Call of Juarez est un FPS qui commence à dater un petit peu, mais le moins que l’on puisse dire c’est qu’il a de beaux restes ! Si certaines modèles 3D souffrent d’une légère carence en polygones, les textures et les effets de végétation rendent encore franchement pas mal. Bon les temps de chargement sont abominables par contre, on ne peut pas tout avoir j’imagine.
Niveau gameplay, ça commence pas très fort. Lorsque le jeu vous offre votre première scène d’action, vous n’avez pas d’arme, et après vous être pris quelques balles dans le fondement vous voilà confronté à une phase de plate-forme toute pourrie, puis à une mini phase d’infiltration toute aussi ennuyeuse. Vu que vous n’avez pas d’armes, le jeu est très scripté et si vous ne suivez pas à la lettre la petite partition que les développeurs ont prévu, c’est la mort assurée.
Bref c’est pas terrible. Et là, on change de protagoniste, le jeu vous offre vos flingues, et, ironie suprême, vous demande de vous battre à mains nues contre trois couillons ! Non mais sérieusement, à ce stade c’est du sadisme quand même ; moi tout ce que je veux c’est tirer sur des trucs bordel, lâchez-moi avec vos phases de gameplay pourries…
Bon après ce dernier faux pas, le jeu lâche enfin la bride à Ray le révérend énervé et assoiffé de vengeance, et on déboule en ville en tirant sur (presque) tout ce qui bouge. Le feeling des armes est pas exceptionnel, et le bullet time est un peu bizarre, mais bon on va pas se plaindre, on peut enfin canarder des bad guys ! Et le jeu est plutôt fun, avec des idées de mise en scène sympas qui vont venir dynamiser un peu les missions (vous enfuir d’une maison en feu par exemple). Bon ça reste cheapos hein, mais y’a de l’idée donc ça passe bien. Et globalement, les missions de Ray sont toutes du même tonneau, avec beaucoup d’action, des tas de morts, bref du FPS classique et réussi.
Mais on change de protagoniste à chaque mission, et on contrôle donc Billy une fois sur deux. Et il faut bien avouer que les niveaux de Billy ne sont pas tous passionnants. Il y en a trois types : infiltration non létale, infiltration létale, et grimpette. On évacue direct les phases de plate-forme, c’est lent et plutôt ennuyeux à jouer. L’infiltration non létale n’est pas folichonne non plus, disons que ça se laisse jouer mais ça casse pas trois pattes à un canard. Pas contre j’ai adoré les phases d’infiltration à l’arc : une arme extrêmement silencieuse, très mortelle, et c’est un vrai plaisir d’aller ficher des flèches dans le cou des salopards qui vous ont fait accuser de meurtre.
Mais là où l’alternance des missions est vraiment bien exploitée, c’est au niveau de l’histoire. A la manière d’un Resident Evil 6, c’est un vrai plaisir d’assister à certaines scènes de deux points de vue différents, et de suivre les destins croisés de ce gamin innocent et du prêtre défroqué, persuadé de sa culpabilité, qui est à ses trousses.
Bref il reste deux/trois défauts à signaler comme le maniement des chevaux (une horreur), des boss au corps-à-corps franchement nazes, et une montagne à escalader qui est, ben, un peu trop haute quoi. Normal, c’est une montagne me direz-vous, mais quel ennui ! Enfin que des exemples de trucs qui auraient pu être enlevé au bénéfice du jeu, des cas typiques de « oh et si on mettait ça ? » alors que les moyens ne sont pas à la heuteur des ambitions. Et j’ai eu quelques crashs, pas trop fréquents heureusement.
Mais il faut avouer que si Call of Juarez est clairement un jeu bancal, j’ai quand même pris pas mal de plaisir à le finir.
14/20