--SPOILER FREE--
Bien qu'Arkham City soit très certainement MON jeu de la gen, dur de ne pas être sceptique vis à vis d'un épisode préquelle, avec un titre aussi recherché et développé par un autre studio qui jusque là n'avait à son actif qu'une version noob de Batman Arkham City avec un redesign à gerber pour le duo Batou/Catou.
Au final, même si Warner Bros Montréal, le studio en charge de ce nouvel épisode donc, n'est peut-être pas touché par la même grâce divine que leurs mentors de chez Rocksteady, ils ont parfaitement su s'accaparer les codes pour nous offrir un opus alliant parfaitement le jouissif et le badass.
Scénaristiquement, rien de véritablement indispensable à la mythologie "Arkhamverse", les origines des personnages étant ce qui se déroulaient dans les comics, et les deux précédents jeux avaient eu la bonne idée de proposer des résumé de l'histoire de chaque perso croisé (ou même juste évoqués pour certains).
Du coup oui, mais il sert à quoi cet épisode ? En soit, à rien, si ce n'est permettre à des gros Bat-sex de se toucher sur des scènes d'une classe sans nom, et de nous offrir un peu d'inédit pour ceux qui comme moi, avaient besoin de nouveauté après avoir torché les précédents épisodes respectivement 9 et 14 fois.
Un simulateur de Batman, ça ne se refuse pas. Même quand ça transpire le recyclage, si c'est bon, je prend. Et mieux vaut peut-être une absence de prise de risque à un trop plein, au risque de se foirer complètement.
Non, mieux vaut laisser ça à Rocksteady, pour quand ils nous pondront le Batman ultime avec une map aussi vaste que Los Santos, où l'on pourra capturer des vilains en plein coeur de Gotham pour les ramener à l'asile dans le coffre de notre Batmobile.
Mais en attendant cet épisode idyllique, on a déjà de quoi faire sur ce Origins. Même si, recyclage déjà mis à part, cet épisode n'est pas exempt de défauts. Déjà, même si la map est deux fois plus grande que celle de City, je la trouve bien plus fade.
Le sens du détail est moindre dans ce dernier épisode, je n'ai pas ressenti cette passion qui m'avait sauté à la tronche avec le précédent. Pas de doute, lorsqu'une ville est visuellement moins attrayante en mode réveillon de Noël qu'en mode prison, c'est que quelque chose à merdé quelque part.
Cela dit, c'est quand même vraiment sympa de pouvoir comparer la même map avec plusieurs années d'écarts. Quant au morceau de ville inédit, pas d'endroit spécialement vraiment marquant, une ville comme une autre. Je trouve de toute manière l'open world globalement moins réussi, tant visuellement que niveau contenu.
Contrairement aux intérieurs que je trouve plus inspirés qu'auparavant. Bon il y a bien quelques endroits fades, mais globalement j'ai trouvé ce point vraiment réussi. Du coup, si j'ai honnêtement du mal à départager laquelle de la quête principale de City ou Origins est ma favorite, pour ce qui est des à-côté, City l'emporte haut la main.
Et ce malgré les quêtes annêxes qui se finissent sur un combat, ce qui n'était pas le cas dans City et que je trouvais dommage, j'aurais quand même préféré un dialogue plus recherché pour les boucler qu'un simple "Oh là là, tu as failli tuer des innoncents, attend là, que la police vienne te chercher pour te mettre derrière les barreaux".
Heureusement, les vrais boss sont bien plus intéressants à combattre. Malgré quelques sbires en trop parfois, qui rappellent un peu les non-combats de boss d'Asylum mais, cette-fois à dose encore convenable , les affrontements continuent sur la lancée de ceux de City. Peut-être pas de combats aussi étonnants dans ce nouvel épisode que celui contre vous-savez-probablement-qui du précédent. Mais encore une fois, de la badassitude en barre pour compenser.
Bref, je vais pas m'étaler plus longtemps, vous l'aurez compris, j'adhère à Arkham Origins et le recommande. Malgré un manque de finition flagrant (bugs, freeze et autres morceau de sols mal agencés), on sent un jeu, à mi chemin entre la transpiration de passion pour le chevalier noir et le gros produit marketing bien gras.
Certain n'y verront qu'un Arkham City 1.5, et à vrai dire je n'ai pas d'arguments pour contredire ça, étant donné toute la repompe présente dans cette épisode. Pour autant, je n'ai à aucun moment eu l'impression de refaire le même jeu, le feeling de gotham est différent, le contexte et la position de Batman vis-à-vis de la société, le génialissime Joker de Troy Baker qui n'a pas à rougir de celui de Mark Hamill. Autant de raisons qui valent le coup d'oeil.
Moi qui était le premier à trouver l'intérêt de cet épisode limité à son annonce, je suis extrêment content qu'ils l'aient fait. D'une parce que j'ai vraiment été happé par l'histoire, qui sans être spécialement folle est je trouve mieux narré que celle des précédents (et saupoudrée que quelques scènes cultes). De deux, cela m'a permis d'avoir ma dose de Batman tout en laissant le temps à rocksteady de développer leur troisième et très probablement ultime épisode de leur Arkhamverse, que j'en peux plus attendre.
Au final, tout le monde est gagnant, et si cet épisode ne vous attire pas, vous ne serez de toute manière pas perdus en attaquant Arkham 3. A mes yeux, Origins n'est indispensable que si vous cherchez à prolongez une expérience de jeu que vous avez adoré, pas surprenant pour un sou niveau gameplay mais toujours aussi bon si ce n'est meilleur que jamais.
Au lieu de vous refaire Asylum qui n'est en aucun cas le meilleur épisode ludiquement parlant, sautez plutôt le pas sur ce nouvel épisode, qui demeure un très bon investissement quoi qu'on en dise. Quitte à l'emprunter, je ne vois pas de raison valable de passer à côté, si tant est que vous avez apprécié les précédents.