Jeu à grappin, jeu méga bien
(Ce test a été publié pour la première fois courant 2008 sur feu le site push-start.com)
Bionic Commando est un nom que les joueurs d'un certain âge connaissent bien. Un jeu de plate-forme réalisé par Capcom qui a fait les beaux jours de la NES il y a 20 ans. L'éditeur étant un recycleur de licences invétéré, ils mettent alors en chantier un remake du jeu, développé par le studio suédois GRIN, aujoud'hui disparu.
Pour rappel, vous incarnez un soldat équipé d'un bras bionique faisant office de grappin. La particularité du titre : votre personnage ne peut pas sauter. Et c'est là que réside la clé du jeu : il faut utiliser votre mimine renforcée pour progresser à travers les niveaux en se balançant joyeusement. Ce remake est très fidèle à l'original, mais pas dénué de nouveautés, bien au contraire.
Commençons par ce qui ne change pas, ou presque. Le scénario reste globalement le même : l'armée des méchants développe un projet secret nommé Albatross, qui pourrait faire pencher la balance en leur faveur. En face, l'armée des gentils, la FSA (qui constituait un pays neutre dans l'original) envoie son meilleur soldat, Super Joe, pour neutraliser la menace. Pas de bol, il se fait capturer, et c'est vous qu'on envoie pour nettoyer ce merdier.
Les niveaux sont les copies quasi-conformes de la version 8 bits, mais ces derniers étaient tellement bien conçus qu'on ne leur en voudra pas. Seul le dernier niveau a été modifié et un niveau original rajouté à la fin du jeu. Les niveaux en vue de haut sont toujours là, un peu plus variés qu'avant, mais toujours répétitifs à force. Outre des graphismes en 3D plus actuels, on notera l'utilisation d'un moteur physique, tout en gardant la jouabilité en 2D si particulière de l'original. Les musiques ont été remixées par Simon Viklund dans un style technoïde très réussi, en restant étonnamment fidèles à leur modèle.
Certains détails ont également été revus : vous pouvez à présent changer d'arme en cours de niveau alors que l'on ne pouvait en choisir qu'une autrefois, le système de vie est plus conventionnel avec une barre à l'écran, vous pouvez agripper les barils pour les balancer sur les soldats, et vous pouvez améliorer vos armes ainsi que votre bras. Cette dernière amélioration vous permet d'attraper directement vos ennemis et de vous en servir comme boucliers humains.
Quoi de neuf alors ? Le ton du jeu d'abord. Entre l'hommage respectueux et la parodie fleurant bon le second degré, l'ambiance du titre est particulièrement réussie. Les courts dialogues avec vos alliés et les ennemis sont vraiment géniaux, d'autant plus que le chara design est signé Toshiaki "Shinkiro" Mori, l'illustrateur de la grande époque de SNK, qui officie maintenant chez Capcom.
Cela nous amène à deux autres parties largement modifiées : les communications et les boss. Dans les niveaux, vous devez trouver des centres de communications pour débloquer des portes et progresser. Vous pouvez également pirater ces centres pour obtenir des infos sur les boss. Ce piratage donne lieu à un mini-jeu très sympa, dans lequel vous devez diriger une boule contenue dans un grand cube et lui faire atteindre une partie de ce dernier. Sauf que la boule ne peut aller qu'en ligne droite et doit buter contre un petit cube pour arrêter sa course, comme si elle était soumise à la gravité. Vous devez donc orienter le cube de façon à diriger la boule dans la bonne direction. Mais si vous la lancez sans qu'un cube n'arrête sa course, elle sort de la zone et l'alarme de déclenche dans tout le niveau, provoquant l'arrivée de renforts.
Quant aux boss, ils ont été largement remaniés, voire créés de toute pièces. On retrouve donc le robot de base, les unités de soldats dont le chef est plus résistant, ainsi qu'un soldat ennemi possédant lui aussi un bras bionique. Mais vous trouverez également sur votre route une forteresse mobile, une machine de fabrication d'ennemis, un centre de contrôle, et un nouveau boss final. Tous ces méchants inédits sont très sympas à combattre, votre grappin sera largement mis à contribution pour en venir à bout.
Une fois que vous aurez terminé le jeu, vous pourrez vous mettre à la recherche des symboles cachés et des upgrades pour vos armes. Mais si ce n'est pas suffisant, direction les salles d'entraînement. Inspirées des VR missions de Metal Gear Solid, ces défis vont mettre vos réflexes (et vos nerfs) à rude épreuve. Il faudra user de tous les mouvements de votre personnage et faire preuve d'une dextérité de malade pour ne pas finir embroché ou tomber dans le vide. Vos différents temps de passage sont répertoriés sur un classement en ligne, pour voir si vous êtes un bleu ou un soldat d'élite.
Tout cela serait déjà intéressant en soi, mais le titre propose en plus deux modes multi-joueurs, malheureusement uniquement jouables en local. Un mode Coopératif d'abord, permettant de faire tout le jeu à deux. Les ennemis et les boss se comporteront en conséquence, rendant le jeu plus difficile. L'autre mode multi permet à quatre joueurs de s'affronter joyeusement dans des arènes fermées, seul contre tous ou en équipe.
En bref, Bionic Commando Rearmed s'impose comme l'un des meilleurs, si ce n'est le meilleur remake disponible sur les plates-formes de téléchargement. Très complet, c'est un incontournable pour le prix auquel il est proposé.