Canis Cadem Edit, ou Bully, est un des jeux iconiques de la PlayStation 2, ainsi qu'une des créations du studio Rockstar Games laissées un peu à l'abandon au profit de la franchise GTA.
En effet, après le succès retentissant de GTA 3, le studio américain tient enfin sa recette miracle, que ce soit au niveau du gameplay ou des ambitions de chaque opus montant la barre un cran plus haut à chaque fois, pour permettre à sa franchise de s'envoler.
Canis Cadem Edit est donc, d'une certaine manière, un GTA-like se passant dans le cadre scolaire, même si l'endroit où se retrouve propulsé le jeune teigneux Jimmy Hopkins n'a absolument rien d'un endroit normal. En effet, Rockstar reste fidèle à eux-mêmes et propose ici une vision ultra stéréotypé des défaillances du système scolaire américain, avec son lot de nerd boutonneux, de brutes épaisses aux Q.I inférieur à zéro, et de fils de bourges insupportables, au cœur d'un microcosme infernal : Bullworth Academy.
Vous l'aurez compris, la finesse est ici grande absente, pour notre plus grand plaisir. À partir de là, Bully nous proposera une liberté d'action totale allant de l'école jusqu'à la ville. À vous de décider de suivre ou non les cours, au risque de vous faire attraper, de vous battre avec les filles, de frapper vos professeurs, de faire des farces, de voler des vélos, de draguer... vous aurez donc tout un éventail de possibilités à votre disposition pour vous amuser pendant de longues heures de jeu. Graphiquement, le titre est à l'image du studio : d'une ambition folle, avec son cycle jour/nuit, ses multiples PNJ donnant vie à Bullworth Academy, ses textures loin d'être baveuses et son gameplay loin d'être archaïque.
Bien sûr, certaines mécaniques offrent parfois une redondance un brin ennuyeuse, comme les longs déplacements d'un point A à un point B, les missions parfois trop courtes er peu étoffées... De plus, l'aspect justement stéréotypé des personnages est à double tranchant, et il n'est pas dit que vous vous sentiez rapidement détaché de l'histoire et des enjeux proposés.
Mais Bully a surtout une saveur de gourmandise d'époque, sur laquelle revenir de temps en temps est loin d'être un péché, mais un devoir.