BioShock: The Collection
8.4
BioShock: The Collection

Compilation de Blind Squirrel Games et 2K Games (2016PlayStation 4)

Le phare de toute une génération vidéoludique

Je n’ai pas toujours adhéré à Bioshock. Je me souviens, lorsque j’avais pu essayer le premier volet puis le deuxième volet, le jeu ne correspondait pas du tout à la vision que j’avais à l’époque du FPS. J’ai décidé de me lancer dans l’aventure par le biais du troisième volet, beaucoup plus orienté casual gamer, et dont j’avais eu des échos assez négatifs par des fans des jeux consacrés à Rapture. Au final j’ai fait le jeu, et je l’ai trouvé moyen.


Et puis j’ai un jour acheté sur PS3, le regroupement des deux premiers épisodes avec tout le contenu bonus gratuit, le jeu était pas cher, le planning de sortie vidéoludique était vide... J’ai pris une gifle monstrueuse. Bioshock 1 ? A la hauteur de sa réputation. Bioshock 2 ? Vous verrez bien ce que j’en pense dans la suite de cette critique.


Des années plus tard, une promotion sur le PS Store passant, j’ai pu acquérir la « The Bioshock Collection » pour 10 euros, qui regroupe toute la trilogie, le contenu bonus ( dont les DLC antre minerve, Tombeau sous marin 1 et 2 ), et avec un petit lissage HD.


Il est enfin venu le temps de m’amender et de proposer une critique d’une des plus grandes trilogie de l’histoire du jeu vidéo: Bioshock.


1. Bioshock, la masterclass du jeu vidéo


Bioshock c’est un incontournable du jeu vidéo. C’est un passage obligatoire aujourd’hui dans l’illustration parfaite de ce que c’est un grand jeu. Grand jeu par son gameplay, grand jeu par son ambiance, grand jeu pour son histoire.


Un homme Andrew Ryan, rejetant le communisme et rejetant le capitalisme Keynésien des années d’après-guerre, propose son alternative: Rapture, une cité sous marine, où tout est permis. Pas d’éthique dans les recherches scientifiques, pas d'entrave à l’expression artistique, et surtout un individualisme prôné comme étant le remède à tout les maux.


L’utopie de Ryan donne naissance à une ville en avance sur son temps, avec des humains génétiquement modifiés par les plasmides, des drogues administrables par seringue, qui changent l’ADN de son consommateur, et qui lui permet via une substance qu’on appele ADAM, de pouvoir jeter des éclairs avec ses doigts, d’être plus rapide, plus fort...


La contrepartie de l’ADAM, c’est qu’il rend fou son hôte au fur et à mesure des injections, et le déforme physiquement. Bien évidemment, dans la société ultra libérale de Ryan, les conséquences de l’utilisation de l’ADAM ne pose pas de problème, puisque cela rapporte de l’argent. L’ADAM étant une ressource très limité, provenant de limaces de mer, un système de collecte à été mis en place par Ryan industries, les petites soeur, des fillettes génétiquement modifiées pour collecter l’ADAM sur les cadavres, et qui sont protégées par des « protecteurs », des humains conditionnés, modifiés génétiquement pour être des esclaves enchevêtrés dans un costume de plongé et qui attaqueront les gens hostiles aux petites sœurs.


Rajoutez à cela un homme, Frank FONTAINE, un escroc concurrent d’Andrew RYAN, un homme, ATLAS, qui se veut le porte parole des gens que Ryan considère comme des « parasites » (toutes les personnes pauvres ou qui refusent la pensée idéologique d’Andrew RYAN), et vous obtenez une guerre civile.


C’est dans ce contexte que Jack, le protagoniste du premier jeu, débarque. Après un mystérieux crash d’avion, Jack est comme attiré par Rapture qu’il rejoint via un sous marin caché dans un phare. Et c’est le début d’une grande aventure. Avec un plasmide ou une arme, il vous faudra comprendre ce qui s’est passé dans la ville de Rapture en ruine, avec des chromosomes ( des humains ayant abusé de l’ADAM) qui vous attaqueront à la moindre occasion.


Vous rencontrerez de nombreux personnages fascinants et malsains, comme TENENBAUM, SUCHONG ou encore SANDER COHEN, et vous en apprendrez plus sur le lore du jeu via des journaux audios à écouter. Le jeu possède un twist majeur, je ne vous le révèle pas.


Graphiquement le jeu était en avance sur son temps, le gameplay était incroyable ( plasmide électrique sur une flaque d’eau pour tuer les ennemis), des possibilités nombreuses de build du personnage via l’ADAM que vous récolter ( choix moral qui détermine la fin et influe sur le gameplay: Sauvez vous les petites sœurs que vous croisez ou pas ), le côté survival horror avec des munitions limitées, l’exploration, la direction artistique, le sound design...


Un petit bémol sur cette version remastered: quelques bugs et j’ai eu un crash du jeu à une ou deux reprises. Je regrette aussi la fin du jeu, le passage où on doit protéger une petite soeur, c’est une feature assez peu maîtrisée dans cet opus, et le 2 la reprendra en beaucoup mieux.


Verdict: 9/10


2. Bioshock 2, éternel sous-côté, le meilleur de la série ?


Ce jeu me rend profondément triste, car il a été, est, et sera toujours considéré comme le jeu coincé entre la masterclass et le Bioshock Infinite plus controversé. Et cependant, il est d’une qualité exceptionnelle. S’il est peut-être moins marquant que le premier, c’est un jeu que j’ai trouvé beaucoup plus touchant.


Le jeu se déroule en 1968, 10 ans après les événements du premier. On incarne le sujet Delta, le premier modèle d’une série expérimentale de protecteurs, qui sont liés à une seule petite soeur. La sienne, Éléonore Lamb, est enlevée sous ses yeux par Sophia LAMB, la troisième personne la plus influente de Rapture après Ryan et Fontaine. Celle ci ne partage pas les idéaux individualistes de Rapture, au contraire, elle prône un collectivisme totalitaire, quitte à sacrifier les libertés individuelles.


On se retrouve une nouvelle fois à arpenter les couloirs de Rapture, encore plus détruite, à moitié sous l’eau. Jouer un protecteur nous permet d’utiliser les plasmides et les armes en même temps ( la fameuse foreuse !). L’action est plus fluide, les graphismes sont plus beaux, et de nouveaux ennemis font leur apparition, dont les grandes sœurs.


Le jeu nous fait découvrir des parties inexplorées de Rapture, et notamment les quartiers pauvres. On appréhende les événements du premier sous une autre façon, sous un autre angle. On voit la face cachée de l’Utopie de Ryan, la prison Persephone, où sont emprisonnés les opposants politiques, et dont les prisonniers servent comme cobayes pour créer des protecteurs. Sophia LAMB est à la tête d’une secte, elle est vraiment différente comme antagoniste.


Le jeu ajoute une couche supplémentaire en terme de choix moraux, le fait d’épargner ou de tuer certains associés de Sophia, influencera le destin d’éléanore Lamb, en plus de sauver ou pas les petites soeur, qu’il faut cette fois ci protéger quand elles collectent l’ADAM sur les cadavres.


Le jeu ajoute des phases sous marines, un piratage simplifié, les builds sont moins complexes à générer. Je reproche au jeu un dernier tiers moins inspiré, peut-être trop bourrin. Cependant, le jeu arrive souvent à se rattraper, comme cette phase où on incarne une petite soeur, et que l’on se rend compte que l’ADAM présent dans leur corps déforme leur vision de Rapture: elles voient la ville comme un château de princesse. En jouant à Bioshock 2, j’ai pressenti des thèmes abordés dans infinite. Je trouve le jeu beaucoup plus triste et tragique que le premier, la plupart des gens que l’on croise sont détruits, des coquilles vides, ou des abominations.


Le level design a été fait par Arkhane studio, ce même studio qui nous donnera Dishonored, et Prey, l’héritier spirituel de Bioshock de cette génération PS4, que je vous recommande vivement.


L’antre de minerve est un DLC solo qui vous fait incarner un autre protecteur, Sigma, et là aussi, l’émotion est au rendez vous. Ne faites pas l’impasse sur Bioshock 2, c’est le meilleur de la série de mon point de vue.


Note: 8/10


3. Bioshock infinite round 2, la réconciliation ?


Refaire Bioshock Infinite, cette fois ci avec les DLC tombeau sous marin, font que je vais réhausser mon avis dessus. C’est un bon jeu. C’est une bonne conclusion à cette formidable trilogie.


Le jeu principal, qui se déroule à Columbia, une ville flottant dans les airs, tendance années 1910, est globalement assez bon, et néanmoins j’émets quelques réserves.


On incarne Booker Dewitt, le personnage est un détective privé qui parle cette fois ci, et qui doit aller récupérer une fille, Elizabeth, enfermée dans cette cité à cause de ses pouvoirs: elle a la capacité d’ouvrir des failles sur d’autres mondes, d’autres univers.


Le jeu aborde certains thèmes du premier épisode, d’une façon différente. Le jeu est aussi beaucoup plus cru, beaucoup plus violent, beaucoup plus choquant. Les ennemis sont un poil moins mémorables que dans Rapture, on est opposé à Comstock, le fondateur de Columbia et à la Vox populi, l’équivalent de Atlas dans ce monde, sans les arrières pensées de Fontaine.


On croise des créatures comme les protecteurs, le songbird, l’handyman ou encore la créature qui écoute les péchés, et c’est cependant moins marquant que Rapture.


Le jeu a été simplifié, avec des aberrations comme ne plus pouvoir porter de trousses de soins ou des cristaux ( équivalent de l’ÈVE dans cet univers). Autre outrage, seulement deux armes sur soi, comme un call of duty. Les DLC corrigent ce défaut, mais c’est terriblement frustrant.


Je n’aime pas le fait que finalement, j’améliore plus mes armes que les fortifiants ( équivalent des plasmides). Le jeu est encore plus orienté action, avec quelques phases un peu gavantes, madame Comstock ou encore le combat de fin sur le dirigeable, insupportable, j’ai dû comme sur ps3, baisser la difficulté en facile pour voir la fin du jeu. Nul.


Et pourtant le jeu n’est pas dénué d’intérêt. J’adore la relation entre Booker et Elizabeth. L’univers reste quand même intéressant, surtout le moment où Columbia entre en guerre civile. Le principe de faire apparaître des failles est une bonne idée de gameplay, le grappin pour frapper ses ennemis et s’accrocher aux rails c’est cool aussi. Quelques plasmides intéressants, le bouclier aimanté, les corbeaux...


Le jeu garde un lore mystérieux aussi, les jumeaux Lutèce, les hallucinations de Booker, tout cela pour déboucher sur un fameux twist de fin, qui reste très bon, et cependant, mon plus grand regret, c’est que il faut avoir fait les DLC tombeau sous marin pour comprendre Bioshock Infinite.


A des moments, le concept de réalité parallèle fonctionne bien, je pense au moment de la faille « old Elisabeth », incroyable ce moment. A des moments c’est trop facile, parfois c’était incohérent ( le moment où Daisy devient « folle »). Sauf que, le DLC tombeau marin part 2 ( la part 1 est pas terrible) est une véritable claque qui retourne le cerveau et vient faire le lien avec Bioshock 1, tout en faisant de léger clins d’œil au 2, pour renforcer ce concept de boucle temporelle.


Mon avis a évolué favorablement sur ce jeu. Bioshock infinite est mitigé tendance très sympa, Tombeau sous marin partie 1 est pas terrible, Tombeau sous marin 2 est par contre une claque.


Et finalement, par le biais de tombeau sous marin 2, j’ai compris le thème de la trilogie Bioshock. L’altruisme. C’était brillant. Et évidemment le libre arbitre, le choix. La plupart des héros ont un destin tragique.


Bioshock Infinite : 7/10
Tombeau sous marin 1: 4/10
Tombeau sous marin 2: 7,5/10


Conclusion


Bioshock the collection est un regroupement de l’une des plus grandes trilogies du jeu vidéo. Une masterclass, une œuvre tellement sous-cotée que pour moi c’est le meilleur jeu, et un demi chef-d’œuvre, ça fait trois grands jeux, que je vais garder dans ma mémoire de joueur. Puisse Bioshock être le phare de nombreux grands autres jeux vidéos, comme il l’a été avec Prey ou dishonored.
Des rumeurs font état d’un quatrième opus en développement, cette fois ci en monde ouvert, je dis clairement pas non, mais faudra clairement plus s’inspirer des deux premiers que du infinite.

SpiderVelvet
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Créée

le 17 avr. 2021

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SpiderVelvet

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