Welcome Back

Black Mesa est une longue histoire. Longue de 8 années de développement pendant lesquelles une équipe d'une quarantaine de bénévoles ont travaillé pour nous transmettre tout leur amour d'un des meilleurs FPS jamais créé : Half-Life.

D'abord considéré comme un Vaporware par bon nombre de joueurs et même par la presse, c'est en 2012 qui redonne espoir aux fans d'Half-Life en s'affichant en quelques screenshots, montrant ainsi que le projet n'est pas mort, loin de là, il reçoit même le soutient de Valve. Et c'est début septembre qu'une date de sortie officielle est annoncée, enfin. Le mod était tellement attendu qu'il fut l'un des premiers jeux a être acceptés sur le portail Greenlight de Steam. Et généralement quand le succès est au rendez-vous et qu'on est un petit indépendant, quelques petits soucis se pointent lors de la sortie, mais ce fut vite réglé grâce au réseau peer-to-peer.

Nous y sommes donc, enfin. Après quelques longues années d’attente et quelques minutes de téléchargement et d'installation, le jeu se lance. On se retrouve dans le tram mythique qui nous amène dans le complex de Black Mesa tout en nous informant sur l'environnement de la base, tout comme dans son modèle. Un garde nous ouvre la porte du tram et on entre dans le complex. On reconnaît l'entrée sans vraiment la reconnaître, il faut dire que ça a sacrément changé depuis 1998. On avance, on apprécie le travail sonore des bruitages et des voix ― plus tard on découvre celles des marines qui sont volontairement exagérées, c’est assez amusant ―, on croise quelques nouvelles têtes qui sont d'ailleurs très nombreuses et puis quelque chose nous frappe.

On évolue dans un monde que l’on connaît déjà, ce qui est tout à fait logique, mais qui n'a rien d'original, ni même d'impressionnant. C'est assez basique voire même daté, ceux qui s’attendaient à voir un tout nouveau Black Mesa risque d’être déçus, mais soit, attendons de voir la suite.

Et puis on entre dans la zone de test et arrive le moment fatidique où Gordon Freeman doit pousser ce foutu chariot qui déclenchera la fameuse résonance en chaîne. Chariot qui nous rappelle que oui, nous sommes bien dans une base scientifique ultra moderne bourrée de robots en tous genres mais qui a quand même besoin d’un péquenot en combinaison orange pour être poussé. Bref, c'est parti !

Tout au long des niveaux, on sent le souci du détail que la Team a souhaité apporter a son bébé en plaçant quelques clins d'oeil et autres interactions que seul les joueurs qui fouinent un peu trouveront. On sent que tout a été fait avec amour et passion pour notre plus grand bonheur. Même si au fond le jeu est techniquement vieillot ; la gestion des lumières n'est pas toujours réaliste, le framerate n’est pas toujours stable, certains sons font tâches (les bruits de pas, la combinaison etc..), ou encore le cover-shooting et la vie qui remonte toute seule... mais non je déconne. Black Mesa n’en reste pas moins parfaitement stable et plaisant à jouer.

Plus on avance, plus les réminiscences se bousculent. On se pose les mêmes questions qu'à l'époque afin de trouver la solution à une énigme, on contemple certains paysages vraiment magnifiques. Puis on se rend compte que Black Mesa n’est pas un remake paresseux. Moteur Source oblige, quelques nouveautés ont vu le jour comme de nouvelles énigmes adaptées au moteur, des armes qui s'encrasse du sang des aliens qu'on élimine, une meilleure visée sur certaines armes et une IA corrigée (les marines qui manquaient de munitions dans le jeu l'original par exemple).

C'est évidemment la nostalgie qui parle ici, les joueurs n'ayant jamais touché à Half-Life ne pourront sans doute pas comprendre pourquoi ce mod mérite qu'on s'y attarde. Certains buteront sur le classicisme du titre, et d’autres sur les défauts qu'on pouvait retrouver sans les 2 opus ― les chargements, les PNJ qui nous bloquent le passage, l'IA un peu à la traîne parfois etc... Mais pensez à remettre les choses dans leur contexte ! Il s'agit ici d'un jeu complètement recréé de la tête au pied par passion et proposé GRATUITEMENT. De mémoire c'est la première fois que je vois un jeu recréé entièrement et encouragé par son studio d'origine, laissant les joueurs disposer de leurs efforts librement et gratuitement. Rien que pour ça je dis bravo.

PS : Maintenant que je l'ai terminé, je précise que le jeu se termine juste avant notre arrivée sur XEN, mais la séquence finale est vraiment chouette.