Quand on pose ses valises à Rapture, on ne voudrait jamais les refaire et repartir. En dépit d'un gameplay qui n'avait peut-être rien d'exceptionnel, le premier BioShock m'a diaboliquement plu grâce à sa narration, ses personnages, son univers tout entier et sa justesse. Si elle n'a pas toute la puissance scénaristique du premier épisode, cette suite sait toutefois trouver les mots pour séduire. Un premier : plasmides. Plus nombreux, plus variés et aux effets plus dévastateurs. Un autre : arsenal. Plus utile, plus stratégique et plus vicieux. Et maintenant, on peut même utiliser ses deux mains en même temps. Quoi de plus jouissif que de lancer une boule de feu en criblant son adversaire de harpons ?
Encore un : Big Daddy. Cette fois-ci, c'est nous le Protecteur, et c'est à nous de prendre soin des fillettes utilisées par l'intrigante Sofia Lamb. Les missions de protection des Petites Soeurs sont d'excellentes opportunités pour vérifier si l'on est un bon stratège et si l'on sait utiliser l'environnement vicié de Rapture à notre avantage (un art poussé à son paroxysme dans le DLC Les Epreuves de Protecteur). Et c'est surtout l'occasion de rencontrer et d'affronter la Big Sister, ce monstre agile et sauvage encore plus effrayant qu'un Protecteur.
Un dernier mot ? Multijoueur. Si l'on pouvait craindre un déséquilibre entre l'aventure en solitaire (et les plus grandes aventures sont toujours solitaires) et la bataille royale, force est de constater que le mode multijoueur n'est pas un vulgaire prétexte et qu'il a été conçu avec soin. On y trouve donc de bons ingrédients : des cartes truffées de cachettes et de dangers, et toute une panoplie d'armes et de plasmides qui s'étoffe au fil de la progression. De quoi se préparer une véritable petite orgie à feu doux dans un bain de sang.
J'aurais donc passé encore une fois des heures et des heures à parcourir les méandres de la cité engloutie, regrettant toutefois la linéarité pesante de l'aventure principale (impossible de revenir en arrière et de jouer les explorateurs comme dans le premier BioShock). Mais c'est avec plaisir que je me suis confronté à Sofia Lamb, que j'ai retrouvé la fascinante Tenenbaum, que j'ai découvert la sombre Perséphone ou l'étrange parc d'Andrew Ryan où sont enfouis les regrets du fondateur de la ville maudite. Et c'est avec un pincement au coeur que j'ai quitté Rapture à jamais après avoir traversé l'Antre de Minerve, là où l'utopie scientifique de Ryan trouve son ultime limite : la mort.