Un des plus vieux jeux de versus, comme on les appellera par la suite, ce jeu est connu pour être le premier à s'affranchir des codes des arts martiaux traditionnels, qui vous notaient sur le style ou la difficulté des techniques employées, et très souvent s'arrêtaient au premier coup donné.
Barbarian décide d'entrée de mériter son nom. Début de round, deux guerriers avec grosse épée se font face, avec chacun sa jauge de vie composée de 6 "ronds" rouges. Chaque coup reçu fait perdre un demi rond. Quand plus de rond, le guerrier est mort. Les coups sont très peu techniques, la garde quasi inexistante, il faut savoir placer ses coups et se placer pour prendre le moins de risques possibles. Simple et sans concession.
Pas de coup spécial tous les guerriers sont identiques.
Un coup assez lent à sortir permet s'il touche de décapiter l'adversaire pour mettre fin au combat de façon plutôt directe. Cette violence graphique absolument insoutenable (quatre pixels rouges pour figurer du sang, mondieu mondieu) a suscité une grosse polémique polémique. La publicité du jeu montrait notamment une femme un peu lascive en bikini (présente dans les décors du jeu, m'enfin vu la qualité graphique de l'époque, pas de quoi fouetter un chat). Il n'en fallait pas plus pour que la bienpensance de l'époque classe ce jeu dans les jeux "pornographiques et ultraviolents". C'était une autre époque...
Ces polémiques ont suffi à propulser Barbarian parmi les meilleures ventes de la décennie (et l'un des jeux les plus piratés, aussi). Ainsi, il s'est décliné sur presque toutes les plateformes de l'époque, consoles exclues, puisqu'elles étaient surtout à destination des piti zenfants.
En tous cas, ce jeu a permis aux studios de comprendre que les jeux de combats n'avaient pas besoin de s'encombrer de valeurs comme le respect de l'adversaire, la saine compétition et l'accomplissement de soi, et que les joueurs préféraient de loin le gros défouloir.
Sans Barbarian, Street Fighter serait sans doute né des années plus tard.