« Toi qui n'es qu'un homme, sache pourtant que cette vision concerne la fin des temps. »
Castlevania, une licence qui aura au fil des temps su évoluer, malgré quelques épisodes plutôt moyen voir totalement raté, il n’en reste pas moins qu’il y a dans cette licence des noms comme « Symphony of the Night », « Harmony of Dissonance » et « Aria of Sorrow », pour n’en citer que trois. Plateforme et action sont au cœur du gameplay de Castlevania, le tout dans un level design toujours soigné, accompagnés de musique de très bonne facture et de personnage charismatiques. Cependant, malgré les très bons opus sortis par le passé en 2D, Konami se décide dans les années 2000 de passer à la 3D et sort « Castlevania 64 » et « Legacy of Darkness », deux opus qui n’auront pas le succès escompté (et pour avoir joué au second, on comprend pourquoi…). Il faudra attendre 2003 pour revoir de la 3D dans la saga avec « Lament of Innocence », qui d’après les dire est particulièrement bon, n’y ayant pas joué, je n’en dirais rien (mais si vous y avez joué, n’hésitez pas à donner votre avis !). Suite à ça, les épisodes continuent de sortir sur DS/GBA et, hormis le jeu de combat « Judgement », aucun nouvel opus en 3D. Finalement, Konami sort « Lords of Shadow » sur PS3 en 2010 et ENFIN sur PC en 2013.
L’histoire qui nous est conté est celle de Gabriel Belmont, un homme appartenant à la Confrérie de la Lumière, qui part en quête afin de venger sa dulcinée assassinée. Pendant son voyage, il rencontrera Zobek, un des plus vieux membres de la Confrérie qui lui apprend qu’un masque, partagé entre les Seigneurs des Ombres, permettrait de ramener les morts à la vie. Suite à ça, Gabriel part en quête, une quête qui va le mené dans les lieux les plus sordides et les plus malsains.
Partant d’un village abandonné, nous serons donc confrontés à des marais toxiques, des châteaux enneigés, des villages corrompus ou encore des cimetières de titans. Chacun des décors est réellement très beau, tant soit peu que les capacités de l’ordinateur permettent d’avoir un minimum d’effets d’ombres (désactivable dans le menu), et là, c’est immersif au possible. Bien que des murs invisibles un peu pénible empêchent certains mouvements et soient un peu mis n’importe comment, on se sent suffisamment libre pour avancer à notre gré, tout en cherchant les quelques gemmes dissimulés çà et là dans les niveaux. Il est vrai, cependant, que les niveaux ne sont pas tous égaux entre eux, il y en a des réellement linéaires où il suffira de sauter, grimper, faire du rappel en suivant le parcours, mais les niveaux énigmes rattrapent bien le coup.
Si l’ambiance est si forte, c’est aussi pour une b.o. que j’ai trouvé agréable à écouter. Il faut cependant être un tant soit peu sensible aux compositions qui se veulent épique et tragique (Comme dit par un ami qui me regardait jouer : On dirait du LoTR dans les grandes lignes). Certaines séquences, malgré ma haine profonde contre les QTE, sont tout simplement le summum de l’épique, les dites QTE ne servant qu’à clore un combat plus ou moins virulent grâce à une cinématique dantesque (ma préférée étant celle du combat contre Cormilla, abusée au possible).
Les personnages sont également assez bien pensé, pour ma part, je m’y suis attaché assez vite à cette gamine muette (bien qu’elle doit avoir un lien avec Navi de OoT tant elle se répète sans cesse), c’est également vrai pour d’autres personnages qui ne sont pas bâclés et qui, grâce notamment à un doublage correct, réussissent à donner le sentiment qu’ils ont de la personnalité et le minimum de charisme requis pour entrer en scène.
Ce qui suit peut comporter des spoilers, j’essaye de rester le plus évasif possible, mais je ne vous garantis rien, alors si vous ne souhaitez pas être spolié, sauter les trois paragraphes suivant.
Mais de tout ce qui a été dit précédemment n’est pas l’essentiel de ce qui m’a réellement fait apprécier le jeu. L’évolution de Gabriel est pour moi le point central, l’artère fémorale de ce Lords of Shadow. Le jeu commence avec un homme qui n’a rien d’autre que sa vengeance pour avancer, mais malgré cela, il est toujours pur, il a des cauchemars, il a le sommeil troublé, comme le vrai héros tourmenté qu’il est, mais plus le jeu avance, plus son comportement évolue : s’il refuse d’y croire, il prend goût à ce qu’il fait, il devient le mal pour combattre le mal, et ce, sans s’en rendre compte. J’ai trouvé cela notamment vrai dans les finish moves qui deviennent de plus en plus violent, de son visage se renfermant peu à peu, pour que finalement, son visage est les traits tirés et les sourcils froncés.
Le twist final était attendu, chaque classique de la firme ayant son lot de surprise et plusieurs licences étant connus pour leurs scénarios (non, je ne pense pas à MGS ou Silent Hill). Même si comparé le scénario de LoS à celui de SH2 est très incongru, j’étais plutôt agréablement surpris par le choix de faire apparaître un ultime personnage dans le jeu (qui s’intègre assez bien finalement).
Et pour conclure cette zone spoliers, l’on m’avait déjà annoncé la couleur de la vidéo post-générique, mais la voir ainsi donne réellement envie, si le jeu sait se maintenir comme l’a fait le premier opus, ce ne sera que pur bonheur.
ET VOILA, LES SPOILES, C’EST FINI (et encore, j’ai fait soft )
En conclusion, je dirais que malgré quelques défauts par-ci, par-là, Castlevania : Lords of Shadow reste une très bonne œuvre, avec un niveau épique conséquent, avec des personnages qui tiennent la route, avec une ambiance travaillée, avec une musique soignée. Il y avait longtemps que je n’avais pas été autant emballé par un jeu de cette génération et pour ça, je le recommande. Merci d’avoir lu la critique jusqu’au bout, et le titre vient de Daniel, VIII, 17.
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