Calling
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Calling

Jeu de Hudson Soft et Konami (2010Wii)

Calling est un survival-horror à la première personne sorti sur Wii.
Basée sur des films de J-horror tel que Ju-On, the Grudge, The Ring et autres joyeusetés du genre remplies d'esprits vengeurs et haineux, l'histoire nous invite à découvrir les raisons pour lesquelles les personnages que nous incarnons sont plongés dans une deuxième dimension appelée "Abysse Mnémonique", dans laquelle rôdent des spectres.
Alors ce scénario est classique pour les connaisseurs du genre, quelqu'un meure (ici une fillette hospitalisée) alors qu'il haïssait profondément ses semblables et revient de l'Autre Monde pour hanter et tuer des mortels innocents ou non.

Son moyen d'attirer des vivants dans l'Abysse mnémonique étant la "Page noire", un site web de Chat, source de tous les malheurs de tous les protagonistes que l'on va jouer…
Néanmoins, ce qui est intéressant à retirer de Calling, c'est que tout le gameplay se base sur les appels téléphoniques.
En effet appeler un numéro de téléphone reçu durant le jeu via des papiers, journaux ou autre personnage, nous téléporte à l'endroit précis où se trouve ce téléphone, à condition que personne ne décroche de l'autre coté.
Un téléphone peut aussi servir à enregistrer les morts, à prendre des photos d'éléments importants ou encore à recevoir des messages.
Mais cette particularité est parfois d'une lourdeur inimaginable : On ne peut enregistrer des sons qu'à certains endroits précis, on ne doit JAMAIS appeler un numéro autre que celui qu'on doit appeler, sinon... Il se passe quelque chose de particulièrement néfaste… Impossible donc de se téléporter ailleurs que l'endroit où l'on doit se téléporter pour suivre l'histoire, on ne peut pas sortir hors de la zone de jeu du chapitre et se permettre une extravagance.
Du coup, on se dit que le jeu est particulièrement linéaire, et qu'on est obligé de se plier à ses exigences...
Mais en fait non, il faut chercher des indices, des objets et d'autres babioleries du genre avec un minimum d'aide, à travers différents décors tous plus sombres les uns des autres.
Et c'est là que le désastre survient, graphiquement... C'est super laid. Autant, sur une PS2/Gamecube, j'aurais dis que c'était "légèrement dépassé" techniquement, mais là, c'est carrément affreux, de plus tous les décors sont ridiculement sombres pour masquer les lacunes graphiques, touchez au gamma dans les options et vous choppez une conjonctivite. Ne touchez pas au gamma, ça ne changera rien, ce ne sera pas plus joli et ça n'améliorera en aucun cas la lisibilité. Pire en fait, touchez au gamma et vous convertissez les noirs en blancs… Rien de raciste là derrière, juste la preuve que quelque chose cloche vraiment.

Les lieux d'actions présents sont assez classiques, visite d'une école, d'un hôpital, d'appartements divers… Et même parfois de salle informatiques larges d'un mètre sur deux, sans aucune possibilité d'en sortir et même la chambre d'un Geek se laisse visiter à un moment. Bref, du majoritairement déjà vu pour les décors. Le nombre de portes inouvrables est affolant tout simplement, et parfois en tentant d'en ouvrir une, on tombe sur du vide tourbillonnant : L'Abysse mnémonique.
Niveau combat, pas de barre de vie ou de combat épique à l'épée sur fond de musique techno. Ou plutôt, on possède un semblant de barre de vie qui est en réalité un électrocardiogramme qui s'affole en cas de manifestation fantomatique, et bien sûr si le coeur s'affole et vous lâche, c'est la fin de la partie. Mais rassurez-vous, ça n'arrive jamais, ou presque, les "combats" étant d'une simplicité affligeante.
Si un fantôme vous attrape, contentez-vous d'agiter la WiiMote de gauche à droite et de saisir la seconde vous permettant d'appuyer sur "A" pour repousser le spectre… Du moins temporairement. Vous ne pouvez rien tuer, rien exorciser, juste repousser provisoirement. Cette idée n'est pas mauvaise en soit, le procédé ayant déjà été utilisé dans Forbidden Siren ou les Shibitos sont immortels mais peuvent être neutralisés temporairement ou dans Project Zero ou certains spectres ne sont pas si simples à faire disparaître que ça. Mais ici, dans Calling, c'est beaucoup trop répétitif, il n'y a aucune diversité aux affrontements, on se contente de faire la même chose encore, et encore, et encore.
Malgré tout, l'histoire n'est pas dénuée d'intérêt, l'idée de la page web qui attire les gens dans un monde conçu par un fantôme vengeur qui s'est fait bafoué de son vivant sur cette même page web est, en soit, pas mauvaise. Si on accepte ce genre de scénario similaire à l'histoire de la VHS qui tue dans The Ring.

Maintenant niveau doublage et immersion, le doublage japonais est très bon, mais le français est absolument affreux. Les acteurs, n'ayant aucune conviction dans leur voix ont difficiles à maintenir l'ambiance. Ils surjouent et ne parviennent pas à rendre l'histoire crédible, en conclusion restez au doublage Japonais. Niveau immersion graphique, bon c'est laid, je l'ai déjà dit. Mais bizarrement, par moment ça marche, on déambule avec notre habituelle misérable lampe torche dans la pénombre quasi complète (Touchez pas au Gamma!!), et dès le début on comprend vite quand des spectres trainent dans les parages, Mais le jeu parvient à nous surprendre dans le sens de la peur, du sursaut ou de l'appréhension.
Par exemple, une touche vous permet d'exécuter un demi-tour rapide, utile pour fuir un combat ou un spectre un peu trop haineux qui peut vous tuer en un coup, l'effet visuel jouant à l'écran étant là pour vous rappeler de courir. Cette touche, on s'en sert aussi pour faire demi-tour quand on se trompe de chemin et si, au début on l'utilise sans hésiter, à un moment en tournant, on se rend compte que durant notre rotation de 180° on a vu "Quelque chose". Un visage? Un corps? Du sang?
Un doute survient, et c'est là la seule véritable force de ce jeu qui m'a fait aller jusqu'au bout.
Entre les mystérieuses apparitions de la "Femme en Rouge" qui, à chaque fois que nous la détectons, nous gratifie d'un message morbide sur le Bureau Wii (jusqu'à sa manifestation finale que je ne spoilerai pas), les diverses apparitions morbides dans les escaliers ou encore les visages furtifs, les voix et autres anomalies visuelles, le jeu arrive à nous faire douter.

"Et quand doute s'installe, la peur s'invite…"
Pour finir, je dirai que Calling n'est pas un totalement mauvais jeu à jeter dans un compacteur à ordure, il a quelques atouts, outre sa durée de vie d'environ 5h pour la première partie et 6h pour la seconde, qui nous oblige à nous retaper honteusement certains chapitres en entier sans qu'aucuns changements apparents dans ceux-ci ne soit visibles, mais qui nous permet d'accéder à la vraie fin du jeu. Il nous offre quelques sursauts et quelques bonnes idées qui ne sont pas entièrement à jeter. Maintenant, c'est sûr graphiquement, c'est indigne, même pour de la Wii. Pour ma part j'ai fais Calling en deux sessions de jeu (une pour la première partie du jeu, et une pour la seconde donc), et c'est typiquement le genre d'idée qui rendent le jeu un peu indigeste, il vaut mieux étaler celui-ci sur deux semaines, plutôt que comme moi, sur deux jours. En outre, c'est typiquement le type de jeu sur lequel on ne revient pas, c'est sympathoche, mais trop loin de la qualité que peut nous offrir la trilogie Project Zero ou d'autres jeux de fantôme du genre.
Mon avis reste partagé sur ce jeu, parfois il frôle le ridicule, d'autre fois il surprend par son contenu, et puis il nous fait rire par son grotesque et puis arrive à nous questionner… Pour moins de 10€, c'est un jeu à essayer au moins et à ranger au fond d'un meuble.
Dr_Karlsov
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le 23 oct. 2012

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