Dans la vie comme dans les jeux vidéo, il y a des noms difficiles à porter ! Attention je ne parle pas des noms un peu drôle genre Paul Lecul ou autre, mais les noms chargés d'histoire et de sens dont il faut parfois assumer l'éclat et le prestige. Il en va ainsi des jeux affublés du titre Metal Gear, depuis l'avènement de la quadrilogie principale (je mets de côté un certain nombre d'épisodes sortis notamment sur consoles portables), initiée sur PlayStation et terminée sur PlayStation 3. Du haut de ce nom, presque 10 années d'infiltration, de complots au plus haut sommet de l'Etat, de révélations politico-philosophiques nous contemplent. Et l'héritage (des philosophes) est parfois lourd à assumer ...

Après Metal Gear Solid, qui nous a donc narré avec tant de brio et d'impact sur la communauté du jeu vidéo les aventures de Solid Snake et de certains de ses camarades, la série nous revient en 2013 avec un nouveau double intitulé : "Rising" et "Revengence".

Bon, rien qu'avec le titre, on avait compris qu'on avait tourné la page de l'infiltration pour s'acoquiner avec les ambiances plus chargées de testostérones du "on va se foutre des grands coups de tatanes dans la gueule". "Revengence", quand même, ça fait pas très classe comme nom ... Mais c'est pas grave, il ne faut pas avoir de préjugés !

Bref, MGRR est donc un beat'em all qui se rapproche dans la construction et dans le gameplay de Bayonetta, et reprenant donc l'univers de la saga Metal Gear. On y retrouve l'un des enfants terribles de la série, à savoir Raiden, dans sa version issue de MGS4 (bien que les événements de ce jeu soit antérieur à son apparition dans l'épisode n° 4 de MGS). Un Raiden donc bien plus expansif que le souvenir qu'il m'a laissé dans Sons of the Patriots, avec sa tendance samouraï bionique.

Le titre est plutôt agréable à l'oeil même si je lui trouve une esthétique finalement assez terne, mettant en valeur de façon assez malhabile ses capacités techniques. De même, MGRR bénéficie d'une OST qu'il convient de saluer, pour peu qu'on ne soit pas hermétique au registre rock tendance guitare-distorsion, et dont les thèmes sont habilement modulés durant les combats contre les boss. Un bon point !

Mais malgré ces qualités, MGRR est un titre qui m'a quand même relativement déçu, et ce pour deux raison principales.

La première relève du gameplay et plus particulièrement du système de parade que j'ai trouvé peu instinctif et assez mal introduit et expliqué. Comme tout Beat'em All travaillé, le système offensive du titre est plutôt simple à assimiler, au moins pour les bases, et bénéficie pour ceux qui veulent travailler leur chorégraphies, de combos à faire évoluer au gré de la montée en puissance de notre héros. Mais pour la défense, le seul mouvement disponible est celui de la parade, qui s'effectue en effectuant une attaque classique tout en dirigeant le stick vers l'adversaire.

A la limite, pourquoi pas ... mais alors en complémentarité d'un mouvement défensif plus accessible (genre une garde toute bête qui ne ferait que diminuer le ratio de dommages) et surtout un peu moins aléatoire dans son déclenchement. En fait, au départ du jeu, j'ai cru comprendre que ce mouvement défensif était une espèce de mouvement bonus récompensé par un petit temps bonus, genre fury, durant lequel il est possible de découper son adversaire au katana. Et bien pas du tout ! En fait, ça dépend de l'adversaire, et surement d'autres paramètres qui m'ont vraisemblablement échappé.

Résultat des courses, j'ai fini par utiliser sans grand discernement ce mouvement, voire à l'occulter au profit d'une stratégie purement offensive. Et autant cette orientation peu fonctionner pour certains ennemis de base, autant pour les adversaires plus coriaces ou pour les boss, ça ne fonctionne pas trop.

J'avais été beaucoup plus réceptif au système de combat de Bayonnetta et son esquive qui, bien timée, permettait de passer dans un espèce de mode "Bullet Time".

Ma deuxième critique majeure envers MGRR concerne son univers et son scénario. Si les scénarios de la série MGS sont critiquables mais bien travaillé et dotés d'une écriture assez remarquable, on est plutôt avec Revengence dans le registre de la série B. Et oui, notre bon vieux Raiden va devoir sauver ... des cerveaux. Je n'en dit pas plus pour ne pas spoiler (enfin, vu ce qu'il y a à spoiler ...) mais, malgré des références plus ou moins subtiles à toute la mythologie de Metal Gear, le scénario de cet épisode fait un peu pitié. Et puis il y a les moments guimauve qui ne servent pas à grand chose.

Et côté personnages, on est également à la traîne. Certes il y a Jack "Raiden" auquel on est finalement attaché, mais pour tous les personnages secondaires, c'est pas tout à fait ça :
- côté des personnages amis, on a plutôt des personnages assez transparents dont on a pas assez rempli la jauge de charisme
- côté des ennemis, on a des samourai à la mode "tuning" dont les têtes ne me reviennent qu'à moitié (genre Sam le méchant à la tête de gentil mais on lui a laissé une barbe de trois jours pour montrer que c'est quand même un méchant)

Metal Gear Rising Revengence est un jeu assez court, puisqu'il vous faudra une toute petite dizaine d'heure pour venir à bout du mode Histoire. J'ai personnellement un peu zappé les missions VR qui peuvent rallonger un peu la durée de vie et certains objets n'ont pas attiré ma quête de la collection ultime. Mais finalement, ça n'est pas plu mal que le titre soit assez court, car je n'aurais pas voulu y rester excessivement plus longtemps.

Même s'il est finalement assez distrayant, même si certaines scènes lors de combats avec les boss notamment sont plutôt sympa et fun à suivre, MGRR reste pour moi une déception et définitivement pas le BeA qui succèdera au très bon Bayonetta.

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le 6 janv. 2014

Modifiée

le 6 janv. 2014

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Red13

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