J'avais absolument adoré Bioshock au moment de sa sortie. Encore aujourd'hui, il m'arrive régulièrement de le conseiller avec emphase à ceux qui n'ont pas eu la chance d'y jouer. J'avais eu l'impression d'etre au milieu d'un incroyable film.
J'ai mis un bon moment d'attaquer le deuxième opus, un peu refroidi par certains articles expliquant que le jeu était décevant, ne représentait qu'une mise à jour minime du premier épisode. Mais je préférais terminer cette saga plutôt que de rester sur un excellent souvenir.
Dès le début, on est effectivement en terrain extra connu. Rapture commence à être très délabré, mais rien d'autre de nouveau. Même la mécanique narrative est restée identique: des gens vous guident par radio, les journaux de bords audio des habitants vous permettent de connaitre le contexte et des personnages secondaires viennent étoffer quelques peu l'ensemble. Les contrôles ont été améliorés, avec notamment la possibilité - enfin - d'utiliser en même temps les armes à feu et les plasmides, mais autrement, rien de fou. En tant que Protecteur de première génération, vous êtes liés aux Petites Soeurs, et vous avez la possibilité de marcher sous l'eau. Un détail absolument anecdotique, ces passages étant très très courts.
Les chrosomes ont gagné quelques neurones, mais leur intelligence laisse toujours à désirer: ils vous fonceront dessus comme des demeurés, particulièrement quand votre Petite Soeur récoltera de l'Adam. Exceptées les Grandes Soeurs, genre de Protecteur très rapide et très énervé, aucun ennemi ou boss ne représentera un obstacle particulier, d'autant que les Vita-Chambres vous permettront toujours de vous en sortir sans avoir à vous ruiner en trousses de soin.
Niveau level design, les environnements sont assez vastes pour être plaisants à fouiller et le jeu sera assez dirigiste pour vous permettre de ne pas galérer des heures à ne plus savoir quoi faire (les puristes exigent de désactiver la boussole des objectifs, mais vous êtes assez grands pour ne pas la suivre en permanence). Et pas d'inquiétude, à priori, vous ne serez jamais totalement à poil: vous ferez constamment bombance de munitions et autres items.
Jusque là, vous êtes donc tout à fait à même de douter de l'intérêt du jeu. De loin, il s'agit d'une suite inutile. Il n'en est rien: toute la saveur du jeu tient dans le fait qu'il se tient la droite lignée du premier opus. Tout le plaisir est là, avec ces petites améliorations qui permettent de profiter sans effort de ce deuxième service. Il est vrai que le scénario est moins bien ficelé que le premier du nom et que l'effet de surprise n'y est plus. N'empêche que le plaisir est là et je n'ai pas terminé le jeu contraint et forcé. J'ai lu ça et là que le moteur graphique avait vieilli, mais je veux bien des jeux moches comme ça tous les jours...
Il ne faut pas s'attendre à une révolution, mais Bioshock 2 est plaisant et réussi, point barre. Meilleur que le premier, non, aussi réussi que le premier, non, mais réussi quand même.