Haine gratuite !

NB : Bien que cette critique soit placée sous le signe de l'amertume, il n'y a aucune espèce de mauvaise foi dans le texte qui suit.

Aujourd'hui, je suis comme qui dirait un poil FURAX. Après la PS3 qui me lâche il y a déjà quelques semaines, vlà t'y pas que le bouton "Options" de mon pad PS4 se met lui aussi à crever, comme ça, sans préavis. Ce qui pose un léger souci sur un nombre non négligeable de jeux… Et bien sûr, comme par HASARD, quand on fait un tour dans les options de réorganisation des touches de la PS4, on constate que ces baltringues de SONY permettent de personnaliser TOUS les boutons SAUF celui-là (et le bouton SHARE, qui brille toujours un peu plus par son inutilité). Bref, comme je sais par expérience que se venger sur le matos est très loin d'être une bonne idée, je vais plutôt déverser ma bile sur un jeu pourrave choisi au pif…et c'est ce Bubsy 3D qui va prendre (et cher).

Bubsy 3D, c'est de la MERDE. D'ailleurs, toute la série (4 jeux ; j'en ai essayé 3) sent le caca, à divers degrés. Les premiers Bubsy s'apparentaient plus ou moins à du Sonic (bas de gamme) niveau gameplay, mais sans ses phases d'invulnérabilité…et comme les niveaux étaient plutôt construit pour un gameplay mario, ben dès qu'on courrait, on se mangeait tous les obstacles… Ouais, Game Designer, c'est un vrai métier. Le problème de ce Bubsy 3D, c'est qu'il fait exactement l'inverse de ses aïeux, proposant un gameplay TRÈS lourd, et c'est pas vraiment mieux, et à dire vrai, c'est même bien pire…

En fait, ça va à peu près quand il s'agit d'aller tout droit. Quand on doit tourner, ça commence à se gâter, et on a en fait deux possibilités : soit s'arrêter, pivoter la caméra et repartir en ligne droite, soit tourner directement, mais avec une caméra qui mettra trois plombes à suivre le mouvement, quand elle ne se coincera pas dans les zones un peu trop exigues. La gestion des sauts est également une bonne grosse chiure : à chaque bond, et malgré l'ombre au sol sensée nous aider à bien nous réceptionner, cette saleté de caméra adopte un point de vue débile en contre-plongée, rendant la précision de l'aterrissage utopique, surtout que l'inertie de Bubsy est des plus désagréables…

Pour l'anecdote, il y a également quelques phases sous l'eau, mais même ça ils ne sont pas foutus de le faire correctement. Un exemple tout bête (et idiot) : si on nage trop vers le haut, au lieu d'avoir un mur invisible qui nous empêcherait d'aller plus haut (Tina Arena Copyright) comme dans 99,99 % des autres jeux du genre, à la place…il peut arriver qu'on perde une vie !! Bubsy 3D, ou la pédagogie à la dure… Le seul avantage de ces phases sous-marines est qu'on entend plus ce satané lynx de malheur…

Car oui, l'environnement sonore pourrave donne des envies de tuer des chatons, c'est dire si elle est monstrueuse… D'un côté, on a un Bubsy qui cause TOUT LE TEMPS, qui commente absolument tout ce qui se passe à l'écran, en faisant ce que les développeurs pensent être des traits d'humour ; de l'autre côté, on a ces foutus ennemis -les "woolies"- qui se mettent à chantonner la zik du niveau dès qu'on s'approche d'eux (un peu comme le grésillement de radio dans Silent Hill). Les deux combinés provoquent chez moi non plus le désir de trucider des bébés félidés, mais carrément d'exterminer tout le règne animal…

Oh, et puis il y a la réalisation. Difficile d'exprimer avec des mots ce qu'on ressent lorsqu'on fait face à Bubsy 3D lors des premières minutes de jeu… Allons à l'essentiel : c'est MOOOOOCHE. Oui, avec cinq O. Le décor est vide et sans aucune texture, la distance d'affichage est ridicule, le clipping règne en maître absolu… Les différents éléments sont taillés au sécateur, utilisant des polygones gros comme le poing, et les couleurs, criardes ou psychédéliques au choix, donne vraiment l'impression de jouer sous psychotropes… D'après quelques infos glanées ici et là sur le net, le développement avait à l'origine débuté sur 32X, ce qui explique cette absence de textures… Mais ça n'excuse en rien le fait que le tout n'ait pas été retravaillé pour coller aux standards d'une machine bien plus puissante…

L'ironie dans tout cela ? Ben je l'ai fini, ce jeu à la con. Et plutôt rapidement en plus. Quand on a pigé qu'il vaut mieux esquiver la plupart des ennemis plutôt que de les affronter (c'est pas super passionnant mais ça évite nombre de crises de nerfs), on arrive assez vite au bout des 15 niveaux du jeu (plus 3 boss). Mais sérieux, quand on sait que ces développeurs sont capables de faire bien mieux, puisqu'ils sont les responsables de la très bonne série des Syphon Filter, on a un peu l'impression qu'ils en avaient juste rien à battre de ce Bubsy 3D, un soft tellement nase qu'il scellera définitivement le sort de la franchise et de son héros au charisme négatif…