Beyond Good & Evil
7.9
Beyond Good & Evil

Jeu de Ubisoft Montpellier et Ubisoft (2003GameCube)

Beyond Good & Evil a été un véritable enchantement pour moi. Ce jeu possède une fraîcheur et dégage un enthousiasme communicatifs, on parcourt l'univers le sourire aux lèvres tant l'ambiance paraît palpable, comme si on retrouvait, d'un coup, nos yeux de gamin, capables de s'émerveiller sur le monde qui se découvre soudain devant nous. En fait l'image qui me reste en tête et qui symbolise presque à elle seule tout cela, et donc tout ce que représente Beyond Good & Evil, c'est la première sortie avec l'hovercraft et l'approche du garage des mécanos, avec la musique géniale diffusée aux alentours et le doublage des rhinocéros. On est tout de suite happé dans l'atmosphère unique du jeu, à la fois chaleureuse, attachante et débordant de vitalité. Si Beyond Good & Evil excelle dans un domaine, c'est dans sa capacité à créer un univers immersif, dans lequel on se sent tout de suite impliqué, avec des personnages dotés d'un caractère affirmé et d'un comportement détonnant, parfaitement en phase avec ce qui se passe à l'écran et l'histoire qui est racontée.

Pour une fois, les personnages, tous les personnages (mais surtout ceux qui accompagnent Jade dans son aventure, à savoir Pey'j et Double H), semblent doués d'une vie propre qui dépasse le cadre du jeu, ils agissent de manière indépendante, en tout cas c'est l'impression qu'ils donnent (car il est évident que tout cela n'est qu'illusion, on reste dans un jeu vidéo après tout, mais ce n'en est sans doute que plus bluffant). En fait, tout fait sens dans Beyond Good & Evil, et le déroulement de l'aventure procède de cette volonté de rendre le moindre détail cohérent avec l'ensemble pour renforcer l'aspect organique du jeu. Tous les donjons sont justifiés par le scénario, la complémentarité de Jade avec ses sidekicks est géniale et rythme les phases d'action et d'exploration avec intelligence et subtilité (on se sent vraiment épaulé dans notre périple), les enjeux de l'histoire vont crescendo avec une véritable transformation dans l'atmosphère de la ville principale et de ses habitants...

Certains pourront reprocher un univers un peu petit (il n'empêche que se balader en hovercraft et photographier les animaux sauvages c'est le pied, donc en un sens on n'a pas besoin d'un monde démesuré pour offrir de la liberté bien pensée au joueur - d'ailleurs la taille restreinte de l'univers a plutôt tendance à renforcer l'aspect intimiste et chaleureux du jeu), ou bien encore un gameplay melting pot qui recycle et n'invente rien (notamment en ce qui concerne les phases d'infiltration, les seuls passages que je trouve un peu chiants - en général, l'infiltration ça me gave), et une durée de vie plutôt courte, mais cela ne pèse pas lourd devant l'ingéniosité et la générosité que dégage Beyond Good & Evil. D'ailleurs, réaliser un jeu aussi atypique, aussi personnel, avec des moyens que certains jugent tellement classiques, n'est-ce pas la preuve que Beyond Good & Evil est unique en son genre et réalise un tour de force, ou plutôt un tour de magie qu'aucun autre jeu n'a su reproduire ? S'il était si facile de faire un bon jeu en mélangeant des gameplay divers existant déjà partout ailleurs, on aurait un tas de clones de Beyond Good & Evil. Or le jeu d'Ubisoft n'a aucun équivalent, il possède quelque chose en plus, définitivement. L'amour et la passion du jeu vidéo, sans doute.
benton
9
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Créée

le 10 févr. 2011

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benton

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