Les androïdes rêvent-ils de jeux vidéos ?
Quelle surprise ce Binary Domain. L'arrivée d'une nouvelle franchise est toujours un évènement à l'heure actuelle où les studios sont de plus en plus frileux à tenter le pari. En plus, si c'est pour tomber sur des bons jeux comme ça, on en redemande.
Déjà, le meilleur point concerne le scénario qui, à défaut d'être original, tente de concilier des réflexions philosophiques à la Metal Gear Solid (lorgnant plus sur Blade Runner ici) et le grand public via des répliques bien senties n'ayant rien à envier aux meilleurs buddy movies. En s'installant dans un futur où les robots font partie de la vie courante et où la Terre a subi un cataclysme, Binary Domain permet au joueur de découvrir un nouveau monde, excitant son côté aventureux et sa soif de nouveautés. De plus, il prend le soin de bien détailler les contours politiques et philosophiques de l'aventure via la présence des simulacres, robot à la peau humaine (ignorant être des robots), infiltrés parmi nous depuis des années. Le jeu démarre avec la découverte d'un de ces simulacres, s'enchaîne ensuite la découverte du héros Dan et de son compagnon Bo, deux soldats envoyés dans la nation japonaise soupçonnée d'avoir donné naissance à ces simulacres.
Dan est un pur cliché du héros américain, fort, pas sérieux pour un sou et rien dans son look ne permet de le différencier des autres héros qui émaillent dans les jeux du genre, on est même déçu de sa banalité. Mais ce n'est que le premier sentiment, par la suite, on s'amuse bien à le diriger et à le voir balancer des blagues surtout avec son pote, un tank humain, me rappelant un des héros de Crysis. La prise en main est immédiate, le jeu étant très classique. On s'éclate alors à bousiller les robots ennemis dont les membres se brisent au contact des balles. Une euphorie s'empare de nous lorsqu'on voit les bras tomber, les armures se désagréger laissant alors transparaître le corps nu des tas de ferrailles (on se surprend à hurler « Tatatatatatata, take it mother fucker! »). Un très bon point qui permet de contrebalancer le classique de l'ensemble et des ennemis peu variés. Aussi on soulignera des QTE toujours bienvenu et des armes suffisamment varié.
Binary Domain est excellent dans sa première partie et sa dernière mais beaucoup moins dans sa deuxième. Avec l'arrivée de très nombreux personnages sans le temps de les développer (à la manière d'un RPG), ça se dilue un peu. Dommage de ne pas avoir supprimé des personnages et d'avoir pris le temps de tous les approfondir correctement. Pour les cinématiques, on sent l'influence de Metal Gear Solid mais bon, ce n'est pas l'équipe de Kojima, elles sont sympathiques mais se font descendre par la maestria de celles des aventures de Snake.
De plus l'histoire semble avoir été oubliée un moment, contrairement à un Metal Gear Solid qui pense à développer épisodiquement son intrigue. Du coup, on subit un enchainement de situations n'ayant plus réellement de tensions. On ne fait que traverser une ville. Toutefois y a du bon (surtout dans la base des rebelles) mais du moins bien aussi. Heureusement, la fin de l'intrigue offre de multiples rebondissements et permet d'effacer la déception.
Les boss sont plutôt sympathiques, démesurés, ils rendent les combats presque mythologiques. Mention spéciale à celui sur l'autoroute par sa taille (même si c'est un des plus faciles).
Conclusion:
Binary Domain est un bon jeu qui pêche par ses textures un peu vieillottes mais propose une aventure efficace et défouloir sans oublier une histoire intéressante.
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