Je ne vais pas y aller par quatre chemins ! Voilà un titre qu’il faut avoir! Comme déjà évoqué, j’ai testé de très bons jeux, de bonnes grosses merdes, mais là, je dois avouer que je n’ai pas été autant enthousiasmé sur un titre depuis… depuis… Ouh là… depuis… Crusader Kings 2! Ca remonte! Je vous en reparlerai d’ailleurs très bientôt…
Cela ne signifie pas que les bons titres que j’ai aimés et conseillés sur ce blog ne sont pas géniaux, mais j’accolerai bien volontiers un macaron « Choix de la rédaction » sur celui-ci.
Ce jeu est un jeu de gestion dans lequel vous allez aider des villageois à survivre, suite à leur reconduite à la frontière. Le terme correct de cette époque est bannissement (d’où Banished, bien joué Sherlock). Et il va falloir survivre. Non pas en faisant la manche, en jouant de l’accordéon ou alors en se promenant avec un bébé, mais en recréant un village de toute pièce. Un vrai village, avec des maisons et des gens qui travaillent, sans allocation, sécu et tout. Ces bannis veulent juste survivre le plus longtemps possible au fil des saisons, à la sueur de leur front.
Hiver BanishedÇa ressemble beaucoup à Settlers et Anno dans le principe. Pour pouvoir construire des maisons, il faut du bois. Il faut donc couper des arbres, mais aussi en replanter pour l’avenir. Il est nécessaire également d’en couper du plus fin pour faire du bois de chauffage. Mais pour couper, il faut des outils, que l’on obtient en collectant du fer, et en le transformant, etc. Pour les pierres, il faut les ramasser. Vous comprenez le principe ?
Vie de merde
Ça, c’est pour les ressources de construction. Vos ouailles auront aussi des besoins en nourriture. Et s’ils ne mangent pas, ils meurent. Votre tâche sera donc de faire de l’agriculture, de la chasse, ou de la « collecte » pour pouvoir nourrir tout le monde. Bien sûr, vous n’êtes pas sûr du résultat de vos récoltes, car celles-ci dépendent des intempéries et des saisons. Certaines années, vous aurez beaucoup de stock et d’autres années, ça sera la dèche…
Vos administrés n’auront pas besoin QUE de nourriture. (Les relous…) S’ils ont froid, ils peuvent aussi en mourir. Surtout si vous n’avez pas assez de bois de chauffage à l’approche de l’hiver. Mais pas que, car s’il fait -10°C dehors, pas question de se faire arrêter par son médecin et c’est la sécu qui paye… Il faut aller bosser! Et on n’y va pas en slip. Les peaux des bêtes tuées à la chasse donneront des manteaux. Combinées à la laine des moutons vous en ferez des plus chauds, mais cela nécessite d’élever des moutons… etc.
Nous avons ces bonnes vieilles catastrophes!
Nous avons ces bonnes vieilles catastrophes!
Enfin, la dernière partie très importante est la joie de vivre. Imaginez : vous venez d’être banni de chez vous, on vous envoie dans un endroit plutôt hostile : une forêt où il n’y a rien. Vous vous cassez le cul à bosser par tous les temps, juste pour bouffer et pour vous chauffer. Pas de retraite, vous bossez jusqu’à la mort ! C’est pas la vie dont vous auriez rêvé enfant. Il faut donc que vos bannis soient un minimum heureux pour se reproduire… La variété de nourriture, une taverne, des vêtements chauds, une église, etc. tout ça leur fera oublier leur vie de merde et leur donneront envie de baiser. On doutera du réalisme du jeu, car vu le peu de famille au début du jeu, les risques d’épuiser le patrimoine génétique de vos citoyens est considérable. Pourtant, pas de débile à déplorer dans mon beau village de Berck sur mer.
Travailleurs, Travailleuses,
Comme ça, vous me direz, il n’y a pas beaucoup de différence avec Anno. C’est là que d’autres mécanismes interviennent. Votre population est divisée en 3 catégories : Les travailleurs, les étudiants et les enfants.
Votre rôle sera d’attribuer du boulot à ces travailleurs. Par exemple, couper du bois de chauffe nécessite une personne, gérer un champ de haricots demande 2 péquenauds, une carrière de pierre peut nécessiter jusqu’à 15 personnes, etc. Si vous manquez de bouffe à l’arrivée de l’hiver, il sera peut être judicieux de ramasser moins de pierres, et de détacher quelques personnes pour ramasser des baies, pêcher ou chasser. Vous passerez donc énormément de temps à gérer vos travailleurs à partir du tableau de répartition des tâches. Et cette gestion des RH est super prenante, car avez toujours besoin de monde quelque part.
Evidemment, votre population vieillit, et pas mal d’administrés mourront, il faudra donc les remplacer par de nouveaux. Et ces nouveaux seront les enfants nés de vos couples. Ils vont grandir, éventuellement être éduqués dans une école (pour être plus performants) et se transformeront par la suite en travailleurs que vous pourrez attribuer à de nouvelles tâches ! Et ainsi de suite !
1200 habitantsVotre population augmentera, tout comme votre besoin en nourriture, votre consommation de bois, de pierre, la création de nouvelles maisons, etc. Et c’est génial ! Vous entrez dans un espace-temps ou 2 heures de jeu vous paraissent des minutes. Je n’ai pas décroché du week-end. Impossible de quitter. J’ai réchauffé une dizaine de fois mon plat Picard, à force de l’oublier, tellement pris par ma grande famine de l’année 68. « Allez, encore un hiver » ou « J’attends que mon herboriste se termine » et vous voilà à 2h du mat’ toujours en caleçon depuis 8h30, à bouffer votre plat devenu dégueu, devant votre beau village.
♪ C’est la famine au village ! ♪
C’est tout un équilibre qu’il faudra gérer au mieux en fonction des saisons. Le moindre faux pas, une mauvaise gestion de la nourriture ou du bois de chauffe, et vous pourrez construire de nombreux cimetières! Et du coup recommencer une partie. Personnellement, je ne me suis pas mal débrouillé, et même si mon village est resté bloqué à 30 habitants pendant 20 ans, celui-ci a bien prospéré, et s’est finalement éteint après avoir donné du bonheur à 300 habitants.
En terme d’interface, je ne trouve pas ça catastrophique comme j’ai pu lire. Je suis sûr qu’on pourrait grandement améliorer son ergonomie car on se plante souvent dans ces menus, mais il n’y a pas faute grave. Certaines fenêtres pourraient juste être réduites au lieu d’être fermées ou ouvertes. Mais c’est pour pinailler.
RIP
RIP
Ce qui revient également dans les critiques que j’ai lues, c’est le manque d’objectifs, de campagne. Effectivement, il n’y en a pas, mais finalement, est-ce que c’est un problème? Je ne trouve pas… Je ne suis pas un grand fan de campagne pour ce type de jeu, d’autant plus qu’ici, il n’y aucune gestion d’armée. J’en ai marre de ces jeux où à chaque mission, on débloque un bâtiment qui va être décisif pour la mission courante, et ainsi de suite, pour enfin jouer avec tous à la dernière. C’est sûr que Kevin2000 va être un peu perdu au début, mais je ne suis pas sûr qu’il soit le cœur de cible de ce titre.
Enfin, en terme de rejouabilité, j’ai ressenti une petite période réfractaire après avoir perdu ma ville, puis, je l’ai naturellement relancé 15 jours plus tard. C’est dur de repartir de zéro, surtout que les mécaniques ne changent pas. Mais, je pense que c’est la même chose pour d’autres city builders. De nouvelles mises à jour seront bientôt faites, nous a promis le développeur. Car oui, Banished a été développé par un type tout seul, pendant 3 ans. Une raison supplémentaire de se l’acheter et de respecter ce titre.
Verdict : Un titre devant faire parti de toutes vos bibliothèques Steam pour quelqu’un qui aime les city builders. Au prix de 18€, c’est un jeu à ne pas rater.