The Submarine Tomb Raider

Quelle passion, quelle histoire, quel égo. J'comprends pourquoi on porte tous le premier opus dans nos coeurs de scénaristes. De scénaristes de jeux vidéo plus particulièrement car il est vraisemblablement surprenant de voir les développeurs nous balader à gauche à droite de Rapture avec une telle facilité et si une bonne cohérence. C'est aussi l'avantage d'avoir des jeux semi ouverts. On est non plus dans l'exploration mais dans la fouille.

Et c'est bien la raison pour laquelle Bioshock nous a tous épaté. Bien évidemment que le scénario y est pour quelque chose. Mais le scénario ne fait pas le jeu (si vous êtes persuadé du contraire, laissez tomber les jeux vidéo et arrêtez de perdre votre temps et le notre). Un jeu porte sur un gameplay. Et ce n'est pas tous les jeux qui récompense la fouille.
C'est assez fou quand on y pense. T'es là, les yeux rivés sur le sol et à moitié sur un mur à scruter le moindre bout de munitions ou, par chance, une trousse de soins. Ce n'est pas nécessairement grand chose mais ce sont des tous petits rien du tout qui donnent le sourire et donnent au jeu une légère allure de survival et te poussent t'impliquer dans chaque zone du jeu. Nan parce que dans la catégorie des jeux où "je vais dans le sens contraire que la flèche de direction de la quête principale", on tient un champion. Avec Prey et Dishonored.
Et lorsqu'un jeu te fait agir ainsi, la moindre des choses c'est de montrer du respect pour la simple et bonne raison que ça sent qu'il y a un mec derrière tout ça. Ca se sent que l'oeuvre est sorti de l'imagination d'un gars. Et non pas d'une réunion de game designer avide.

Donc non seulement Bioshock transmet l'envie de retourner chaque endroit du jeu dans tous les sens de par son gameplay, mais aussi par l'univers mis en place tout le long de cet enfer aquatique. Nous avons tous cherché dans les moindres recoins les journaux audio parce que nous voulions tout simplement en savoir plus et chaque personnage a des choses interessantes à dire. Et encore une fois, la France montre son incroyable talent de doublage, gros gros big up à celui qui fait Andrew Ryan, toujours dans le juste.

Le seul bémol du jeu réside sans doute dans le changement obligatoire entre plasmide et arme à feu. Cette obligation de presser la gâchette avant d'utiliser l'un ou l'autre va créer une certaine mollesse dans les combats, en plus du manque de punch de la plupart des armes (sauf le shotgun, faut vraiment être manchot pour ne pas parvenir à rendre une bonne chevrotine correct). Heureusement les ennemis corsent le tout avec leur acharnement (même s'ils peuvent être cons parfois), et je ne parlerai du combat de titan entre chaque Big Daddy, et puis .... TAHA l'IA de vicelard, j'ai eu le cul troué quand l'un d'entre eux s'est barré pour aller se soigner à un poste de soin. Fils de pute d'ennemis.

En plus il est tombé pile à l'époque où les FPS se sont multipliés de partout comme les émissions de télé réalité début 2010. Alors on peut clairement le placer comme l'un des jeux phares de la 6ème génération de console parce qu'on ne s'ennuie pas, on se prête complètement à l'univers en se disant qu'il n'y a que les jeux vidéo qui offrent une telle vision, avec à son bord un scénario digne d'un bon film avec un retournement de situation qui permet de tenir la rigueur sur toute la seconde moitié de ta partie.

PS : T'entend Atlas parler en anglais, tu vas regarder ton dictionnaire au mot "entubeur" ou "le gars qui cache quelque chose" que tu trouves : "La voix d'Atlas en VO dans Bioshock 1". Donc encore merci à la VF d'avoir ajusté correctement le tir parce qu'en VO on aurait pas tous bandé à l'idée d'un Twist qu'on aurait tous cramé en avance.