Parmi les genres qui attendait leur "Reboot", il y avait avant 2010 le Beat'em All. Genre chéri des années 1980 et 1990, notamment grâce à l'ère de l'arcade, les titres s'en réclamant avaient eu du mal à traverser le 3ème millénaire. Quelques jeux avaient bien tenté de reprendre le flambeau, mais sans grand succès et avec, parfois, une médiocrité patentée. L'une des plus simples et plus évidentes raisons était tous simplement la difficulté d'accommoder le gameplay issu des grands classiques tels que Final Fight au contexte de la 3D.
Mais dès 2009, le petit monde du jeu vidéo se fait l'écho de l'association de deux mots. Le premier est "bien connu des services de Police" : Sega. L'éditeur sacré semble travailler sur un titre haut en couleur reprenant le flambeau du B'emA pour le faire entrer dans le XXIème siècle. Le second est au départ inconnu : Bayonetta !
Au fil des images puis des vidéos transpirant sur le Net, un visage apparaît derrière ce prénom. Enfin, un visage et un corps. Car Sega n'a pas lésiné dans le caracter design de son héroïne principale. Et effectivement, le XXIème siècle, elle lui a bien rentré dedans !!! Combi sexy, lunettes et regard qui en disent long, mais charisme et élégance. Bayonetta est une incarnation réussie de l'héroïne des temps moderne, dépassant la chosification féminine pour en faire une marque de domination et de maîtrise de soi.
Vous n'avez rien compris à cette dernière phrase, alors accrochez vous à vos chaussettes, car Bayonetta - le jeu, cette fois - va vous narrer une histoire bien complexe que vous n'êtes pas prêt de comprendre non plus.
Sorcière de son état, dans une époque où il n'en existe quasiment plus, Bayonetta se retrouve aux prises avec une armée d'anges et d'archanges prêt à en découdre. Bien que ça ne fait qu'un an et demi que j'ai joué à ce jeu, il m'est très difficile de me rappeler les subtilités du scénario, parce que franchement, celui-ci est pas mal tiré par les cheveux.
Mais plus que le scénario, ce qui m'est resté de ce jeu, c'est son contenu, son dynamisme, sa bande-son à la fois décalée mais qui vous reste dans la tête, et une espèce de sensation globale d'ambiance assez inoubliable.
Car en effet, Bayonetta est un jeu beau et disposant d'une mise en scène très dynamique et réussie. On traverse plein de niveaux, le sol se dérobe sous nos pieds, les voitures et les tramways explosent, les anges apparaissent comme par magie (ouais ... normal pour des anges ...), sans compter cette scène d'introduction durant laquelle notre héroïne combat sur le clocher d'une cathédrale en train de s'effondrer. Sur ce point, Bayonetta nous en met plein les mirettes !
Du point de vue gameplay, le titre se veut également assez profond avec moults enchaînements à découvrir et à débloquer, permettant de foutre la raclée à toute cette marmaille angélique à coup de poings mystiques, de flingues et de fouet. Tout pour plaire. Bien que la maniabilité globale soit plutôt agréable, on a quand même une légère tendance à tomber dans le bourrinage de boutons dans les situations les plus tendues, ce qui - au final - ne marche pas trop mal.
Trademark du jeu, notre sorcière chérie dispose de la faculté d'entrer dans une espèce de Bullet Time (à la Matrix, pour reprendre l'expression populaire des tests de jeux vidéos) permettant lors d'éviter les attaques les plus violentes et de maximiser les coups rendus à nos adversaires. Efficace, quoiqu'un peu répétitif sur la durée.
Mais le gros atouts du titre reste son héroïne ! Au-delà de sa plastique, Bayonetta dispose d'un charisme et d'un charme rare parmi les personnages de jeux vidéos, ce qui la place selon moi dans le cercle très fermé des héros qui marquent. Et encore, elle n'est apparu que dans un seul jeu !!! Cet aspect impacte énormément le jeu, car B. utilise à fond de ses charmes, de ses poses mythiques, de son humour parfois limite-limite. Un vrai plaisir d'avoir un personnage avec un peu de contenu.
Sega marque un grand coup avec ce titre qui restera dans l'histoire du Beat'em All comme une des nouvelles références du genre. Même s'il verse parfois dans la facilité, du point de vue du gameplay comme du contenu global, Bayonetta est un titre très réussi et très spectaculaire, à l'ambiance survoltée et absorbante, tirant pas mal parti des capacités techniques de la PS3.
Le choix de la note est un casse-tête pour moi, tant j'hésite entre 7 et 8. Avec le recul, je me rend compte que ce titre m'a vraiment marqué ... positivement.
A l'heure de cette critique, ce sera un 8 !
Quelle sorcellerie ...