Est-ce dans les vieux pots qu'on fait les meilleurs dragons ?
La génération PS360 aura été celle marquant l'avénement du FPS et sans doute celle signant la disparition du JRPG à l'ancienne. A part les Tales of de Konami, peu d'éditeurs ont proposé leur version du JRPG en HD. Blue Dragon est un des rares à avoir franchi cette porte, résultat surprenant d'un partenariat entre Microsoft et les plus grands noms du RPG japonais pour imposer sa console sur l'archipel.
Blue Dragon a les qualités et les défauts des RPG japonais. Univers intéressant sublimé par la plume du grand Akira Toriyama. Personnages attachants. Une évolution de ces héros prenante (avec la gestion d'accessoire et l'apprentissage de job/capacités pour personnaliser au mieux chacun des combattants). Mais il n'invente pas grand chose. Ok, à quelques reprises ont nous insert une phase avec un nouveau gameplay pour casser un peu notre monotonie. C'est même assez réussit dans l'ensemble. Mais nous sommes tout de même sur un jeu, une carte du monde, où l'on vogue de ville en ville pour parler à des PNJ au dialogue se limitant à deux phrases et en enchainant donjon sur donjon. On dit souvent qu'un grand RPG se doit d'avoir : 1 - un bel univers 2 - une histoire intéressante 3 - des combats palpitants.
Blue Dragon tient le coup sur la catégorie 1, fait le minimum en 2, et en 3... il fait comme une majorité de JRPG. C'est à dire qu'en proposant une gestion de son personnage intéressante, ils en oublient les phases de combats. Le tour par tour atteint visiblement ses limites. La tactique se limite souvent à qui placer en ligne de front et qui placer en arrière. Dans 95 % des combats la technique se limitera à attaque/attaque/heal/attaque/attaque. Même si j'ai personnellement attribué au jeune Jiro le rôle de magicien "support", bien souvent il n'avait qu'un rôle illustratif tant les gros coups de poings de Jiro et Marumaru suffisent. J'aurais peut être fini le jeu plus tôt si j'avais fait un 3e tank. Dommage car il y avait moyen de placer moins de combats mais de les rendre plus stratégique à la manière d'un Personna par exemple.
Blue Dragon reste néanmoins sympathique. Sympathique et symptomatique de ce genre JRPG qui disparait ou, osons le dire, qui a disparu. On comprends pourquoi des Bioware soupoudre le genre d'action/TPS. On perd peut être le goût du RPG à l'ancienne mais au moins, on ne s'ennuie pas pendant 80% du jeu !