C'est après le troisième panneau, à gauche.
Attention : il y a un immeuble à demi effondré dont le toit est souillé de radioactivité. Si je tombe sur une patrouille, des carcasses de bagnoles sont encore garées ça et là sur le parking de supermarchés abandonnés : je pourrai éventuellement leur en balancer quelques unes dans la gueule pour les calmer.
Ah, un largage : une torpille de ravitaillement vient de se planter violemment dans le sol sur l'esplanade voisine, voyons ce qu'elle contient - pourvu que ce soit un RPG, ces putains de mechs ont manqué de peu de me pulvériser le crane la dernière fois.
Mon bras-grapin féraille sans trêve de réverbère en façade branlante, de pylône en poutrelle, je taille mon chemin dans la métropole agonisante hantée par des forces fascistes sans pitié. Moi-même je n'en ai aucune : après quelques cuisantes castagnes, je n'ai plus de scrupule. J'écrabouille. Quand je peux, j'en prends un pour matraquer l'autre.
Mon bras mécanique, extensible, surpuissant et rapide, m'offre une liberté qui me grise. Aucun endroit ne m'est innaccessible. Si je le vois : je peux y aller...du moment que la zone n'est pas contaminée par cette salope de radioactivité. La dose létale arrive vite, un pas de trop et on grille.
Heureusement, je passe plus de temps dans les airs que sur ces terres souillées.
Le vent hurle avec moi quand je plonge sur les troupes ennemis du haut d'un promontoir, ivre de vitesse.
Je suis à la croisée du gymnaste surhumain et de la machine à tuer, ma volonté de puissance n'égale que ma soif de liberté.
Sous la pluie, au dessus d'une mer démontée, dans des faubourgs délabrés, au plus profond de canyons oubliés, à flan de falaise, au milieu d'une forêt : je vole de prise en prise, suivant le rythme entêtant d'un ballet d'acrobate.
La vulgarité des combats aux flingues me font souvent préférer de plus exotiques façon de tuer : là encore mon bras fantastique me permet d'executer avec grâce mes ennemis dans des danses barbares enivrantes. Je brise des os.
Mais je sens que l'ultime confrontation ne saurait tarder.
Mon bras me démange, je l'entendrai presque suavement me chuchoter que tout va bien se passer : j'ai sa Force avec moi. Un pressentiment monte néanmoins ; je suis d'une race perverse, une relique de l'âge des pionniers de cette humanité aussi corrompue qu'augmentée par le metal et l'électricité. Je virevolte vers ma fin, j'ose l'apothéose.
Qu'on m'oublie, qu'on m'éteigne, à la fin de mon combat : peu importe. Mais qu'on se souvienne seulement de la beauté et l'ivresse magiques qui envahissent l'âme rêveuse devant les prouesses d'un Bionic Commando.
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