Batman Arkham Asylum m’avait laissé de marbre, c’est donc avec une certaine anxiété que j’ai lancé City pour la première fois. Je me suis lancé le défi de faire tous les Batman Arkham d’ici la fin de l’année, je voyais déjà mon nom dans la rubrique nécrologique du journal local, avec pour cause du décès "Mort d’ennui" ou "Nécrose du pouce après avoir trop appuyé sur X".
Maintenant que j’ai fini City, je suis rassuré. Je sais désormais laquelle de ces options sera imprimée.


En effet, on ne change pas une équipe qui perd, le gameplay est grossièrement le même que dans Asylum : on frappe avec X, on contre avec Y, on secoue sa cape avec B (cette dernière option restant inutile contre 99% des ennemis). Oh, il y a bien quelques nouveaux gadgets pour faire mumuse en combat, mais puisque ceux-ci sont très simples, vous n’aurez jamais besoin d’aide supplémentaire.
Les seuls nouveaux sbires que le jeu vous envoie sont ceux qui sont armés d'un couteau ou d'une matraque électrique. On les contre moins facilement, mais ça reste des obstacles mineurs une fois qu'on a compris qu'on peut juste leur sauter dans le dos.
Après, on affronte en général beaucoup plus de sbires d'un coup que dans Asylum. La moyenne des adversaires par combat dans le premier jeu devait être de 3 ou 4, ici il n'est pas rare d'affronter des groupes de 8 mecs déters, et ça monte à une bonne quinzaine dans les dernières heures de jeu. De quoi rendre les affrontements plus spectaculaires, à défaut d'être plus techniques.


Mais en-dehors de l’aspect répétitif des combats (ce qui reste une bonne moitié du temps de jeu), le reste du jeu a été drastiquement amélioré. La toute première scène nous met sans prévenir dans la peau de Catwoman, un excellent moyen de faire passer au joueur le message "Oublie tout ce que tu connais, on reprend à zéro", la chatte étant en effet la co-protagoniste de l’aventure.
Deux bémols toutefois : Catwoman n’a que peu de temps de jeu comparé à Batou. Logique vous me direz, le jeu ne s’appelle pas Catwoman: Arkham Litière, mais on est sur un ratio de facilement 90/10. L’impact et la surprise de cette première scène se retrouve donc assez vite diminué (d’ailleurs l’attention se recentre sur Batman après un simple combat servant de tutoriel). Après, j'avoue, les faux crédits qui se déroulent si jamais on choisit d'être une connasse avec Catwoman m'ont bien fait rire.
L’autre problème, c’est que la campagne de Catwoman était à l’époque un DLC offert aux joueurs achetant le jeu neuf, mais payant pour les joueurs d’occasion. Une pratique assez courante au début des années 2010 et que j’ai toujours trouvée dégueulasse. Heureusement, les versions modernes du titre incluent ce contenu dans le jeu de base, mais méfiez-vous si jamais vous voulez prendre le jeu d’occaz dans quelques années sur PS360 et que le PS Store ou le Xbox Live a fermé.


Parlons d'ailleurs tout de suite du dernier DLC : Harley Quinn se venge. Il s'agit d'une courte campagne vous mettant dans la peau de Robin qui vous offre une poignée de nouveaux gadgets (un bouclier pare-balles entre autres). En-dehors d'un combat vers la fin contre une horde de sbires, rien de très compliqué. D'ailleurs la dernière partie du DLC se joue dans la peau de Batman, c'est un peu dommage parce que c'était agréable de jouer avec quelqu'un d'autre (d'autant plus que Robin apparaît dans très exactement UNE scène dans le jeu de base, ils auraient quand même pu lui laisser le rôle principal pendant toute la durée du DLC).
Je ne sais pas combien il était vendu à l'époque, mais j'espère qu'il coûtait moins de 3€ vu le temps de jeu et le recyclage de la map.


Revenons à nos matons. L’éponyme Arkham City est une prison à ciel ouvert, où les pires malfrats de Gotham ont été enfermés et font désormais régner l’anarchie. Parmi eux on trouve aussi quelques prisonniers politiques, dont Bruce Wayne qui s’est toujours opposé au projet. Sa mission sera donc d’arrêter le responsable de cette folie, le docteur Strange (rien à voir avec Cumberbatch). Au passage, Batman est infecté par le virus Las Plagas de Resident Evil 4 qui lui file des hallus et menace de le tuer à court terme.
Evidemment, des gangs se sont formés à Arkham City, et Batou sera donc opposé à des clans dirigés par le Pingouin, Double-Face, Ra’s Al-Ghul et le Joker, en plus de nombreux méchants indépendants comme Mr.Freeze ou Poison Ivy.


Au niveau du gameplay, ça se traduit par un monde ouvert que Batman peut explorer en intégralité dès le début de son aventure, ce qui rectifie un gros point noir d’Asylum, à savoir sa linéarité. Dans ses pérégrinations, Batman est bien plus souple que dans le précédent jeu, ce qui n’est pas du luxe dans sa situation. Sa vitesse lorsqu’il plane a été drastiquement améliorée par exemple.
De nombreuses missions secondaires sont également accessibles au fil du jeu, en plus des énigmes de L’Homme Mystère qui sont de retour.


Le truc, c’est que quand on me dit "Jeu avec un super-héros en monde ouvert", il m’est difficile de ne pas penser à Spider-Man 2. Et si on s’amuse à comparer les deux, difficile d’ignorer que le titre sorti 7 ans plus tôt est plus agréable à jouer.
Déjà, il y a une énorme différence de contrôle entre les deux héros, Spidey étant évidemment plus agile et rapide que Batou. On évolue ainsi de manière bien plus fluide à New York qu’à Arkham, le jeu de Treyarch peut alors se permettre d’avoir une zone de jeu plus grande alors qu’on fait vite le tour de la carte de Rocksteady.


Plus embêtant, la gestion des quêtes annexes. Dans Spider-Man 2, celles-ci sont indiquées de deux manières différentes : un PNJ appelle à l’aide puis une icône apparaît sur la mini-map présente au coin de l’écran. C’est très malin puisque ça renforce la crédibilité du monde (l’appel du PNJ étant diégétique, Spider-Man l’entend en même temps que le joueur) et que ça permet au joueur peu occupé d’aller directement commencer la mission.
Dans Batman, les missions secondaires sont annoncées par...un message "Quête secondaire disponible" qui apparaît sur votre écran. Niveau immersion c’est donc le néant absolu, mais en plus il n’y a pas de mini-map dans ce jeu. Il faut donc mettre le jeu en pause pour regarder sur la carte où on a besoin de vous. Ca ne prend que 5 secondes, mais ce sont 5 secondes qui cassent complètement le rythme du jeu puisqu’on ne les passe pas à planer, cogner ou enquêter, mais juste à zoomer sur carte.png.


Par rapport à Spider-Man 2, les quêtes secondaires sont moins importantes (il fallait en faire un certain nombre pour progresser dans l’intrigue de SM2, celles d’Arkham City sont totalement optionnelles), mais il est dommage qu’elles aient été autant relayées au second plan. J’imagine que beaucoup de joueurs ont fini le jeu en ayant à peine effleuré cette partie du scénario qui fait pourtant intervenir des méchants absents de l’intrigue principale, comme le Chapelier Fou ou Deathstroke.
Parce que bon, l’intrigue principale n’a pas non plus de quoi vous tenir en haleine. Double-Face et Ra’s Al-Ghul sont très secondaires, le Pingouin (doublé par Philippe Peythieu) est hors-course à la moitié du jeu, et si l’antagoniste principal est Strange, son rôle se résume à faire des annonces audio sans intérêt jusqu’au moment où vous le confronterez enfin. Bref, c’est encore le Joker qui est mis sous les projecteurs (d’ailleurs il vole à Strange le statut de boss final), même si cette fois il a la gentillesse de la boucler pendant un bon tiers du jeu. Et puis bon, normalement je ne devrais pas le revoir dans Knight.


Point positif toutefois : les boss sont plus imaginatifs que dans le premier épisode.
Entendons-nous bien, ils restent de grosses blagues et je pense que la Poison Ivy d’Asylum est plus compliquée à battre que n’importe quel boss de City, mais on peut reconnaître la créativité de leurs combats, là où Asylum nous recyclait Bane cinq ou six fois. J’aime beaucoup celui contre Mr.Freeze, puisqu’il met à l’honneur le système d'infiltration qu’on a utilisé tout au long du jeu, cette fois-ci contre un ennemi qui ne se fera pas piéger deux fois de la même façon.
Ne soyons pas trop médisants non plus, l’IA des ennemis a été revue à la hausse dans ces fameuses séquences d'infiltration puisque désormais ils pensent à lever la tête en cas de danger pour vérifier si Batman se cache sur une des nombreuses gargouilles disséminées dans la pièce. C’est beau la technologie.
Je note aussi une jolie référence à l’intro du premier Bayonetta lors du combat contre le Chapelier Fou, l’affrontement ayant lieu sur une horloge en chute libre avec un code couleur similaire. Et cette scène a le bon goût de ne pas être répétée trois ou quatre fois, contrairement aux affrontements contre l’Epouvantail dans Asylum.


Graphiquement, c’est vraiment beau d’ailleurs. J’avais pas mal critiqué Asylum qui me paraissait daté pour un jeu du milieu de vie de la génération PS360, City a très bien rattrapé son retard. Les effets de lumière sont nombreux, les ennemis ont des textures qui n’ont pas l’air d’avoir été créées sur PS1, et rien que le fait d’être dans un univers aussi grand sans temps de chargement fait vraiment plaisir. On n’est pas non plus face à GTA 4, mais au moins le jeu paraît avoir été pensé pour les consoles HD, au lieu de ressembler juste à un beau jeu PS2. On sent que Warner a allongé le budget après les très bonnes critiques du premier épisode.
Quant à la bande-son, elle est honnête, parfaitement dans la lignée des Batman de Nolan. Je ne peux pas dire qu'il y ait des thèmes qui m'ont marqué, mais l'ambiance sonore était agréable. Et cette fois-ci on n’a pas besoin d’installer un mod pour jouer au jeu en VF via l’Epic Games Store, hourra !
(par contre, ouille ouille ouille, mon PC crachait du sang en faisant tourner le jeu, je crains que Knight ne fonctionne pas dessus)


Bref, Arkham City c’est vraiment Arkham Asylum en mieux. Le jeu hérite de plusieurs défauts de son prédécesseur (la répétitivité des combats, les phases d’enquête risibles…) mais est dans l’ensemble une très bonne amélioration du concept, avec en particulier la présence d’un monde ouvert.
Dommage que les développeurs n’aient pas pensé à exploiter leur système de gangs, comme dans GTA 2/San Andreas, avec des territoires qui pourraient être gagnés ou perdus selon vos actions. Ca aurait apporté une originalité au titre, et ça aurait permis à Double-Face d’être plus mis en avant parce qu’il est vraiment en retrait par rapport aux deux autres chefs (surtout si vous n'avez pas le DLC Catwoman). En l’état, ce système ne sert qu’à faire varier légèrement les skins des PNJ contre lesquels on se bat, dommage.


Allez, la prochaine fois on remonte aux origines d'Arkham. On est prêt à parier que le Joker y sera ?

Sonicvic
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le 23 août 2021

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Sonicvic

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