Ce qu'il y a de bien avec les jeux indé, c'est que, non-contents de venir rassasier les intégristes des gros pixels avec autre chose qu'une soupe à l'oignon froide et indigeste, ils peuvent surtout se targuer de savoir faire preuve d'originalité face aux sempiternelles œuvres AAA portées par un classicisme désormais récurent.
Mais "quid de Broforce dans tout ça ?" Me direz-vous...
Et bien Broforce, c'est un peu le fantasme vidéo-ludique de tout gosse normalement constitué ayant grandi dans les années 80. Un genre de All Star Game dans lequel tous les héros de films d'action se seraient donnés rendez-vous - plus sévèrement burnés les uns que les autres - et seraient bien décidés à trucider les "ennemis de la liberté", le tout dans un élan de patriotisme caricatural du plus bel effet. Une vraie machine à dérider les ronchons !
Évidemment (ça saute aux yeux), Broforce emprunte beaucoup au genre Run & Gun et autres assimilés, dont les plus illustres représentants brillent toujours à travers la série des Metal Slug. Sauf qu'ici, même si l'on évolue encore dans des niveaux en 2D, ils sont cette fois hautement destructibles et dotés sens accru de la verticalité (possibilité de grimper aux parois oblige).
Tout comme dans son homologue arcade by SNK, ça défouraille sec. Les sprites des ennemis (prenants la forme de mercenaires, de chiens d'attaque, ou autres de véhicules lanceurs de Scud...) ne tarderont pas à se transformer en de subtiles gerbes de sang sous le feu nourri de vos bastos.
Pour venir nous épauler dans cette tâche (également praticable jusqu'à 4 en ligne ou en écran splitté), c'est un panel de pétoires diverses et variées qui s'offrent à nous en fonction du personnage joué sur le moment. Tels les pinceaux d'un artiste, ici chacun possède sa propre arme principale, son attaque de mêlée dédiée ainsi qu'une capacité secondaire unique (frappe au napalm, dinde farcie au T.N.T,...) pour l'aider à faire le ménage avec style parmi les rangs ennemis.
On y retrouve avec un plaisir non dissimulé les protagonistes d'un grand nombre de bobines cultes, telles que Terminator 2, New York 1997, Evil Dead, Alien... Mais également ceux de séries aux relents kitchs comme Walker Texas Ranger ou MacGyver !
Ainsi dans les faits, si un Brominator fera fi de toute finesse avec sa bonne vieille gatling au recul monstrueux, un Brade (a.k.a Blade, pour les profanes) possède son sabre emblématique doublé d'une palettes de mouvements acrobatiques. De quoi varier les plaisirs et les approches à chaque session.
Attention tout de même à l’excès de confiance ! Si foncer tête baissée s'avère être une tactique payante lors des premiers niveaux, tôt ou tard, votre sens du doigté et de l'observation sera mis à rude épreuve : Non seulement vous risquez de rapidement finir dans un ravin/enseveli/broyé/explosé à cause d'un élément du décor à l'apparence inoffensif, mais également - dans le cas ou vous auriez perdus toutes vos vie - de recommencer bêtement un niveau à cause d'une balle perdue...
Car oui, sous ses airs de shooter décomplexé, Broforce applique les préceptes du une balle = un mort. Incitant le joueur à délivrer les Bros de leurs cages dès lors qu'il en croisera sur son chemin. C'est non seulement un moyen de glaner quelques vies supplémentaires, mais surtout un élément de game design astucieux, car il incite à aller toujours plus loin en vue de débloquer de nouveaux protagonistes.
Bref, Broforce est une tuerie. Un modèle pour les œuvres qui choisissent la voie de l'early access, tant il suinte d'un respect mutuel entre le développeur et les joueurs. Il prouve haut la main qu'en insufflant de la passion dans un concept à l'apparence tout bête - celui de titiller les cinéphiles en leur permettant de prendre leur pied avec des icônes du petit et du grand écran - on peut aussi faire un grand jeu.
Lien pour la démo/standalone gratuite "The Expendabros"
Liste des références (Spoilers inside )