FPS mâtiné d'infiltration, Blood West est aussi le dernier représentant du western fantastique en jeu vidéo, après des titres comme Hard West, Weird West ou encore Evil West (je mets mes billes, le prochain, c'est Dark West). En dehors de son titre inoubliable, Blood West n'a malheureusement pas beaucoup à offrir, se contentant du minimum syndical à plus ou moins tous les niveaux.
Si vous lisez la page Steam, vous verrez que Blood West prend pour inspirations des jeux comme Thief et Stalker. Y a même le doubleur de Thief qui vient jouer le protagoniste. Sur le papier, un mélange de ces titres dans un Western horrifique, ça a l'air d'être un super jeu. Mais ce n'est pas Blood West. Le jeu est trop pauvre dans ses mécaniques, son level design et son bestiaire pour invoquer de telles références. Vous aurez bien une carte ouverte à visiter pour y trouver des artefacts, mais elle complètement dépourvue d'intérêt dans l'exploration. Toute plate, des changements mineurs dans les différentes zones, pas de dangers à éviter ou de passages uniques (comme le tunnel rempli d'anomalies dans Stalker, par exemple), la seule chose à faire est de courir entre les points d'intérêts en évitant les quelques ennemis qui patrouillent mollement dans les champs. En parlant de ça, l'infiltration est vraiment rudimentaire pour un jeu qui la met autant en avant. Les interactions se résument à tirer et faire diversion avec un caillou. Il n'y a même pas de distinction entre la détection visuelle et sonore des ennemis. Difficile de créer de la tension et de la profondeur quand on peut seulement flinguer des ennemis neuneus planqués dans un buisson, mais j'imagine qu'avec des niveaux vraiment bien construits, mettant l'accent sur la variété, ça aurait pu passer. Encore une fois raté, on visite toujours deux trois baraques qu'on explore systématiquement sans réfléchir en ramassant tout sur son passage. Ce qui sauve un peu le jeu, ce sont les combats et la gestion de ressources. Notre protagoniste n'est pas un pistolero accompli. Les armes sont lentes et viser prend du temps. Par conséquent, se faire repérer apporte un vrai gain de tension, d'autant que la relative rareté des bonnes munitions apporte une gestion des ressources assez bienvenue. Les armes que vont trouverez pourront aussi avoir quelques effets sympatoches, compensant un peu le bestiaire rachitique au comportement rudimentaire.
Avec le gameplay, l'atmosphère est l'autre pilier central des inspirations de Blood West. Mais les trois cartes à visiter n'ont malheureusement pas grand chose à voir avec la Zone ou la Cité. Le look rétro est réussi (en dehors de l'interface toute nulle), mais les environnements sont peu aguicheurs et vides en dehors d'un arbre solitaire ou d'un saloon qui ferait fuir le plus brave des poivrots. Mais c'est surtout l'absence d'ambiance sonore qui m'a dérangé. Une petite musique sympa de temps en temps, le bruit du vent de (très, très) loin sinon, et basta. Encore une fois, vide. Ou plutôt rudimentaire. Rudimentaire pour un jeu qui n'a pas su tirer profit d'un potentiel pourtant bien présent. Même sans attendre qu'il s’élève au rang de ceux qu'il cite comme ses modèles, l'expérience proposée n'est simplement pas aboutie. Pas forcément désagréable, mais médiocre, qui ne proposera jamais mieux qu'ailleurs ni de situations véritablement mémorables.