Lorsque Konami a annoncé que l'avenir de la série Metal Gear Solid allait se dessiner sous la forme d'un spin-off, les joueurs ont d'abord accueilli la nouvelle avec appréhension. A juste titre, car en choisissant de remplacer le personnage emblématique de Snake par Jack / Raiden, héros injustement décrié du second opus, et de reléguer au passage le côté infiltration sur le banc de touche, la prise de risque serait conséquente. En se présentant au public sous la forme d'un beat-them-all nerveux, axé autour des affrontements à l'arme blanche laissant des gerbe de sang dans leurs sillages, Metal Gear Rising est-il un épisode faisant honneur à la série ? Opération à double tranchant pour l'éditeur nippon !
Loin de prendre des risques inconsidérés, Konami va mettre toutes les chances de son côté pour éviter que sa licence phare ne se voit entachée d'une quelconque façon. Il a pour cela chargé du projet les équipes de PlatinumGames, qui ont largement fait preuve de leur talent avec des titres comme Bayonetta ou même Vanquish, dans un autre registre, mais tout aussi dynamique. Et dès les premières minutes de jeu, on retrouve avec joie la patte du studio d'Osaka : Raiden bouge avec une aisance déconcertante, enchaine les combos tout aussi facilement, et bénéficie d'une judicieuse "parade dynamique" inspirée de l'esquive à Mademoiselle Bayonetta. Grossièrement pour les profanes, cela consiste à attendre les dernière frames de l'attaque ennemie, pour ensuite combiner une touche + une direction (comme les attaques chargées d'un Smash Bros en somme). Simple comme bonjour, cette astuce permet dès lors de libérer la gâchette gauche, qui servira dorénavant à découper vos ennemis en rondelles, via le mode Katana, avec une précision quasi-chirurgicale. La gâchette droite, quand à elle, servira à passer en mode “ninja”, pour courir plus vite et franchir les obstacles aisément, tel Alex Mercer dans Prototype.
Un gameplay riche en possibilités donc, qui, secondé par un level design astucieux, permettra quelques fantaisies dans la façon d'aborder les affrontements. Par exemple, au lieu d'utiliser un lance-roquettes pour abattre un hélicoptère hors de portée, Raiden pourra aisément bondir sur des colonnes de pierre, avant de sauter droit sur l'appareil et de le transformer en puzzle 1000 pièces ! Soulignons que son sabre a de quoi faire des envieux chez les maîtres sushis, tant sa lame viendra à bout de n'importe quel membre ennemi avec facilitée, qu'il soit fait de chair ou d'acier.
Côté contenu, le titre se boucle assez rapidement en mode normal et n'offrira de réel challenge que lors des combats de boss... Mais en rapport avec les autres titres de PlatinumGames, il y a heureusement deux autres modes au delà de "Difficile" à débloquer, et accrochez-vous pour en arriver à bout !
Les seules ombres au tableau étant que l'univers MGS reste moins approfondit que dans les épisodes canoniques, et une gestion de la caméra qui peine parfois à suivre l'action... Il est également moins exigeant qu'un Bayonetta et emprunte beaucoup à Vanquish. Le titre offrira tout de même un plaisir certain pour qui n'est pas rebuté par les robots géants et le genre Beat-them-all. Le rendu visuel est très propre, les cinématiques (dont Konami s'est directement occupé pour éviter les erreurs scénaristiques) sont nombreuses, même si plus courtes qu'à l'accoutumée pour ne pas nuire au rythme. On retrouvera aussi avec plaisir ces petits clins d’œils, comme ce point d'exclamation accompagné d'un signal sonore lorsque qu'un ennemi vous détecte, ou encore le traditionnel Codec, petit détail toujours appréciable et qui vient étoffer un peu le background.
Metal Gear Rising : Revengeance s'avère finalement être une bonne pioche pour tout les amateurs de BTA. La cuvée est gouleyante, certes, mais le vrai millésime se cache quant à lui sous l'étiquette de Metal Gear Solid 5.