Beholder puise clairement son inspiration du côté de Paper Please, puisqu’il vous fait incarner un fonctionnaire dans un État totalitaire style bloc soviétique, et qu’il vous fera naviguer dans des eaux moralement grises alors que vous tenterez de conjuguer bien-être (voire survie) de votre famille et application des directives cruelles imposées par la bureaucratie dont vous êtes le serviteur.
Le début du jeu est sympathique, on prend ses marques de sale type en commençant par installer des caméras chez nos voisins, normal quoi. Parfois c’est mou (il y a beaucoup de temps morts), parfois on court partout en essayant d’enchaîner un maximum d’actions et en pestant contre l’interface perfectible, mais ça reste jouable. On fait des choses pas très recommandables, mais rien d’excessivement atroce, alors ça va on va dire.
Par contre le jeu fonctionne à la manière d’un Dead Rising : les quêtes ont une heure/date d’expiration, le temps passe en permanence, et on commence à en rater certaines parce qu’elles expirent trop rapidement pour le joueur novice que nous sommes. Et vu que la sauvegarde est automatique, impossible de tenter une run parfaite à la Dead Rising en optimisant à mort entre deux sauvegardes.
Et il faut avouer que le plupart des quêtes nécessitent que l’on fouille l’immeuble, recoin après recoin, encore, encore et encore. Alors l’ennui commence à s’installer.
Lorsque d’un coup arrive le premier « imprévu » destiné à faire déprimer le joueur et à le bousculer sur ses (fragiles) fondations : la maladie frappe un de vos proches, et pour y faire face il vous faut une somme d’argent énorme, l’équivalent de 10 fois ce que j’ai accumulé depuis le début du jeu à ce stade-là, et j’ai dix jours pour y arriver.
Et là le jeu est mort pour moi : parce qu’évidemment je n’y arrive pas, et que la seule solution pour y arriver aurait été d’anticiper ce pic de difficulté absurde, et ce dès les premières minutes de jeu. Un tour sur les forums du jeu me permet de me rendre compte que les fameux temps morts dont je me plaignais doivent être transformés en séances de farming de petites actions légèrement lucratives, inintéressantes et totalement immorales, mais qu’il vous faudra maximiser pour avoir une chance de ne pas subir ce premier écueil.
En gros le jeu est codé pour cet évènement brutal soit presque inévitable, et moi quand j’ai l’impression que le jeu est truqué en ma défaveur à ce point-là, beurk.
10/20