Je peux tout à fait comprendre qu’on soit réfractaire face à un jeu comme Batman Arkham Origins. Tout simplement parce que deux autres jeux existent : Asylum et surtout City.
A sa sortie, Asylum était une vraie bonne surprise (enfin, je dis ça, j’y ai joué pour la première fois en 2017). Jamais on avait pu utiliser autant de gadgets et savourer des combats aussi nerveux dans la peau du chevalier noir. Asylum, c’était le premier jeu Batman où on avait vraiment l’impression de jouer Batman. Mais même si je lui reconnais nombres de qualités, j’apprécie Asylum sans lui vouer un culte particulier. J’apprécie le jeu, je le trouve vraiment agréable, mais force est de constater que dix ans après, il a un peu vieilli.
Par contre, City lui, est toujours aussi cool. Car un véritable décalage se faisait sentir entre les deux volets. City, comme son nom l’indique, c’est un véritable open world jouissif, à la limite du bac à sable avec tout un tas de choses à faire. On retrouvait toutes les qualités et les idées novatrices d’Asylum améliorées et au service d’un open world immense et foutrement bien réalisé. En plus, City proposait un scénario énorme avec des scènes qui aujourd’hui, font parti de l’imaginaire collectif sur Batman (le combat contre Mr Freeze, la discussion finale entre Batman et le Joker).
Difficile donc de passer après City et de sortir son épingle du jeu. Et visiblement, ce n’est pas l’intention d’Arkham Origins puisqu’il propose exactement la même chose que son prédécesseur. Exactement le même gameplay, la même recette de l’open world, les mêmes mécaniques de combat avec certes, quelques gadgets en plus, mais voilà.
Du coup, que possède donc Origins pour se démarquer ? Pas grand-chose finalement. J’aime beaucoup le scénario, je trouve qu’il propose une relation entre Bruce et Alfred vraiment touchante, il met également en avant la première rencontre avec de nombreux protagonistes, Bane, le Joker, mais aussi Gordon qui ne sait pas encore s’il peut faire confiance au chevalier noir. J’aime bien les méchants présents, on retrouve évidemment les grands classiques, Joker, Bane, Killer Croc, Riddler. Mais on a aussi de nouvelles têtes qui viennent enrichir l’univers Arkham notamment Black Mask dont j’adore le look, Deathroke ou encore Firefly. D’ailleurs dans l’ensemble, j’aime vraiment tout les character design, notamment celui de Bane qui évolue au fil du jeu.
Mais voilà, c’est finalement pas grand-chose pour se démarquer. Alors certes, on retiendra quelques moments forts, notamment le premier combat face à Bane et le Joker dans l’immense hôtel de la ville ou même le combat final qui réclame à la fois une assez bonne maîtrise du système de combat mais aussi de la furtivité. Dans l’ensemble, je trouve que les boss mettent vraiment en avant le gameplay du jeu, toujours aussi riche soit dit en passant.
Cependant, tout le reste n’est finalement que du réchauffé. La quête de Riddler est quasiment la même que dans City (d’ailleurs, dans Origins elle est interminable, je n’ai pas réussi à aller au bout), pareil pour le Chapelier Fou. Quant aux autres quêtes annexes, je les trouve pas si intéressantes que ça. Ça se résume souvent à aller à tel lieu pour taper sur des méchants puis détruire un tonneau de drogue ou d’arme. Reste encore les enquêtes, mais là encore, il suffit de scruter les lieux du crime, voir un point rouge apparaître et cliquer dessus, rien de bien compliqué ni de novateur.
Et voyez-vous, je pense que j’aurais détester ça si j’avais enchaîné Origins juste après City. La recette est la même et à force, elle est lassante. Sauf qu’Origins, j’y ai joué deux après City, et j’avais oublié le fonctionnement des Batman de Rocksteady. Du coup, même s’il n’y a aucune nouveauté dans l’expérience vidéoludique offerte par Arkham Origins, il faut reconnaître qu’il reste un jeu rudement bien réalisé et vraiment sympa à jouer malgré ses répétitions et ses faiblesses. La quête principale est vraiment sympa à suivre, on se prend au jeu et le suspens est là. Les méchants sont charismatiques et le doublage français est vraiment bon (notamment pour le Joker qui est le même doubleur que pour The Dark Knight). Donc voilà, Arkham Origins, c’est clairement pas le jeu du siècle, il est moins marquant que City, moins bien réalisé même (la map est quand même bien moins passionnante), mais j’ai pris du plaisir à y jouer et c’est finalement tout ce que je lui demandais. Un bon jeu Batman, un bon jeu tout court.