Zen Studios est un petit studio hongrois connu des amateurs de jeux de flipper pour ses licences genre Zen Pinball et Pinball FX. Des jeux aux tables aussi prestigieuses que Star Wars, South Park, Street Fighters ou encore Les Gardiens de la Galaxie qu’ils sortent à intervalles réguliers depuis 2007. Mais le flipper n’est pas leur seul domaine de prédilection et le studio s’essaie parfois à d’autres genres, pour ne pas dire à des mix de différents genres comme c’est le cas pour ce CastleStorm, petit jeu indé sorti sur moult support et qui vous propose un mélange de Tower Défense, de beat’em all et d’Angry Birds. Oui, rien que ça.
Le principe du jeu est relativement simple. Imaginez deux châteaux soumis aux lois de la physique. Le premier qui détruit le château de l’autre ou qui va piquer leur drapeau a gagné. Pour cela sont à votre disposition plusieurs choses. Tout d’abord, vous avez une baliste qui vous permet de lancer des javelots, des bombes, des gros rochers, et tout un tas d’autres projectiles plus (mouton) ou moins (boule avec piquants) exotiques. Ensuite, vous pourrez recruter des soldats de différentes classes (archers, paladins, prêtres, …) qui avanceront jusqu’au château adverse sans se poser de question, en se battant jusqu’à la mort contre tout ce qui bouge. Enfin, le mage de votre château vous donnera accès à différents sortilèges (attaque, soin, défense, …) que vous pourrez balancer comme bon vous semble que les unités ennemies. Bien entendu, toutes ces armes, unités ou sorts à votre disposition ne sont pas à balancer au hasard. Les javelots font peu de dégâts mais on peut les lancer à la chaine, les bombe en font énormément mais on ne peut en lancer une que toutes les X secondes, les rochers sont plus efficaces sur le château que le reste mais possèdent pareil un long cooldown, … Vos paladins sont plus costauds que vos chevaliers mais se déplacent bien moins vite, vos prêtres ont très peu de points de vie mais soignent vos autres unités à intervalle régulier, … Il en est de même pour vos sorts qu’il faudra utiliser au bon moment. L’adversaire d’en face dispose lui aussi d’une baliste avec son arsenal propre, ses unités, ses sorts, et n’hésitera pas à vous balancer à la gueule tout ce qui est en sa possession.
Bien entendu, l’ensemble du jeu ne se résume pas à balancer des caillasses sur le château adverse. On en balance aussi sur d’autres choses ^_^ La plutôt longue campagne que vous propose le jeu essaie de varier les plaisirs. Il n’y aura parfois pas de château mais simplement des vagues d’animaux sauvages à repousser. Il faudra parfois faire certaines missions uniquement avec votre armée, ou avec votre baliste mais sans votre armée. D’autres fois ça sera juste un énorme boss qu’il faudra réduire en poussière. Tout ne vous est pas donné d’entrée de jeu. Vous allez commencer petit, finir des missions, gagner de l’argent, débloquer de nouvelles pièces de votre château qui vous donneront accès à de nouvelles unités et différents bonus, monter en niveau vos projectiles/unités/sorts afin de les rendre plus puissants. Il vous faudra faire des choix car vous ne pourrez pas tout upgrader comme bon vous semble, même si des missions secondaires seront là pour vous apporter un peu plus d’argent que la normale.
Mais malgré cet aspect RPG très léger, CastleStorm deviendra vite très répétitif. Très très répétitif. C’est d’ailleurs son défaut principal. La faute à un système qui va vous faire rapidement oublier tout le côté stratégique tellement le jeu est bourrin. On va se contenter d’améliorer ce qui est le plus efficace (le javelot pour les unités, les rochers pour les châteaux), laisser le reste de côté, et y aller comme une brute. C’est le jeu qui veut ça d’ailleurs si on en croit certains objectifs secondaires (finir une mission en moins de X minutes). Pour le coup, à moins de vraiment accrocher à mort au principe ou de s’être juré de le finir, la lassitude qui s’installe fera abandonner les moins persévérant car oui, on a l’impression de toujours faire la même chose.
C’est dommage car le reste tient plutôt la route. A défaut d’être fins, les graphismes sont plutôt sympas. D’un style cartoon façon Warcraft, ils sont colorés et se prêtent parfaitement à l’ambiance fun du titre. CastleStorm joue la carte de l’humour, avec des cutsenes entre chaque mission où règnent légèreté et rigolade (design improbable des personnages, gags divers et variés). La musique est sympathique, les bruitages plutôt corrects, quoique répétitifs également, et tout colle bien à l’univers médiéval du jeu de Zen Studios. Différents modes de jeux sont présents pour varier les plaisirs (Campagne, Escarmouche, Survie) et il y a même la possibilité de jouer en multijoueur, en mode local ou en ligne, afin de varier les plaisirs, s’il un tant soit peu possible de varier les plaisirs lorsque le seul et unique but est de balancer des javelots et des caillasses dans la tronche de son pote. Néanmoins, ils ont le mérite d’être là contrairement à d’autres jeux de la scène indé qui se contentent d’un mode 1 joueur là où tout se portait à un jeu à plusieurs.
Mais si vous accrochez au principe, il y a de quoi faire, d’autant plus que deux DLC (From Outcast to Savior et The Warrior Queen) sont venus rallonger la durée de vie du titre et que, malgré tout, le titre est proposé à moins de 10€, voire moins de 2€ en période de soldes si vous jouez sur PC. N’ayant pas pu tester les versions mobiles, je ne m’étendrais pas sur les différences avec les versions Console / PC.
GRAPHISMES :
Cartoon et enfantin, le style graphique du jeu rappelle celui de Warcraft III. Ce n’est pas du grand art mais ça fait le job et permet au jeu de tourner sur les plus petites machines.
JOUABILITÉ :
L’ergonomie est bien présente et on prend le jeu très vite en main. Le gameplay est réduit à son strict minimum afin de faciliter l’accoutumance.
DURÉE DE VIE :
La campagne est longue, d’autant plus si on rajoute les 2 DLC, et le jeu est encore plus fun lors des parties multijoueur. Seule la redondance des missions de la campagne pourra avoir raison de vous.
BANDE SON :
Rien d’inoubliable. On aurait aimé un peu plus de variété au niveau des bruitages des différentes armes.
CONCLUSION :
Malgré sa redondance, CastleStorm reste un jeu plutôt sympathique. Il est clair qu’on n’y restera pas deux heures d’affilées, mais on y revient car le mélange Tower Défense / beat’em all / Angry Birds est plutôt homogène et plaisant.
Critique originale : ICI