellement.
Messieurs de Black Isle, merci !
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