Call of Duty, une licence qui n’est plus à présenter. Faisons tout de même une brève présentation du titre. Développé par Infinity Ward, COD 6 est sorti en novembre 2009, comme à son habitude. Faisant plus ou moins suite à Modern Warfare premier du nom, le jeu vous met dans la peau de plusieurs soldats devant réussir des missions à hauts risques, pour notre plus grand plaisir. Cependant, il serait faux de croire que le jeu attire les foules pour son solo. En réalité, c’est bien son mode multijoueur qui lui vaut un si franc succès. Il est donc tout à fait légitime de se demander s’il est mérité, ou s’il s’agit simplement d’un effet de mode.
Ne tournons pas autour du pot, le jeu n’explose pas la rétine, ou en tout cas pas dans le bon sens du terme. Souffrant d’un moteur qui accuse de plus en plus son âge, le jeu n’est pas beau. Quand je dis « pas beau » cela ne signifie pas pour autant que le jeu est moche, non. Il n’est juste pas très détaillé dès qu’on s’approche un peu trop des textures, ce qui n’est pas trop choquant. C’est vraisemblablement le prix à payer pour maintenir une telle fluidité, notamment en ligne. Ce choix est compréhensible dans le sens où la fluidité de l’action doit être assurée dans un multijoueur orienté arcade, très nerveux et où la rapidité fait tout. Cependant, nous ne sommes pas dans du Unreal Tournament non plus. Honnêtement, en jeu, le jeu est relativement agréable à l’œil, bien qu’il soit à des années-lumière d’Uncharted 2 : Among Thieves sorti la même année, autant du point de vue technique, qu’artistique. Voilà, c’est dit ! Malgré cela, le solo a le mérite de nous faire voyager, allant des prisons russes aux favelas en passant par la Sibérie, les cimetières d’avion et la Maison Blanche itself. On pensera aussi à la mission « No Russians » qui a fait tant de bruit (pour rien) dans un aéroport. Vous l’avez compris, tout pour la mise en scène, à outrance. Finalement on ne s’ennuie pas, ou presque, et c’est le plus important. Mais si le solo est aussi prenant, c’est grâce à/à cause de (dépend de chacun) l’abus de scripts. C’est la guerre, et on s’y croit. Explosions en tout genre, frags au ralenti après avoir détruit une porte, conduite de motoneige,…, on ne se refuse rien chez Infinity Ward. On en prend plein les yeux, et on en redemande.
C’est d’autant plus vrai que le scénario se laisse bien suivre, avec son lot de rebondissements, dans la dernière ligne droite. On échappe de justesse à la propagande pro-américaine si inhérente au genre. Je dois reconnaître que les 2 dernières missions sont particulièrement nerveuses, et permettent de monter l’intensité à un seuil maximum. C’est plutôt bien. Mais, et il y a toujours un mais, ce genre de solo ne se laisse parcourir qu’une fois, quitte à relancer votre mission préférée une fois ou deux. En effet, la difficulté Vétéran est à gerber (j’ai eu le courage, ou la folie, de la faire) tellement elle n’est pas intelligente et jouissive. Mon côté « hardcore gamer », sans doute… Nous ne pouvons pas dire, cependant que la durée de vie (du solo) soit phénoménale. Et ce ne sont pas les quelques « informations » à trouver dans les missions qui vous forceront à vous replonger dans le conflit. Les opérations spéciales sont nombreuses, mais corsées, mal équilibrées, et globalement pas très fun, d’après moi. Pour faire bref, si vous ne comptez pas jouer en multijoueur, l’achat est possible, mais pas rentable, et encore moins conseillé. A vous de voir.
Le gameplay, lui, se révèle toujours aussi solide et bien rodé qu’avant, mais demeure peu (pas) bouleversé. Peu importe, il fait bien son travail, et contribue impeccablement au maître-mot du titre, le fun instantané. Avec une bonne palette d’armes et d’équipements, il assure l’intérêt du joueur, grâce à un système de niveau classique mais qui a fait ses preuves, visiblement. En solo, c’est pareil. On empile les frags avec frénésie, jusqu’à ce qu’on en ait marre. Le problème, c’est que le feeling des armes reste moyen, en tout cas pas au niveau escompté, et les armes finissent par se ressembler, en terme de shoot. Autant en multi, les caractéristiques des armes font la différence, autant en solo, c’est bien moins notable. Cela dit, la variété des situations – sniper, mitrailleuse fixe, drones – permet de limiter cette sensation un peu désagréable.
Pour conclure, oui Call of Duty : Modern Warfare 2 est un bon jeu. Oui, il n’est pas très beau. Oui, il n’est pas innovant pour un sou. Oui le multi est fun, nerveux mais lassant. Et oui, compte tenu du fric qu’ils se font dessus, ils auraient pu faire plus d’effort. En tenant compte de la qualité intrinsèque du jeu, j’affirme, que selon moi, c’est un bon titre. Mais pas un excellent titre. Si vous n’en avez jamais eu, vous pouvez vous laisser tenter, d’autant que si vous avez un (petit) frère ou un pote à la maison, le splitté est plutôt sympa, et c’est là l’essentiel.