Attention ! Attention ! Cette critique contient de gros morceaux de SPOIL ainsi que sa sauce aux airelles. Si l'intrigue de Batman : Arkham Knight vous intéresse, je ne saurais trop vous recommander de détruire 25 explosifs ou de poursuivre 20 voitures ou de trouver 6 cadavres à travers Gotham ou de détruire l'un des 57 postes de garde ou de -se référer à l'une des 24,4 activité du jeu à accomplir-
La direction.
C'est moi.
L'auto-entreprise, c'est fabuleux.
La série des Arkham, c'est à bien des égards devenu l'une des sagas phare du jeu vidéo triple A des ces dernières années.
A classer dans les bons petits canards qui avec des dates de sorties s'étalant sur 6 ans, la série a eu le bon goût de ne produire que 4 jeux dont un seul que l'on peut désigner comme vraiment de rentabilisation (oui Origins, c'est toi mais tu avais au moins l'avantage d'être honnête et même fort sympathique) et qui par son système de combat, aura fait des émules que ce soit dans la simple inspiration ou dans la repompe totale, (l'Ombre du Mordor, oui, on te voit, ouste) tout simplement parce qu'il allie la simplicité, le rythme, la classe, la précision... en bref, c'est un système qui marche très bien et qu'on nous aura ressorti dans tous les sens jusqu'à frôler l’indigestion.
C'est une saga ambitieuse qui a su évoluer commençant par la petite île anxiogène d'Arkham pour finalement s'étendre à une ville véritablement gigantesque, pour le mieux ? C'est une question de point vue.
Il va m'être très difficile d'évoquer Akham Knight sans parler de la Batmobile alors débarrassons-nous en tout de suite:
Alors oui, c'est bourrin, c'est même ultra bourrin, nous voilà en face du modèle Batman fait la guerre du golf, mais la conduite de l'engin se révèle assez agréable. La sensation de vitesse est présente, le véhicule réussi à la fois à déraper comme une savonette au moindre virage et à être étonnamment maniable et une fois passée en mode "combat" si l'on puis dire, elle se révèle d'une précision millimétrique ce qui se révélera d'un indispensable totale parce que dieu qu'on va devoir en éviter des tirs de char, des mortiers et autres missiles guidés.
La Batmobile n'est donc pas un ajout fait à la zob, c'est un élément de gameplay autour duquel on a pensé le jeu et autour duquel on a trop pensé le jeu car cette Batmobile, on va passer beaucoup mais beaucoup de temps à son volant et pas toujours pour le plus fun. Car si rouler en ville et latter du Tank isolé qui passe par là, c'est divertissant, recommencer 30 fois le même désamorçage qui demande d'en détruire entre 20 et près de 50 (oui.), recommencer encore et encore le même mini boss sous la forme de ces chars qu'il faudra impérativement contourner ou faire une 6ème course contre la montre de l'homme mystère, ça devient très, mais alors très vite poussif et répétitif et nous reviendrons sur le Sphynx parce que houlala. Sans conter que sa présence toute puissante amène un sérieux problème de cohérence quant à l'univers car... Batman ne tue pas... il ne tue pas... avec un Tank. Bienvenue donc à Droneland et au pays merveilleux où rouler sur des corps d'ennemis évanouis ne les tuent pas (non mais c'est les Bat-pneus, tu comprends, ils sont en fibre polymère et du coup, la marmotte...).
D'un point de vue technique, le soft se pose en irréprochable, graphiquement tout du moins.
Les textures sont fines, le framerate ne se laisse pas démonter même dans les grands moments Roland Emmerich proof like et les modèles sont saisissants de détails et de reliefs même pour les plus secondaires. Le visuel ne s'en viendra parasité que par "quelques" très nombreux bug de collision dont le caractère assez hilarant me donne du mal à les classer comme véritables défauts (je repense à toi sbire de double face qui à fait un saut de 7 mètres pour aller s'encastrer dans une cabine téléphonique après un simple uppercut et à toi l'un des 712 autres à qui c'est arrivé, pour toujours dans nos cœurs). C'est un triple A extrêmement propre de bout en bout et si je devais chipoter, je dirais que les designs de l'armée du Arkham Knight sont... pas terribles, mais là c'est une question de goût.
J'aimerais posément m'arrêter sur le scénario pour dire: Quelle pine.
Là ou ce dernier était le point fort des précédents opus, je trouve ici que c'est l'un de ses principaux handicap. Tout, absolument tout est écrit de fil blanc. Oui Jason Todd est l'Arkham Knight et oui tout le monde le savait dès le premier trailer et là où jusqu'au dernier instant, le jeu laisse place à la surprise il fini par retomber comme un flanbi tiède avec sa non-révélation.
Oui, le dernier infecté par le sang du Joker est Batman et oui, on se doute que toute cette histoire va se finir par le masque du chevalier noir qui tombe, c'est dit dès les premières secondes du jeu.
Je me permet de m'arrêter un instant sur le grand méchant du jeu ainsi que sur son bras droit.
Scarecrow... qu'est ce qu'il c'est passé ? Derrière ce design qui par contre, je dois l'avouer est vraiment somptueux, où est le personnage, où sont les convictions ? Scarecrow veux annihiler de manière totale Gotham parce que... fuck, c'est un méchant et... non c'est tout.
C'est le personnage de Scarecrow, il est méchant, il veut plonger tout le monde dans une terreur anthropophage. Ce qui aurait pu peut-être passer si on l'avait fait taire.
Non parce que... la gêne.
10h de "agrougroum Batman, agrougroum" rendent le personnage parfaitement insipide et malgré ses actes les plus immondes il est vraiment très difficile de le prendre au sérieux. C'est ce qui se passe quand on a un méchant de scoubidou qui fait des crimes de masses, il faut croire.
Mais pour moi la face palme d'or de l'awkward est reportée sans aucune forme de concurrence sérieuse par l'Arkham Knight, je crois que je me souviendrais de lui jusqu'à la fin de mes jours.
Pour reprendre une phrase célèbre de Pline l'ancien "quand tu fais un personnage de méchant over déterminé et super entrainé, tu lui fais faire des trucs méchants, surentrainés et over déterminés, t'en fait une pure sale race, tu fais pas que le dire "oulalah il est tellement dangereux", t'en fait pas une EmoGirl qui répète sans cesse "Batman je vais te faire souffrir comme tu m'as fais souffrir" pendant tout ton jeu, t'en fais pas un ennemi redondant que tu défonces 12 fois avec une seule main et qui s’enfuit avec sa couche pleine, Bref, t'en fais quelque chose qui représente vraiment une menace, t'as pas une clope ?".
Vraiment tout du long, je me demandais comment ses hommes pouvaient le suivre.
Avec un tel personnage, il est devenu pour moi totalement impossible de ressentir le moindre enjeu.
L'enjeu, c'est d'ailleurs ce qui m'a manqué. Je n'ai pas honte de le dire, après quelque heures de jeu, tout le cast pouvait claquer, ça m'aurait été égale. Tout est tellement amené au Bulldozer. Je savais que Barbara Gordon n'était pas morte, je savais que c'était hallucinatoire. Je me moquais bien de voir la ville plongé dans le gaz de terreur, je me foutais de voir la déchéance du chevalier qui au passage n'est pas épargné. Là où sa volonté de protéger ses alliés le fait prendre de mauvaises décisions en voulant bien faire, parce que le chemin vers l'enfer est pavé de bonnes intentions, la chose est tellement répétées que Batman semble simplement être un vieux con arrogant qui veut tout faire tout seul. Pourtant, on la sent l'intention mais ça ne marche pas, ça ne marche tout simplement pas. Et cette dernière phrase peut à elle seule résumer tout mon point de vue sur la trame principale de Arkhman Knight.
Je finirais en disant qu'on retrouve un peu le même défaut de cohérence narrative que sur Arkham City. On nous pose dans des situations d'urgence extrême et pourtant on est tout de même libre de passer 6 heures à faire des bat-tonneaux avec sa Batmobile en prenant des Bat-tremplins alors que Barbara est attachée dans une cave à attendre qu'on vienne la délivrer ou que Robin est accroché à un hameçon géant au dessus de l'acide depuis vendredi dernier, je schématise.
Je ne réclame pas un jeu contre la montre mais c'est là que le fond open world blesse.
Certains ajout du jeu me dérangent également notamment ceux fait au système d'infiltration, que j'aime habituellement beaucoup dans les Batman mais là... Dieu que c'est facilité. Deux éléments marquent vraiment la chose: les conduits et autres bouches d'aérations qui sont maintenant de petits sous sols sous lesquels Batou se déplace plus vite qu'en sprintant et qui désamorcent parfois totalement des séquences entières tant il est possible de véritablement décimer les rangs ennemis en en abusant mais surtout ce système d'élimination par intimidation.
Alors oui, c'est très classieux et assez marrant à utiliser mais... vraiment ? Éliminer d'un coup jusqu'à 5 ennemies simultanément sans risque aucun de prendre le moindre dégât, ça ne vous semble pas juste beaucoup trop facile ? A la limite si l'action était disponible de manière exceptionnelle, ça pourrait trouver son sens en un genre de combo d'éliminations silencieuses mais la chose se recharge à la moindre de ces dernières. Concrètement, faites une élimination manuelle, gagnez-en entre 3 et 5 automatisées (selon votre niveau d'amélioration).
Je trouve la chose d'autant plus dommageable du fait qu'Arkham Knight a l'infiltration la plus complète des jeux Batman. Ennemis qui réaniment les blessés, drones, tourelles, ennemis indétectables à la vue de détective, gros costaud à achever en dernier puisque résistant aux chops... Les ajouts sont nombreux, bien conçus et vraiment bienvenus mais le challenge qu'offrent ses nouveaux ennemis est totalement désamorcé par ses nouvelles features au caractère je m'excuse franchement abusées.
Je trouve le système de combat aussi moins agréable dans sa globalité que celui d'un Arkham City. La faute en vient à certains ennemis qui nécessiteront des associations gachette+touche pas vraiment ergonomiques et leurs multiplications dans des risks avec de nombreux adversaires rendra la chose assez fouillis pour ne pas dire franchement bordélique, je pense notamment aux affrontement pour détruire les postes de la milices qui regorgent de ce genre d'adversaires.
Néanmoins je dois saluer des ajouts bienvenue comme le fait de pouvoir utiliser son environnement de manière conséquente ou le fait de pouvoir ENFIN ramasser les armes contondantes laissées par les ennemis pour les savater joyeusement avec. Ainsi que la possibilité de frapper un adversaire déjà à terre ce qui permettra d'éviter de briser bêtement son combo chose qui arrivait très fréquemment dans les opus précédents.
Ce qui m'agace profondément, c'est que les bons ajouts faits aux gameplay sont souvent désamorcés par d'autres pleins de bonne volonté mais soit trop facilitateurs soit hasardeux et c'est véritablement dommageable car on sent que la soupe est à peu de chose d'être à son meilleur avec les petits croutons et la crème fraiche (entière).
Maintenant, je vais parler du point qui a véritablement fait baissé ma note d'un bon 7 à cette moyenne un peu dure mais que je ne peux me résoudre à revoir à la hausse.
La fin de Batman : Arkhman Knight
Là pour moi, on touche à quelque chose qui est vraiment un défaut effarant.
Une fois l’Épouvantail défait et l’identité de Batman révélée à tous il sera temps pour vous d'assassiner le Batman, de tuer le symbole qu' il représente et d'enfin voir la fin d'un mythe.
Mais avant, il vous faudra résoudre les différentes enquêtes:
-Arrêter le Pinguoins et Double Face dans des phases clonées entre 4 et 6 fois.
-Capturer ManBat qui se balade à travers la ville 4 ou 5 fois.
-Arrêter le Diacre Blackfire
-Choper Firefly après l'avoir chercher à travers la ville à 4 reprises
-Trouver les 6 cadavres répartis dans Gotham et arrêter le Dr. Pyg
-Sauvez Lucius Fox de Hush
-Trouver à 6 reprises Azrael (ce qui est lourd) et réussir des épreuves de combats en perfect
Si les choses s'étaient arrêtées là, j'aurais pu dire ok, c'est un peu poussif mais bon... ça va.
Mais c'est maintenant qu'on tombe dans le délire.
-résoudre les 40 énigmes de l'homme mystère qui demanderons de retraverser des niveaux vidés et faire la chasse aux informateurs du Sphynx
-Détruire les 21 tours de garde de la milice
-Stopper les 9 Blindés de la milice transportant ses commandants
-Sauvez les 15 pompiers retenus en otage
-Détruire les 20 postes de contrôle de la milice
-désamorcer les 14 bombes de la milices (phases fameuses de dégommage de trouzemilles tanks, horrible)
MAIS STOP !!!
Sans mentir, sans aucune mauvaise fois, j'ai passé largement autant de temps à faire toutes ces conneries qu'à faire la trame principale.
C'est hallucinant !! Pourquoi faire de ces objectifs totalement répétitifs et vraiment méga chiants et lourdingues; alors que ces phases sont typiquement celles que l'on pense simplement ignorer, des missions nécessaires ?
Pourquoi rajouter comme ça, virtuellement des dizaines d'heures de jeu où on ne fait que répéter la même tache encore et encore jusqu'à l’écœurement le plus total ?
Pourquoi être aussi poussif et réclamant envers le joueur qui veut juste voir une fin, une vraie fin ?
Parce que la fin non-complétée, merci: le manoir Wayne explose avec Bruce et Alfred à l'intérieur, générique, fuck.
Mais le pire, c'est que cette fin, qui nécessite des tonnes d'heures de jeu en plus est d'un foutage de gueule mais des plus totale ! 1 minutes 40 de plus que la cinématique fuck et pour tout ajout...
UN PUTAIN DE CLIFFHANGER DE MERDE !!!
Vraiment, je dis merde. Le jeu en vient à être gâché sans autres mesures par cette connerie sans nom.
Ce n'est pas un jeu mauvais ce Arkham Knight mais c'est le jeu de l’indigestion.
On nous demande tellement de tout le temps refaire les mêmes activités avec un gameplay qui lui ne progresse quasiment plus au bout de quelque heures de jeu et le scénario ne porte absolument pas tous les efforts demandé.
A défaut d'être ce qu'il veut, c'est à dire un opus conclusif qui ferme le livre d'Arkham dans le feu, pour moi, il restera celui de l'overdose de pain de mie.
Un jeu qui ne pèche pas par son gameplay qui même si il est sage reste proche de l'irréprochable mais bel et bien par son application et qui restera pour moi un cas d'école tant la chose est flagrante. J'ai pris du plaisir à prendre contrôle de Batman mais pas à faire son boulot qui tend doucement vers la répétitivité d'une manufacture chinoise.