Le titre reflète l'état d'esprit de votre serviteur après plus de 25 heures sur Blue Prince.
Une partie de moi ne peut que rejoindre les critiques dithyrambiques : c'est bien l'un des grands puzzle game de l'année, assez difficile à décrire mais qui est grossomodo un roguelite unique en son genre, qui a en lui quelque chose de Outer Wilds, un arrière goût de Tunic, un faux-semblant de Animal Well. Beaucoup de game-dropping pour dire que l’œuvre est avant tout à découvrir manette en mains, avec une progression en deux temps; sur la base "classique" des roguelite, à savoir des améliorations permanentes habilement transposées dans le contexte de ce jeu atypique et par les connaissances accumulées au gré des parties, tant sur le lore que les puzzles ou la façon d’appréhender certaines pièces.
Le problème, et ça sera un problème pour n'importe qui après un certains nombre d'heures (au moins une dizaine je dirais) : vous allez vous heurter, pas systématiquement et pas sans jamais pouvoir rien à faire, à quelque chose d’inévitable car il tient de la nature profonde du jeu : l'aléatoire. Une pièce, mais pas le bon objet, le bon objet mais pas la bonne pièce et tout un tas d'autres scénarios que je ne veux pas divulgâcher : si vous avez été agacé par un système solaire qui explose avant la résolution d'une énigme complexe dans Outer Wilds, vous trouverez la version Blue Prince de cette frustration, sous sa forme beaucoup plus terre à terre mais tout autant désagréable.
Je ne tiens pas à en dire plus; je dirais que Blue Prince est un OVNI étrangement familier, qui a su capter l'essence d'un certains esprit du temps vidéoludique "à la marge", pour proposer quelque chose d'unique qui mérite le respect.
Est-ce que ça sera plus que cela ? Les prochains jours le diront, quand les grandes énigmes du jeu et les questions sur le "scénario" auront été résolu, mais en l'état, le jeu en a suffisamment dit pour mériter sa place de grand jeu de 2025.